Mobilité / Herman De Croo plaide pour un commissariat général à la mobilité

Le régionalisme est-il un frein aux solutions de mobilité en Belgique ? Apparemment, à croire Herman De Croo (Open Vld). L’ancien ministre des Communications (et donc des Transports) de 1981 à 1988, a donné son point de vue pour Trends Tendances. L’octogénaire de Brakel (Brabant flamand) avoue se déplacer en Porsche Panamera, avec un chauffeur payé par lui. La raison est avant tout fonctionnelle : il n’a pas de gare à proximité de son domicile et il doit se déplacer tout au long de la journée. Il faut dire que l’homme politique, député au gouvernement flamand, est aussi Président du musée Autoworld et l’ETSC (European Transport Safety Council) et passionné d’automobile. 

Commissaire de la mobilité au niveau fédéral 

Herman De Croo préconise la redevance au kilomètre, mais à la seule condition qu’elle soit d’application dans tout le pays, et pas uniquement dans l’une ou l’autre région du pays. D’ailleurs, il préconise la création d’un poste de « Commissaire général à la mobilité » avec « de vrais pouvoirs » dans le cadre d’une « coordination supra-régionale ». Sinon, selon lui, « vous pourrez encore écrire des études sur l'immobilité pendant 25 ans ». Il rappelle notamment que dans les années 80, alors qu’il était ministre, la Conférence des bourgmestres de Bruxelles était « opposée » au développement du métro. Ils y voyaient une solution destinée aux navetteurs qui ne votent pas et ne paient pas leurs impôts à Bruxelles ! Le ministre a toutefois « passé outre leur avis » et s’attribue ainsi une « congestion moindre ». 

Confort

L’ancien ministre s’épanche aussi les problèmes de mobilité de la voiture par rapport aux transports collectifs. Ainsi, il admet partir dorénavant à 6h-6h30 au lieu de 7h30 quelques années auparavant pour arriver vers 8h30 à Bruxelles. Il rappelle dans cette interview que « partout on assiste à une hausse du parc automobile, jusqu'en Inde, en Chine et même au Congo ». Et qu’en voiture, on a l’impression d’être « chez soi », ce qui explique son attrait malgré les bouchons et la pollution. La Belgique souffre en plus d’un problème de densité routière avec un réseau « quatre fois plus dense » qu’aux Pays-Bas. De plus, il se plaint des véhicules de livraison et de nettoyage de voirie actifs durant les heures de pointes, compliquant encore un peu plus la mobilité. Enfin, il reconnaît que les trains de la SNCB, qu’il voudrait privatiser, ne pourraient guère absorber les navetteurs qui renonceraient à leur voiture. En tout cas, pas plus de 10 % d’entre eux…