Essai détaillé / Hyundai Inster 49 kWh: Star intérieure

Si Kia dégaine ses modèles exclusivement électriques plus vite que son ombre en déclinant une même veine stylistique à tous les formats, Hyundai adopte une approche plus progressive et sélective, marquée de modèles dont l’apparence de chacun évite les convenances d’un tronc trop commun. Entre les grands gabarits Ioniq 5, 6 et 9 et le très compact Inster, l’air de famille se limiterait presque au simple logo. Une singularité que le petit crossover électrique doit probablement à ses origines particulières. Surtout, ce petit modèle, sans équivalent chez Kia… pour le moment, vient compléter l’offre électrique du constructeur coréen par le bas, mais pas au rabais. Il est vrai qu’avec un segment A qui commence à voir se multiplier les offres de moins de 4 mètres de long, la concurrence s’organise et le Inster joue les trompe-l’œil avec un look de «grand» et des dimensions qui le placent entre les «mini» – Dacia Spring et Leapmotor T03 – et les «polyvalentes» auxquelles émargent les Citroën ë-C3 et Fiat Grande Panda Electric. S’y ajouteront bientôt la nouvelle Twingo électrique et les petites cousines à batterie du groupe Volkswagen, notamment. En tant que pionnier de l’entre-deux, le coréen espère s’ériger en étoile du berger d’un firmament bientôt étincelant plutôt qu’en astre filant d’un vide sidéral sur le plan commercial. Dérivé d’un modèle baptisé Casper en Corée, l’Inster dispose-t-il des atouts nécessaires pour s’éviter une carrière fantomatique?

LE CONCEPT
Certes inédit sur notre marché, l’Inster se veut avant tout une adaptation d’un petit crossover commercialisé depuis plusieurs années sur le marché sud-coréen. Là, le Hyundai Casper a débuté sa carrière doté d’un moteur thermique et partage ses dessous techniques avec la petite Hyundai i10 vendue chez nous. Certes, avec 3,82 m de long, l’Inster s’étire de 23 cm, dont 18 pour le seul empattement, mais il conserve une largeur très «asiatique» d’à peine 1,61 m. Une étroitesse qui impose quelques contraintes puisque le petit crossover coréen est homologué comme une stricte quatre places. Il mise sur son look pour briller de mille feux. De l’extérieur, son design très «boxy» – capot net et horizontal, cabine trapézoïdale et proportions très «verticales» – lui octroie une certaine personnalité que le traitement de sa signature lumineuse vient accentuer. À l’avant, un double masque noir joue sur les contrastes: fin avec des led pixelisés sur le dessus, épais avec des optiques rondes intégrant les phares en forme de signe «=» 
sur le dessous. On retrouve au centre du second les capteurs des aides à la conduite mais également le port de charge frontal. Enfin, une bouche cerclée de plastique façon alu accueille des volets actifs s’adaptant aux besoins en refroidissement. De profil, le capot bombé, les ailes gonflées et l’épaisseur colorée du montant B se combinent pour apporter une certaine touche de dynamisme et mettent en valeur la «longueur» des portières arrière qui augurent d’un espace généreux pour les occupants de la deuxième rangée. La poupe évoque l’identité lumineuse de la proue avec des feux stop en pixels qui rappellent les grands frères Ioniq. Mais le spectacle ne se limite pas aux atours extérieurs. La cabine, plus encore, sort de l’ordinaire – surtout avec l’habillage beige et kaki clair de notre exemplaire – tant par sa luminosité que son originalité (voir «Bienvenue à bord»). Vocation urbaine oblige, l’accent est donc mis avant tout sur l’utilisation de l’espace à bord pour les passagers plutôt que les bagages tandis que le look décalé et les équipements très modernes visent à séduire une clientèle plus jeune… et branchée. Si la cible est la même qu’une Renault 5 E-Tech ou qu’une Mini Cooper par exemple, la recette diffère donc fondamentalement pour se rapprocher de celle d’une Grande Panda nettement plus… grande, mais clairement moins généreuse pour les occupants.