Si cette édition 2023 des 24 Heures du Mans est tant attendue par les fans d'endurance, ce n'est pas seulement parce qu'il s'agit de l'édition du centenaire de l'épreuve. Cela s'explique également par le plateau pléthorique qui constitue la catégorie-reine avec le retour de Ferrari, Porsche, Cadillac et Peugeot. cette année, Toyota qui avait dominé les cinq dernières éditions sera enfin confrontée à l'opposition d'autres grands constructeurs automobiles. De plus, pour la première fois depuis longtemps, un compatriote se présentera au départ dans une position prometteuse pour la victoire finale.
Les 24 Heures du Mans sont chaque année un moment fort du calendrier des sports mécaniques, mais cette année, elles le sont encore un peu plus.
Voici tout ce qu'il faut savoir sur l'édition 2023, dont le départ sera donné le samedi 10 juin à 16h.
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Hypercar : Toyota versus Ferrari ?
La catégorie des hypercars, lancée en 2021, est soudain particulièrement bien garnie. Toyota et la petite Scuderia Glickenhaus se heurtent depuis cette année à l'opposition de Ferrari, Porsche, Cadillac et Peugeot.
Les favoris ? Une course de 24 heures est impossible à prédire, mais Toyota reste le pari le plus sûr, tout simplement parce que l'écurie de Cologne a plus d'une décennie d'expérience dans la discipline et a remporté les cinq dernières éditions. En 2022, c'est la GR010 Hybrid de Brendon Hartley, Sébastien Buemi et Ryo Hirakawa a franchi la ligne d'arrivée en premier.
Ferrari, cependant, semble avoir la voiture la plus rapide avec la 499P (photo ci-dessous). Du moins jusqu'à présent, et cela doit certainement au fait que l'ACO - l'instance organisatrice - a procédé à une modification de la BoP - Balance of Performance - en lestant certains concurrents peu avant le début de la semaine de course afin d'équilibrer la compétitivité des différents participants.
Porsche présente au départ un total de quatre exemplaires de la 963, une voiture qui n'a pas encore fait la preuve de sa fiabilité cette année. À l'inverse, c'est le cas de Cadillac, dont la V-LMDh fonctionne parfaitement depuis sa première apparition.
Peugeot est un cas à part. La spectaculaire 9X8 est encore si fragile que les initiés disent que les Français ont même envisagé de ne pas participer. Mais avec sa ligne si particulière, elle a été conçue spécifiquement pour ce circuit, donc si les choses se maintiennent, elle pourrait peut-être créer la surprise.
Glickenhaus travaille avec des ressources plus modestes et devra probablement se contenter de participer cette année. Il y a également une nouvelle voiture Vanwall, mais elle n'atteindra pas le niveau des autres jusqu'à nouvel ordre.
À part Vanwall (1), Cadillac (3) et Porsche (3 officielles et une privée), tous les constructeurs susmentionnés ont engagé 2 voitures.
LMP2 : Formule Oreca
C'est peut-être la dernière fois que les LMP2 sont présentes au Mans, mais en si grand nombre, sachant que les catégories Hypercar et GT vont encore s'étoffer. Dommage, car dans cette catégorie, où toutes les voitures ont un châssis Oreca et un moteur V8 Gibson, la course est toujours sous haute tension dans cette classe super-compétitive.
Cette année, on totalise 24 LMP2 sur la grille de départ, avec un mélange hétéroclite de pilotes amateurs et de pros expérimentés, comme Nicolas Lapierre ou Felipe Albuquerque. En 2022, c'est Jota qui l'avait emporté, avec Roberto González, Will Stevens et António Félix da Costa.
Lors des journées d'essais, la voiture LMP2 la plus rapide était 6 secondes plus lente que le meilleur temps au général. Les différences entre la première et la deuxième classe sont donc minimes.
LMGTE Am : encore une dernière fois
Les voitures LMGTE participeront certainement pour la dernière fois aux 24 Heures du Mans ; à partir de 2024, la catégorie GTsera réservée aux voitures GT3, familières des 24 Heures de Spa et du Nürburgring, entre autres.
Comme pour les voitures LMP2, on trouve dans cette catégorie un mélange de pilotes professionnels et amateurs. Une GTE prend environ une demi-minute de plus pour boucler un tour, ce qui en fait un obstacle pour les concurrents les plus rapides. Il est donc essentiel d'être habile au volant.
Sur la ligne de départ se trouvent 7 exemplaires de la Ferrari 488, 8 de la Porsche 911 et une poignée d'Aston Martin Vantage. Plus une Chevrolet Corvette C8 d'usine.
La Chevrolet Camaro ZL1, également venue d'Amérique, sera l'une des vedettes du week-end. La voiture de Nascar concourra en tant qu'invitée dans sa propre classe, avec à son volant l'ancien champion du monde de F1 Jenson Button, l'ex-vainqueur du Mans Mike Rockenfeller et le grand champion de Nascar Jimmie Johnson. Une participation pour le plaisir, mais la Camaro s'est avérée plus rapide que les GTE lors des journées d'essais.
De Belgen
On compte un nombre remarquable de compatriotes en 2023. À l'avant, Laurens Vanthoor (à droite sur la photo ci-dessous), l'un des pilotes d'usine au volant d'une Porsche 963, en lice pour la victoire finale. S'il y parvenait, ce serait le premier Belge victorieux au général depuis Jacky Ickx en 1982 (Bertrand Gachot a gagné en 1991 sous le drapeau belge, mais avait en fait un passeport français).
Son frère Dries devrait lui aussi accéder à la catégorie supérieure en 2024, en tant que pilote BMW, mais il débutera cette année au volant d'une LMP2 de l'équipe Racing Team Turkey. Dans la même catégorie, on trouve une voiture alignée par l'équipe belge DKR Engineering avec un trio de pilotes belges : Maxime Martin, Ugo De Wilde et Tom Van Rompuy.
Les deux voitures de l'équipe WRT (photo ci-dessus) sont également originaires de notre pays et peuvent encore prétendre à une victoire en 2023. À partir de 2024, ils s'occuperont de la campagne Hypercar de BMW.
En LMGTE Am, nous rencontrons quelques autres compatriotes : Alessio Picariello, l'expérimenté guerrier Jan Heylen et Sarah Bovy, tous trois dans une Porsche. Cette dernière fait partie, comme l'année dernière, d'un trio de pilotes entièrement féminin (voir la 911 rose sur la photo).
On attend également avec impatience les débuts au Mans d'Ulysse de Pauw (sur une Ferrari), à qui l'on prédit un grand avenir au sein de la Scuderia.
La liste complète des participants est disponible ici.
Comment suivre la course ?
Les 24 heures du Mans débutent le samedi 10 juin à 16h. Vous pouvez les regarder sur Eurosport ou via le site web du FIA WEC (payant). Les fans francophones peuvent aussi suivre la course gratuitement via la chaîne Auvio de la RTBF, mais pas en intégralité.
Les commentaires radio sont disponibles sur Radio Le Mans.
Dans le Moniteur Automobile 1800, en vente depuis le 31 mai, vous lirez une rétrospective de 12 pages sur les 100 ans d'histoire des 24 Heures du Mans.
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