Tobias Moers, PDG d’Aston Martin et transfuge d’AMG, a affirmé qu’en 2030, Aston Martin continuerait à vendre des modèles équipés d’un moteur essence. Cependant, ils ne devraient représenter que 5 % des ventes et seront réservés à une utilisation sur circuit, où les normes anti-pollution n’auront pas cours. Pour les 95 % restant, les voitures électriques devraient représenter 50 % pour 45 % d’hybrides.
Court-circuiter le courant
Marque de luxe et de sport par excellence, Aston Martin devra certes se convertir à une électrification massive de sa gamme pour répondre aux normes environnementales drastiques et perdurer, mais le constructeur britannique ne renoncera pas pour autant au plaisir simple des voitures de sport uniquement mues à la force d’un moteur à explosion. Seule contrainte, les clients ne pourront emmener leur bolide sur route ouverte. Pour court-circuiter l’électrification et retrouver l’étincelle des plaisirs simples, il faudra se résoudre à tourner en circuit fermé.
En effet, la plupart des circuits n’imposent aucune autre contrainte technique ou normative que celle du bruit et laissent donc libre cours aux évolutions de véhicules de tout poil, qu’ils soient homologués pour une utilisation routière ou pas. Une aubaine pour les constructeurs qui pourront développer de pures sportives dénuées des coûteuses et pesantes technologies d’électrification.
Vulcan & Valkyrie
À ce jour, deux modèles répondent à la définition de ces futurs collectors, dealers de sensations sans artifices : la Vulcan, commercialisée depuis 2015 et strictement réservée à un usage sur piste et une itération spécifique de l’hypercar Valkyrie, qui devrait débuter sa carrière commerciale cette année encore en version « routière ». Un pack performance – baptisé AMR Pro ? – serait donc proposé pour davantage de performances et d’efficacité sur circuit. Les déclarations de Tobias Moers laissent donc à penser qu’il y aura bel et bien une succession à cette Valkyrie extrême.
Business et passion
Pour rappel, Lawrence Stroll, président et principal actionnaire de la marque tout en étant propriétaire de l’écurie de Formule 1 rebaptisée Aston Martin F1 Racing Team à partir de la saison 2021, a annoncé que le premier modèle 100 % électrique serait lancé en 2025. Les deux précurseurs de ce type de mobilité pour la marque seront une sportive électrique construite au siège de Gaydon et un SUV qui sortira de l’usine de St Athan (Pays de Galles) où est produit le DBX. Ce dernier recevra lui une variante hybride rechargeable en 2023 après une variante à hybridation douce dès la fin 2021.
Exception faite de ces fameux modèles réservés au circuit, la totalité de la gamme sera électrifiée d’ici 2025 avec pour objectif d’atteindre 50 % des ventes avec des modèles électriques, le reste étant constitués d’hybrides. Un plan qui contraste avec celui de Bentley, pointé comme concurrent principal à l’avenir et qui se convertira totalement à la mobilité électrique dès 2025. En conservant une offre hybride et même exclusivement thermique – certes minoritaire – issue majoritairement de la banque d’organes de Mercedes-Benz, Aston Martin s’offre une porte de sortie faisant vibrer la fibre nostalgique de sa clientèle tout en gardant une porte ouverte à un retour aux moteurs thermiques plus important en cas d’essor des carburants synthétiques. Pour Lawrence Stroll, Tobias Moers et leurs ouailles, il semble qu’au-delà du « business first », on ait compris que le vrai moteur de l’automobile de luxe reste le « passion always ».
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