Nouveau modèle / Officiel : Mercedes-AMG One (2022)

Pourquoi la Mercedes-AMG One a-t-elle été autant retardée ? C'est assez simple à comprendre. Lorsqu'un constructeur décide de sortir une voiture de sport avec l'ambition d'en faire quasiment l'engin à quatre-roues le plus performant de tous les temps, il faut qu'elle soit parfaite. La technologie complexe et l'aérodynamisme, qui doivent être optimisés jusque dans les moindres détails, ont dû représenter un travail d'enfer. L'une des tâches les plus difficiles, nous dit Mercedes, a été d'atteindre des niveaux d'émissions "acceptables". Cela a nécessité une série de convertisseurs catalytiques et de filtres, ce qui constitue en soi un tour de force technologique.

La Mercedes-AMG One utilise un véritable moteur de F1 ! La conduire jusqu'à la boulangerie nécessite donc des réglages différents de ceux nécessaires pour prendre d'assaut le Raidillon à Francorchamps. Jochen Hermann, directeur technique d'AMG, résume bien la situation : "En Formule 1, une équipe d'ingénieurs équipés d'ordinateurs portables s'assure que la voiture de course démarre, avec la One, il ne devrait pas y avoir besoin de plus qu'une simple pression sur un bouton."

Cinq moteurs

Le travail des ingénieurs a porté ses fruits, AMG sort une consommation standard de seulement 8,7 l/100 km. Cela correspond à des émissions de CO2 de 198 g/km et à une consommation électrique de 32 kWh/100 km. Et tout cela avec une technologie qui n'est pas si différente de celle utilisée en Formule 1. Comme les voitures de F1 que l'équipe Mercedes développe depuis 2014, il s'agit d'un moteur V6 de 1,6 litre soutenu par quatre moteurs électriques. L'un est intégré au turbocompresseur, un second est placé contre le moteur à essence et les deux autres entraînent les roues avant.

Afin d'inciter le V6 de la Mercedes-AMG One à atteindre des vitesses élevées, les ressorts de soupape mécaniques ont été remplacés par des ressorts pneumatiques. Le moteur, qui est placé juste devant l'essieu arrière, peut atteindre 11.000 tr/min. Même si c'est un peu moins qu'en F1, compte tenu de la durée de vie prolongée et de la nécessité de pouvoir utiliser du carburant Superplus. Un premier moteur électrique entraîne directement le turbo jusqu'à ce que la turbine du compresseur atteigne 100.000 tr/min, après quoi les gaz d'échappement prennent le relais.

C'est le principe du MGU-H ou Motor Generator Unit Heat de la F1, les connaisseurs ont déjà compris qu'il fournit beaucoup de couple même à bas régime. Même si le conducteur lâche l'accélérateur pendant un moment, la pression nécessaire reste disponible. En même temps, le turbo sert aussi de générateur ; une partie de l'énergie "superflue" des gaz d'échappement est stockée dans la batterie lithium-ion, utilisée pour entraîner les roues avant ou pour faire fonctionner le moteur électrique couplé au V6.

Du souffle

Le groupe motopropulseur hybride de la Mercedes-AMG One a été développé en collaboration avec des spécialistes de la F1, ce qui lui confère une puissance totale de 1063 ch. Le V6 développe 574 ch, le reste est fourni par les moteurs électriques. Ceux de l'avant produisent 326 ch et adaptent constamment leur puissance par roue aux besoins du moment. Avec le même effet que la vectorisation de couple "classique". Quelques chiffres qui vont vous donner le vertige : les accélérations de 0 à 100, 200 et 300 km/h se font respectivement en 2,7, 7,0 et 15,6 secondes, et la vitesse de pointe est de 352 km/h.

Contrairement à une F1, la Mercedes-AMG One à transmission intégrale, équipée d'une boîte de vitesses robotisée à sept rapports, peut également fonctionner de manière entièrement électrique ; la batterie de 8,4 kWh montée juste derrière l'essieu avant rend cela possible sur une distance de 18 km. Mais ce n'est pas la véritable vocation de la voiture. En plus du mode EV, le conducteur dispose de quatre autres programmes de conduite, de Race Safe à Strat 2 en passant par Race et Race Plus. Ces deux derniers ne peuvent être utilisés que sur circuit, la voiture est abaissée de 37 mm, l'aérodynamique active entre en jeu et avec le mode Strat 2, les réactions sont similaires à celles d'une F1 lors des qualifications. La One dispose également de l'ABS et de l'ESP, qui sont obligatoires.

DRS

En termes de philosophie et de sport automobile "pur", la monocoque est en fibre de carbone, la carrosserie repose sur un châssis en aluminium (avant et arrière). Il n'y a aucune intention de gagner des concours de beauté entre les Ferrari et les McLaren, les regards montrent immédiatement que l'aérodynamique et le refroidissement étaient beaucoup plus importants que les qualités esthétiques. La Mercedes-AMG One, longue de 4756 mm et basse de seulement 1261 mm, possède trois configurations aérodynamiques différentes, ainsi qu'une suspension active à poussoirs tout aussi complexe et efficace : Autoroute, piste et Race DRS.

Chacune avec des fonctions différentes pour les spoilers, diffuseurs et autres volets. Avec le système Race DRS, par exemple, il y a 20 % d'appui en moins, mais la vitesse de pointe est plus élevée. Il y a tant de choses à dire sur la voiture. Mentionnons rapidement les freins carbone-céramique, les roues avec écrou central et les pneus Michelin spécialement développés avec la taille 285/35 à l'avant et 335/30 à l'arrière.

L'intérieur semble faire de la One une voiture de F1 pour deux. Oubliez encore les qualités esthétiques, tout tourne autour de l'efficacité. Devant le conducteur se trouve un tableau de bord numérique et un deuxième écran trône au-dessus de la console centrale. Les sièges baquets sont fixes, le volant et les pédales, presque rectangulaires et inspirés de la F1, sont bien sûr réglables. On y trouve également des lève-vitres électriques, la climatisation et l'indispensable infodivertissement.

Festival of Speed

Nous n'aurons pas (encore) de prix exact, mais il est connu que la Mercedes-AMG One coûte plusieurs millions d'euros. Vous ne la verrez jamais dans le showroom de votre concessionnaire Mercedes local, ce type de voiture est proposé et vendu aux clients potentiels d'une manière différente de celle d'une Classe A ou même d'un EQS. Chez AMG, on admet même que les premiers acheteurs ont été étroitement associés au développement et qu'ils ont donc été bien informés de tous les obstacles techniques et du développement "lent" qui en a résulté. Mais la Mercedes-AMG One est vraiment prête maintenant, elle aura une sorte de première publique au Festival of Speed de Goodwood fin juin. Nous serons là !