L’année 1998 est très importante pour Peugeot. C’est alors que le constructeur donne une remplaçante digne de ce nom à la 205, avec toutes les armes pour déloger la Renault Clio de la place au soleil qu’elle tient depuis quelques années sur le marché français. Le public a eu un avant-goût de la ligne définitive de la future citadine avec deux concept cars: l’Escapade et la 20Coeur. La deuxième possède déjà les lignes définitives de ce qui deviendra, deux ans après, la 206 CC.
Nous sommes alors dans la courbe crépusculaire de l’ère des GTI, dont l’aura et donc les ventes déclinent. Changement de cap donc : la 206 CC représentera désormais le sommet de la gamme. La recette de cette élégante petite voiture avec son toit en dur rétractable donnant un nouveau sens au terme « polyvalence » deviendra un phénomène dans les beaux quartiers de France et d’ailleurs… On se l’arrache ! Pensez donc : la 206 CC était tellement courtisée qu’à son lancement, il était considéré comme normal d’attendre près de 8 mois avant de se voir livrer l’objet de ses convoitises !
SLK en réduction
Il est aujourd’hui inutile de présenter la 206, ses lignes extrêmement dynamiques et arrondies ayant fait sensation à sa sortie. La 205 avait révolutionné son époque, mais la 206 a poussé le curseur encore un peu plus loin : grands projecteurs triangulaires, énorme bouche dans le pare-chocs, prise d’air de capot double, feux en amande, avant plongeant, poupe relevée… En 1998, la 206 est nettement en avance sur son temps, même sur la concurrence toute fraîche, et est la plus à même d’affronter la décennie 2000 sans grand restylage. Ce qu’elle fera jusqu’en 2009, où elle se mue en 206+ pour tenter d’exister aux côtés de la 207, lancée 2 ans plus tôt.
Quant à la CC qui nous intéresse ici, elle reprend la base de la 3 portes. Son couvercle de coffre présente des stries décoratives et deux larges poignées disposées de part et d’autre permettant la pose d’un porte-bagages. Le pavillon en position fermée donne un look sympathique de petit coupé. Parlons-en, du toit, en dur et rétractable dans le coffre; après tout, c’est lui qui constitue la substance de la voiture. Le carrossier Heuliez planchait sur ce système de concert avec Peugeot depuis quelques années. On l’avait déjà rencontré auparavant sur un prototype «106 Spyder».
Après la Mercedes-Benz SLK en 1996, il s’agit d’un des premiers coupés-cabriolets généralistes accessibles produits en grande série. La 206 CC a ainsi pavé le chemin emprunté durant quelques années par de nombreux constructeurs : Daihatsu Copen, Nissan Micra C+C, Mitsubishi Colt CZC, Ford Focus CC, Opel Tigra et Astra TwinTop, Peugeot 307 CC, Renault Wind et Mégane CC, Volkswagen Eos… Marrant de voir aujourd’hui comment cette mode des toits rigides escamotables a fait long feu.
L’intérieur de la CC, tout en rondeurs et ovales, dérive étroitement de celui de la 206 berline. C’est dire qu’il est extrêmement moderne, bien conçu, mais avec une finition loin d’être soignée. Défaut déjà vu dans la 306… Sans surprise pour un cabriolet de ce gabarit, les places arrière font acte de figuration.
Rien à jeter
Sous le capot, on retouve un éventail de mécaniques bien connues chez PSA : le 1.6 16 soupapes de 110 ch et le 2.0 de 138 ch, lui aussi « multisoupapes », de la GTi/S16. En 2005, en plein essor du « tout-au-mazout », apparaît un 1.6 HDi d’aussi 110 ch. Ce moteur extrêmement agréable offrant la souplesse d’utilisation du Diesel constitue un choix logique pour la marque au lion, dont la gamme est entièrement diésélisée et réplique ainsi aux ténors du genre, comme le groupe Volkswagen pour n’en citer qu’un. De quoi offrir un choix à quiconque souhaiterait succomber aux joies du cabriolet tout en faisant attention à son portefeuille.
La fureur de vivre
La 206 CC bénéficie de la tenue de route et du comportement dynamique Peugeot. Il faut toutefois faire quelques concessions, comme avec toute voiture tombant le haut. La 206 CC est très vivante avec son train arrière un peu baladeur en courbe, comme il était de mise chez Peugeot à l’époque. Du coup, cela reste un des coupés-cabriolets de son temps les plus agréables à conduire. Avec un peu plus 1,1 tonne sur la balance, on est loin d’une GTI d’antan, certes, mais les moteurs ont été judicieusement choisis pour offrir le célèbre sourire en coin au conducteur. Avec 369.000 exemplaires produits entre octobre 2000 et janvier 2007, la 206 CC a été un succès. Sa remplaçante, la 207 CC, aura fait moitié moins tout en ayant été produite plus longtemps. Il va sans dire qu’avec une telle disponibilité, on peut se montrer un peu plus exigeant sur sa prochaine 206… Globalement, l’ensemble vieillit plutôt bien. Attention: la CC étant apparue à l’apogée du tuning en Europe, beaucoup d’exemplaires ont sans doute été modifiés, pas toujours de manière très heureuse. D’autres ont été mal entretenus et ont connu plusieurs vies.
Une cote très accessible
Mais globalement, le choix est tellement large qu’on peut trouver la pépite sans trop se stresser. Il s’agit de quand même prendre son temps… On en trouve dans tous les états et avec tous les moteurs. La cote est au plus bas en ce moment, avec des modèles à bricoler démarrant à moins de 1000 €. Le haut du haut du panier, 2.0 peu kilométré, se trouve autour des 3000 €. Mais même les bourses les plus basses peuvent goûter au plaisir du coupé-cabriolet, et ce dans toutes les versions, aussi bien 110 que 138 ch. Un véhicule chic et encore répandu, future coqueluche des collections des prochaines décennies, aisément réparable (pièces toutes trouvables et abordables) et utilisable au quotidien, si les places arrière inexistantes et le coffre (décapoté, il tombe de 320 à 150 l) ne sont pas un problème pour vous.
Seul le pavillon escamotable pourrait vous donner du fil à retordre après quelques années d’utilisation. À surveiller. Il faudra mettre de l’eau dans votre vin et ne pas vous alarmer au moindre bruit et craquement de mobilier: même neuve, la CC en était victime. La communauté autour du petit coupé-cabriolet Peugeot est grande et les réparations éventuelles sont très bien documentées sur les forums. Tous ces facteurs font de la 206 CC un des cabriolets les plus raisonnés que l’on peut acheter sur le marché… Pourquoi pas, donc ?
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