Jef Wouters a toutes les raisons de chérir sa Floride. «Tout d’abord, j’aime le Losange, j'ai littéralement grandi au milieu des Renault», entame-t-il. «En tant que petit indépendant, mon père roulait avec une R4. Grâce à son grand hayon qui descendait bien bas, qu’est-ce qu’on pouvait charger là-dedans! Mais c’est surtout quand Brigitte Bardot est devenue l'ambassadrice de la marque française, au début des années 1960, que j'ai complètement craqué». La voiture qui sert d’écrin aux galbes charnus de «BB», c’est le cabriolet Floride. Techniquement, une Dauphine relookée par Ghia et Pietro Frua pour faire parler d’elle aux États-Unis, où le modèle a délaissé le nom de l’état du sud au profit de celui de Caravelle.
« Aujourd'hui, je dois souvent expliquer qu’il ne s’agit pas d’une amphicar, avec laquelle on la confond ! »
Malgré une plastique charmeuse, les dessous de la belle étaient trop timides pour les Américains, qui boudèrent son quatre-cylindres de 845 cm3 à trois vitesses développant à peine 40 ch. «La mienne possède un peu plus de tonus grâce à un kit Gordini et une quatrième vitesse», rétorque Jef. «Mais elle revient de loin, vous auriez dû voir son état lorsque j’ai mis la main dessus en 2000.» La restauration totale s’alterne de longues journées de boulot et de parenthèses plus ou moins prolongées, car notre sympathique Anversois affronte quelques années de graves problèmes de santé. Une fois rétabli, il décide que sa Renault sera définitivement guérie, elle aussi, grâce à l’aide du club de voitures anciennes RAMc. «Aujourd'hui, je dois souvent expliquer qu’il ne s’agit pas d’une Amphicar, avec laquelle on la confond!», s'amuse l'homme de 65 ans. «Ce qui prouve bien que les anciennes Renault ne jouissent pas de la même popularité que les Citroën, et encore moins que les classiques allemands. La plupart des gens ne savent pas qu’il s’agit d’une Renault.»
Mais c'est exactement ce qui rend la Floride aussi spéciale, elle qui, on le rappelle, pouvait être équipée d’un toit rigide et se déclinera aussi en vrai coupé. «C’est dommage, mais la plupart des exemplaires que l’on déniche sont totalement délabrés et abandonnés dans un coin, ce qui ne facilite pas la recherche de pièces spécifiques», ajoute le bricoleur de loisirs. D’où, peut-être, la présence de ces antennes spéciales coiffant le compartiment moteur? «Croyez-le ou non, mais c'était un accessoire très recherché à l'époque, et je n’ai pas mis facilement la main dessus! Je sais, ce n'est pas du goût de tous, mais cela ne me dérange pas. Et avant tout, ils font partie de l’histoire de la Floride, comme Brigitte Bardot.»
Photos : Dennis Noten
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