Nouveau modèle / BMW M4 GTS : pistarde confirmée

Tout au long de sa carrière, la M3 a toujours connu diverses évolutions plus ou moins radicales. Il faut se souvenir en effet que la première génération – la E30 – a été déclinée en Evo (220 ch) puis Sport Evo (240 ch), que la série E36 a connu une version GT Coupé plus puissante ou encore que la M3 de l’an 2000 (la E46) était devenu plus leicht – comprenez allégée – avec la CSL (2003). C’est bien entendu dans cette quête éternelle de la performance que s’est inscrit le développement de la GTS (Pour Gran Turismo Sport). On en a connu une à l’occasion des 25 ans de « M Motorsport » en 2010, un modèle seulement produit à 150 exemplaires, mais qui connaît aujourd’hui une descendance avec le coupé M4 GTS qui a toujours été développé dans l’optique d’un usage sur circuit. Chic alors !

Hardcore

Le coupé M4 GTS n’est pas assimilable à la M3 CSL de 2003. N’allez pas croire que le Coupé Sport Leicht nous avait déçu lui qui mettait en œuvre d’onéreuses recettes issues de la compétition pour s’alléger. Mais comme le modèle de 2010, cette GTS est un hyper-coupé M4 qui pousse beaucoup plus loin le bouchon de la performance. Pour aller chercher le temps de 7 min 28 s sur un tour du Nürburgring – soit 2 s de mieux que la nouvelle 911 Carrera S avec le nouveau 3 litres turbo –, il a d’abord fallu alléger ce M4. Le poids a pu être contenu à 1510 kg. Les mesures de réduction systématique ont été appliquées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. À bord, les baquets en carbone, la console centrale de construction légère, le revêtement à la place de la banquette associé au panneau arrière de conception légère ainsi que les revêtements de porte et latéraux spéciaux en sont les signes visibles, mais l’essentiel reste cependant invisible à l’œil. On peut citer ainsi le support tubulaire du tableau de bord réalisé en carbone léger, le capot moteur de conception nouvelle, le toit ainsi que la lame aérodynamique avant réglable réalisés en matière plastique renforcée par fibres de carbone (PRFC) tout comme l’aileron arrière entièrement réglable. D’autres mesures ont encore été prises comme le diffuseur en carbone ou la ligne d’échappement avec silencieux en titane.

6 cylindres et 500 ch

Pièce de résistance, le moteur de la M4 GTS vaut lui aussi le détour. Il ne s’agit plus d’un V8 comme sur la précédente génération, mais bien du 6 cylindres suralimenté du coupé M4 « classique ». Sauf que sa puissance atteint ici 500 ch grâce à un dispositif l’injection d’eau dans le collecteur. Injectée sous forme de fine brume dans le collecteur du module d’admission, l’eau permet un refroidissement significatif de l’air d’admission lors de sa vaporisation et permet donc de réduire la tendance au cliquetis, si bien que le moteur peut fonctionner avec une pression de suralimentation plus élevée. Et donc offrir plus de puissance, jusqu’à 500 ch ici (à 6250 tr/mi)n. Le couple maximal a progressé de 10% pour atteindre 600 Nm, disponibles sur une large plage allant de 4000 à 5500 tr/min. Du coup, la nouvelle BMW M4 GTS abat le zéro à 100 km/h en 3,8 secondes et sa vitesse maximale est de 305 km/h (bridée électroniquement). Et le niveau de consommation n’est pas en reste : l’excellent rendement mécanique permet en effet d’atteindre 8,3 l/100 km ou 194 g/km de CO2 sur le cycle d’homologation. Parmi les autres particularités de ce 6 cylindres, il faut encore citer le construction « close deck » qui autorise des pressions plus élevées à l’intérieur de la mécanique, le revêtement en LSD (Diamon Like Carbon) pour certaines pièces mobiles, le vilebrequin forgé et la pompe à huile supplémentaire pour éviter tout risque de déjaugeage en utilisation intensive

Châssis au top

Naturellement, le châssis de la M4 GTS a été peaufiné. Il reprend évidemment les aménagements consentis aux M3/M4 comme l’allègement de certaines pièces de la suspension grâce à l’utilisation d’aluminium. Cela dit, les combinés ressort-amortisseur filetés à trois voies ont été spécialement adaptés à cette GTS et ils se règlent mécaniquement en compression et en détente pour coller le mieux possible aux pistes visitées. Les barres antiroulis et les paliers d’appui ont été modifiés en conséquence tout comme la direction dont la courbe du couple de braquage a été optimisée par adoption d’une nouvelle cinématique d’essieu avant. S’y ajoutent, entre autres, des paliers d’appui asymétriques et un palier de pivot fraisé spécifique issu directement de la compétition. Bien entendu, le Différentiel M actif qui optimise la motricité et la stabilité dynamique est de la partie. Il est toujours à embrayage multidisques piloté et il a aussi été optimisé en fonction des performances de cette M4 GTS. La boîte est d’office la DKG à double embrayage et 7 rapports.

Technolgique

Si les technologies de la M4 GTS sont toutes entière dédiées à la conduite, il y en a d’autres qui sont aussi intéressantes à plus d’un titre. Comme les optiques arrière OLED, une première sur une automobile de série. La différence, les OLED sont des diodes électroluminescentes dites « organiques » qui produisent une lumière non pas ponctuelle comme des diodes, mais « surfacique » et extrêmement homogène. L’habitacle a par ailleurs bénéficié d’un traitement spécifique notamment pour l’instrumentation ou, plus visible encore, les baquets en carbone. Les tons et teintes sont aussi spécifiques.

Pack Clubsport

Un pack Clubsport (arceau, harnais et extincteur) est proposé gratuitement en option tandis que l’électronique de bord permet de chronométrer ses tours et de partager ensuite ses performances via Twitter ou Facebook. Voilà donc une bête qui va faire le bonheur des riches amateurs de circuits. Car comme le déclarait Frank van Meel, Président-directeur général de BMW M GmbH : « le propriétaire d’une BMW M4 GTS peut donc rejoindre les circuits au volant de son bolide, par exemple pour participer à un événement clubsport, et y boucler ensuite des tours record qui placeront la barre nettement plus haut pour les voitures homologuées pour la route ». Pour la première fois, cette version GTS sera aussi vendue en Amérique du Nord. C’est ce qui explique qu’il y aura d’ailleurs 700 exemplaires produits (contre 150 à la première M3 GTS). Le prix de cette bête n’est pas encore connu, mais il devrait tourner autour des 150.000 €. A vos chéquiers !