- Avis Rédaction /20
Oubliez les V8 rageurs, les châssis affûtés, les freins en béton ou en carbone, les talons-pointe et autre « vitesse de roulis ». Prise comme il se doit, une voiture de papy peut révéler des qualités insoupçonnées. Parmi les archétypes de ces voitures « de vieux », la Mondeo. Elle n’a jamais suscité la passion, admettons-le. Franchement, jamais je n’ai rêvé de rouler en Mondeo. Ou alors, si, dans une ST220 d’hier. Au passage, une Mondeo 3.0 V6 ST220 Clipper de 226 ch de 2002, ça ne coûte rien : comptez entre 3000 € et 4000 €. Bon, après, il faut l’immatriculer, c’est une autre histoire, de gros sous. Ou une version BTCC, Supertourisme, ça oui. Mais une Mondeo de base, ça non ; je garde ma MX-5. Et même dernièrement remise à jour, sa ligne ne fait pas se retourner les têtes. Surtout quand on ne l’entend pas arriver.
Chouette
Ce qui est le cas de cette version hybride, que j’ai redécouverte au hasard d’un trou dans mon planning d’essais. Un dépannage, quoi. Mais il est de ces hasards qui font bien les choses. Car oui, je dois avouer avoir apprécié cette semaine en Mondeo Clipper (break, quoi !) hybride. L’engin en soi n’embarque rien de révolutionnaire. Pensez ; il n’est même pas rechargeable sur le secteur ! Pouf, pouf, pouf. Faut-il en rire ? Non. Après tout, même le champion de l’hybride, Toyota/Lexus, fait peu de rechargeables et préfère parler d’autorechargeables. C’est le cas ici. À un moteur sans turbo et d’un autre âge, cette Mondeo en associe un autre, électrique, lui. Ce qui en fait du coup une voiture moderne. Car hybride donc. Qui développe au total 187 ch. C’est beaucoup et c’est peu en même temps, car l’engin pèse son poids de batteries, batteries qui au demeurent enlèvent 122 litres au volume du coffre. Il en reste entre 400 et 1.500 ; ça va, on ne va pas se fâcher.
Dommage
Non, cette Mondeo n’a rien de dynamique. Et sa batterie, pourtant encombrante donc, ne lui permet pas non plus d’envisager de rouler à l’électrique plus que 2 ou 3 km à peine. D’ailleurs, brusquez-la et vous serez vite déçus : sa transmission automatique «à train planétaire et à effet CVT» fait monter et hurler le moteur avant même que la vitesse n’augmente effectivement si l’on presse trop brusquement l’accélérateur. Dieu, que c’est désagréable ! Même si en l’occurrence, elle n’est pas la pire du genre. C’est propre à cette transmission. Il faut faire avec. Le mieux est encore d’éviter de conduire le couteau entre les dents. Mieux vaut se laisser baigner par le confort, le silence, l’accueil des sièges enveloppants. La zen attitude. Apprécier aussi la fonction roue-libre qui permet, si l’on anticipe bien, de rouler quelques centaines de mètres sans rien consommer.
Et donc ?
C’est qu’on se prend au jeu avec une hybride comme celle-là. Perso, j’ai apprécié les rares kilomètres faits à l’électricité, en silence et baignés de ce plaisir opportun de se dire qu’on ne rejette rien. Une bonne conscience du moment, temporaire, furtive certes, mais qui a le mérite d’exister. Démarrer le matin sans un bruit. Envisager l’autoroute sans arrière-pensée. En mariant le meilleur de l’électricité et de l’essence pour une polyvalence d’usage réelle. Entrer en zone basse émission sans renoncer aux longs trajets vers les vacances, avec armes et bagages, enfants et chien-chien à son pépère/mémère. Dans un confort de chaque instant. Et en écoutant son Spotify dans un habitacle-cocon, je dis ; pourquoi pas, vu les conditions de circulation actuelle ?
Dans cet article : Ford, Ford Mondeo
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