Scoops / Lancia, 3 nouveaux modèles pour une relance

Non seulement Lancia n’a pas été sacrifié sur l’autel de la rentabilité, mais Stellantis compte redonner une véritable dimension internationale à sa marque premium italienne. Le groupe prévoit donc un plan de relance qui s’articulera autour de deux piliers fondamentaux : le design et l’électrification pour devenir l’équivalent italien de DS au sein de la constellation Stellantis. Mais trois nouveaux modèles suffiront-ils à rendre ses lettres de noblesse à la vénérable enseigne italienne.

3 nouveaux modèles

Jean-Pierre Ploué, récemment intronisé comme superviseur du design de Lancia, devra encadrer la genèse de 3 nouveaux modèles. Il devrait s’agir d’une citadine, amenée à succéder à la vieillissante mais toujours vaillante Ypsilon, d’un crossover compact qui constituerait une offre inédite dans l’histoire de la marque et enfin d’une berline 5 portes compacte – future Delta ? – probablement étroitement liée à la DS 4.

Électrification générale

Première à voir le jour, la remplaçante de l’Ypsilon sera une citadine entièrement électrique, une première dans la riche histoire de 115 ans de Lancia. Prévue dans le courant de 2024, cette petite voiture au design marquant utilisera sûrement la plateforme eCMP qui sera lancée en 2022, sans que l’on ne sache si elle restera fidèle aux 5 portes classiques de l’actuelle Ypsilon. Il semble cependant probable qu’une version thermique, à hybridation douce, soit également proposée.

Un choix que n’offrira pas le crossover compact, exclusivement électrique, qui devrait débuter sa carrière commercial début 2026.  Il fera appel à l'architecture Stellantis STLA Medium, l’e-VMP de PSA. Ce qui lui permettrait d’être produite dans l’usine rénovée de Melfi, en Italie aux côtés de 3 autres modèles du groupe.

Troisième modèle pressenti, une berline compacte à hayon, qui prendrait la relève de feue la Lancia Delta. Également basée sur la même architecture que le crossover, elle reste toutefois en attente de validation. La question étant de savoir si un tel modèle dispose d’un réel potentiel commercial suffisant à une échéance qui placerait son arrivée en 2027. Les performances commerciales de la prochaine Renault Mégane E-Tech Electric et de la Volkswagen ID.3 seront intéressantes à bien des égards.

Une aura bien vivante

Bien que limitée au seul marché italien, Lancia peut compter sur son aura et le design de son Ypsilon, pourtant vieux de 10 ans, qui continue à séduire la clientèle. Avec 22.783 exemplaires vendus sur les 5 premiers mois 2021, elle fait plus du double des ventes de la gamme complète d’Alfa Romeo dans toute l’Europe (données ACEA) ! Un potentiel qui n’a pas échappé à Carlos Tavares, nouveau CEO de Stellantis, qui a déclaré que Lancia incarnait « l'élégance italienne » et qu'elle avait un grand potentiel pour réussir non seulement en Italie et dans « les pays voisins ».

Émulation positive

Placée dans un « pool premium » avec DS Automobiles et Alfa Romeo, Lancia pourra profiter de synergies avec ces deux « marques-sœurs ». Certes, elles visent un marché similaire, mais présentent chacune des atouts et une approche spécifique. À charge pour les 3 marques de bien se répartir les niches…

Que faut-il en penser ?

Avant tout, nous nous réjouissons de constater que ce blason historique qu’est Lancia – riche d’une multitude de modèles ayant marqué l’histoire de l’automobile – soit voué à perdurer. Il est rassurant de savoir que ses fondamentaux seront le design et le positionnement premium qui siéent parfaitement à la marque. Enfin, le choix des modèles lancés nous semble cohérent, sur un plan commercial autant qu’industriel.

>>> Retrouvez notre Top 5 des Lancia historiques

Certes, revoir une succession à la Lancia Thema ou à la plus controversée mais attachante Thesis aurait du chien ! Mais sur un marché en pleine mutation et avec des coûts en recherche et développement ayant explosé, relancer la machine avec des modèles plus compacts et exploitant des architectures dont les volumes de production globaux au sein de Stellantis sont déjà assurés prend tout son sens.

À plus forte raison quand on constate qu’aujourd’hui, Stellantis ne dispose plus d’aucun modèle haut de gamme et/ou de grand format qui soit performant en termes de ventes. Maserati reste à la recherche d’un second souffle qui n’arrive toujours pas, Alfa Romeo ne parvient pas à vendre ses Giulia et Stelvio, pourtant très réussis, quand Peugeot, Citroën, Opel ou DS peinent à exister au-delà du segment des compactes. Quant à Chrysler et Dodge… ils auront besoin d’un miracle « à la Lancia » pour retrouver du poil de la bête.

Reste le (demi) pari de l’électrification. Un passage obligé à cause des législations environnementales certes, mais qui offrira peut-être davantage de liberté à Lancia pour se réinventer. Mais seriez-vous prêts à acheter une Lancia électrique, si le style est au rendez-vous ?