« La voiture n'a plus l'importance qu'elle pouvait avoir pour les jeunes il y a trente ans, en particulier chez la jeune génération qui vit dans les villes ». Cette déclaration a été faite par Stefan Bratzel du centre recherche CAR de Duisbourg-Essen à l’Agence France Presse en marge du salon de Francfort. Cette position révèle que, habituellement très attachés à leur automobile, les Allemands ne lui accorderaient aujourd’hui plus le même engouement. Ce que semble confirmer une étude menée par CAR qui met en exergue que l'âge moyen des acheteurs de voitures neuves en Allemagne a atteint un record cette année : 53 ans. Un âge élevé que la faible évolution démographique n’explique pas selon les experts car les 18-45 ans représentent un quart seulement des acheteurs de voitures neuves, alors que ce groupe d'âge constitue 40 % de la population.
Une rude concurrence électronique
« L'offre de produits concurrents pour les jeunes, tels que les vacances ou les smartphones, a nettement augmenté ces dernières années » précise M. Dudenhöffer qui a conduit l’enquête. Et il ajoute que « Dans les grands villes, la voiture comme symbole de réussite perd de l'importance et l'objet automobile perd son caractère émotionnel ». Cela dit, ce phénomène, qui est également remarqué dans d’autres pays, serait surtout citadin. Car dans les campagnes, la voiture serait toujours vue comme un instrument de liberté. Selon une autre étude du cabinet EY, de moins en moins de jeunes passeraient leur permis tandis qu’une autre frange recourt de plus en plus à l’auto-partage. Il apparaît en outre que la propriété ou le fait de posséder une automobile n’est plus très important pour la jeune génération. Selon toute vraisemblance, les jeunes préfèreraient dépenser leur argent dans des « expériences » de vie.
La fin d’une tradition ?
En Allemagne, cette analyse – qui correspond avec la réalité japonaise en place depuis quelques années déjà – fait l’effet d’une petite bombe car, traditionnellement, les Allemands « dépensent en moyenne davantage que d'autres pour acquérir une voiture, et ont une nette préférence pour les véhicules haut de gamme » précisait Stefan Bratzel à l’AFP. Bref, l’Allemagne où les gens étaient habituellement très attachés aux biens matériels et où la voiture est vue comme un symbole de réussite semble être à un tournant de son histoire. Un virage que, apparemment, les constructeurs automobiles auraient bien compris car plusieurs constructeurs cherchent à capter ce changement avec leurs propres services d'auto-partage ou avec des applications pour faciliter la mobilité des utilisateurs, tous modes de transport confondus. Comme avec la plate-forme Daimler-Moovel qui tente de maîtriser tous les maillons d’une chaîne de partage multimodale (c’est-à-dire qui combine plusieurs modes de transport). Une belle reconversion en perspective qui a toute les chances de plaire puisque l’utilisateur pourra via une application mobile comparer les prix de location, de vélo, de taxi et de transport en commun pour un même trajet (et les horaires), mais aussi procéder à la réservation ou au paiement.
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