On ne se rend pas toujours compte des conséquences de la crise de la covid. Chez Maxime Hérion, le confinement s’est traduit par le besoin de changer de style, de passer d’une vieille voiture iconique, discrète et inusable à un engin improbable par son gabarit imposant et ses performances inversement proportionnelles. «Je possédais une Coccinelle et j’ai jeté mon dévolu sur une Chevrolet Caprice Classic», raconte-t-il. Une auto totalement inconnue, puisque non commercialisée dans sa version berline chez nous, alors que le break fait le ‘bonheur’ des entreprises de pompes funèbres. «Pour moins de 10.000 €, un collectionneur hollandais m’a cédé cette Chevy de 1992 qu’il avait dénichée au Texas. Il s’agit d’une des dernières berlines ‘full size’ made in USA.» Avec 5,5 m, c’est peu de le dire. «C’est précisément ce que je cherchais: une grosse Ricaine qui offre le confort tel qu’on l’imagine là-bas. Chacune des deux banquettes peut accueillir trois personnes. Elle est animée par un V8 de 5000 cm³ qui affiche la puissance rikiki de 170 ch. Le levier de vitesses est évidemment au volant. Le coffre est gigantesque. Dans les films des années 90, c’est souvent une voiture de bandits. Très pratique pour planquer des cadavres! Avec elle, je m’évade.
«Ce n’est pas un engin raisonnable du tout, mais c’est précisément pour ça que je me délecte à son volant.»
Je n’ai jamais mis les pieds aux États-Unis, mais cette Chevrolet Caprice, c’est mon trip au pays de l’Oncle Sam. Le rêve américain tel que je le conçois. Quel plaisir de rouler peinard en écoutant une cassette des Beastie Boys. Moi qui suis fan de pop culture, je suis comblé. Elle est taillée pour bouffer des kilomètres à un rythme gentillet. Le genre d’auto qui permet de savourer le paysage et d’être totalement insensible à l’état déplorable de nos routes grâce au moelleux de l’énorme banquette avant et aux amortisseurs de type… pompe à vélo.» Même si les dimensions hors normes se rappellent fréquemment au bon souvenir du conducteur? «C’est vrai que se garer en ville, c’est galère», avoue Maxime. «Elle déborde de partout. Et c’est seulement en la ramenant chez moi que je me suis rendu compte qu’elle… n’entrerait pas dans le garage. Sa consommation n’est pas politiquement correcte: 13 à 15 l/100 km. Avec un réservoir de 90 l d’essence, le passage à la pompe fait mal. Bref, ce n’est pas un engin raisonnable du tout. Mais c’est précisément pour ça que je me délecte à son volant. Elle est totalement à contre-courant de la philosophie des voitures actuelles. Et j’aime ça!»
Texte : Dominique Dricot - Photos : Julien Mahiëls
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