Nos collègues d'AutoWereld ont rendu visite à Achiel Olbrechts, un ancien garagiste de Wartburg, Trabant et Barkas qui a ouvert son propre musée automobile qui rassemble une majorité de voitures de l'ex-RDA à Sint-Katalijne-Waver, près de Malines. L'anniversaire des 30 ans de la chute du Mur de Berlin 30 ans nous pousse évidemment à nous replonger dans cette époque pour en sortir 5 pièces, toutes uniques.
Trabant
Aujourd'hui, le symbole le plus fort de l'ex-Deutsche Demokratische Republik (RDA), c'est peut-être la Trabant dotée de cette mécanique deux-temps primitive qui, pour l'Allemand de l'Est moyen, a pourtant représenté le rêve ultime de mobilité personnelle. Cela dit, il fallait savoir se montrer patient, car à l'époque, on attendait sa commande entre douze à dix-huit... ans ! Trabant ne proposait que trois modèles : de 1957 à 1964 la P 50, puis la P 600 et enfin jusqu'en 1990, la célèbre P 601. La simplicité de ces modèles traduisait de manière touchante l'absolue nécessité de se déplacer. Les délais de livraison interminables s'expliquaient notamment par le fait que la RDA n'importait jamais d'acier et qu'elle devait donc faire face à de sévères pénuries. De ce fait, les pièces de carrosserie de la Trabant étaient pressées à partir de Duroplast, une sorte de plastique produit à partir de déchets de coton et de laine. Et il s'agissait même parfois de déchets de papier, d'où le surnom aussi utilisé de "Rennpappe" ou de "carton de course". Le moteur n'était heureusement lui pas en papier et le deux cyclindres a connu deux déclinaisons de puissance: 18 puis 26 ch.
Wartburg 311 Sport-Coupé
Derrière le rideau de fer, tous les gens sont égaux disait-on. Mais certains étaient un peu plus égaux que d'autres, disait aussi une boutade. Ceux-là avaient droit à un peu plus de luxe, comme acquérir une Wartburg. Et si on atteignait les plus hautes sphères du gouvernement, on pouvait alors disposer d'une Volvo. Cela dit, ce Sport-Coupé Wartburg n'était pas mal non plus. Il s'agissait d'une quatre places bien dans le style de son époque. Elle était clairement d'inspiration américaine, comme en témoignent les passages de roue chromés. Techniquement aussi, cette Wartburg ne recourait pas aux solutions de Trabant, tout simplement parce ue l'Automobilwerke Eisenach investissait davantage dans l'innovation. Ainsi, à l'avant, il y avait une suspension à roues indépendantes, tandis que plusieurs variantes de carrosserie étaient proposées comme un cabriolet ou un break. Comme il s'agissait d'un châssis échelle, la transformation était simple. Cela dit, malgré leur apparence plus cossue, les Wartburg souffraient aussi de grosse pénuries de matériel. De ce fait, il n'y a jamais eu de six cylindres, comme sur les voitures d'avant-guerre d'Eisenach. Il s'agissait ici de trois cylindres.
Barkas B 1000
Ce camping-car imaginé par un fabricant belge était basé sur la Barkas B 1000. Il s'agissait d'une simple camionnette construite à Karl-Marx-Stadt, c'est-à-dire le ville de Chemnitz à l'époque communiste. Achiel Olbrechts a commencé à vendre ces fourgonnettes au début des années 1960. D'abord aux maraîchers et aux services municipaux de Malines, jusqu'à ce qu'un client lui demande s'il pouvait réaliser une version avec toit repliable pour qu'il puisse s'habiller en voiture. Un autre a demandé s'il ne pouvait pas construire un camping-car. C'est ainsi qu'est née cette déclinaison avec l'aide d'un menuisier et d'un spécialiste Westfalia Olbrechts.
Wartburg 353 W
Notez les 3 lettres sur la calandre du radiateur : IFA, qui signifie Industrieverband Fahrzeugbau qui désigne le conglomérat des constructeurs automobiles est-allemands. Wartburg était la deuxième marque la plus importante après Trabant. Au lancement en 1966, cette 353, successeur des 311 et 312 était construite sur le même châssis et offrait une allure plutôt moderne. Surprise: deux décennies plus tard, elle était toujours en circulation. Wartburg comptait dans ses rangs des ingénieurs enthousiastes. Parmi leurs trouvailles et essais divers, il ont tenté de greffer un moteur rotatif à cette voiture, mais aussi une turbine à gaz ou encore un V6 (deux 3 cylindres rassemblés en réalité). Elle a aussi existé avec une carrosserie 5 portes à hayon, rareté dans cette partie de l'Europe. Et il y eut également la 760, un prototype avec un moteur Skoda, mais à l'esthétique tellement ratée qu'il est entré dans l'histoire sous le nom de "das Hängebauchschwein", ce qui signifie "le cochon au ventre pendant".
Melkus RS 1000
Officiellement, en RDA, une voiture sportive était considérée comma la pire des décadences. Cela dit, secrètement, les hommes de pouvoir voulaient toutefois aussi goûter au plaisir automobile. C'est ce qui a mené Melkus a répondre aux Allemands de l'Ouest et à la Porsche 911 en particulier avec ce modèle construit autour d'un châssis en acier et recouvert d'une carrosserie en polyester. L'engin proposait des portes battantes comme celles d'une Lamborghini, mais avec un moteur malheureusement coupé en 4. Le moteur provenait en effet de chez Wartburg (3 cylindres), mais doté de trois carburateurs pour cette RS 1000. Ce qui lui permettait d'atteindre tout de même les 200 km/h. La police est-allemande en a d'ailleurs utilisé quelques unes, ce qui ne devait pas poser de problème pour poursuivre des Lada.
Source : AutoWereld / Photos Dennis Noten
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