Sport auto / Formule 1 : Un Grand Prix de Las Vegas dès 2023

Et de trois pour les États-Unis qui accueilleront pas moins de 3 épreuves de Formule 1 à partir de 2023. Après Austin (Texas, depuis 2012) et Miami (Floride, à partir de 2022), Las Vegas aura donc droit à son Grand Prix dès la prochaine saison, pour le plus grand bonheur des fans américains et de Liberty Media qui préside aux destinées de la Formule 1. Mais cette arrivée se fera-t-elle au détriment d’une épreuve historique européenne comme le Grand Prix de Belgique à Spa ou le Grand Prix de France au Castellet ?

L’effet Netflix

Comment expliquer cette inscription d’un troisième Grand Prix sur le sol américain alors que le calendrier de la Formule 1 est déjà saturé ? Deux facteurs sortent du lot : la volonté des propriétaires américains de la F1, Liberty Media, de développer ce sport dans leur pays et surtout l’effet Netflix. Grâce au succès de la série « Drive to survive » (Pilotes de leur destin) produite par le géant du streaming, le public américain a mordu à l’hameçon et s’intéresse désormais massivement à la F1, comme en attestent les 400.000 spectateurs recensés sur le weekend du Grand Prix d’Austin en 2021.

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— Formula 1 (@F1) March 31, 2022

Movie circuit

Le Grand Prix de Las Vegas se tiendra du 23 au 25 novembre 2023 et le tracé de Las Vegas s’étirera sur 3,8 miles, 6,1 km, soit l’un des plus longs de la saison, le record restant à l’actif du Grand Prix de Belgique à Spa avec un peu plus de 7 km pour le tracé ardennais. Le tracé de Las Vegas comportera 14 virages et 3 longues lignes droites et serpentera au milieu de plusieurs monuments et édifices mythiques de la ville du jeu, offrant un décor digne des superproductions du cinéma hollywoodien. De quoi effacer des mémoires les éditions précédentes d’un Grand Prix de Las Vegas, disputées en 1981 et en 1982 sur un circuit tracé dans le parking du casino Caesars Palace. Selon les simulations, les monoplaces pourraient atteindre une vitesse de pointe de 340 km/h dans les rues de Las Vegas. Est-ce bien sérieux ?

« Las Vegas est une destination connue dans le monde entier pour son excitation, son hospitalité, ses sensations fortes et, bien sûr, le célèbre Strip. Il n'y a pas de meilleur endroit pour la Formule 1 que la capitale mondiale du divertissement et nous sommes impatients d'y être l'année prochaine. » (Stefano Domenicali, PDG de la F1)

23 ou 24 grands prix ?

La saison 2022 comporte déjà 23 épreuves alors que les accords Concorde entre la FIA et les équipes de Formule 1 autorise jusqu’à 24 grands prix par saison. Toutefois, les écuries de F1 ont déjà manifesté leurs inquiétudes quant à une nouvelle augmentation du nombre d’épreuves sur une saison pour plusieurs raisons : budget plafonné, rythme infernal pour le personnel, complexité logistique, etc. Pour les acteurs de la F1, le calendrier 2022 qui comporte 23 rendez-vous représente un maximum à ne surtout pas dépasser. Un constat établi après l’éprouvant saison 2021 qui en comptait déjà 22.

Du coup, se pose la question de savoir quelle épreuve mettre de côté, sachant qu’en sus de Las Vegas, d’ores et déjà validé, l’Afrique du Sud pourrait s’ajouter pour accueillir un Grand Prix. Faut-il craindre pour les épreuves traditionnelles et historiques disputées en Europe et bien moins enclines à payer un « droit de plateau » exorbitant que ces nouvelles destinations plus « exotiques ». De prime abord, le Grand Prix de Las Vegas remplacerait, sur le plan numéraire, celui de Russie supprimé suite au conflit en Ukraine. Mais l’arrivée d’une autre épreuve supplémentaire combinée au refus des équipes d’élargir encore le calendrier pourrait signifier la fin des haricots pour un Grand Prix européen, la Belgique et la France voyant leur contrat avec la F1 se terminer en 2023.