Essai détaillé / Lancia Delta 1.4 T 150 & 1.6 MJET

La nouvelle Delta puise donc largement dans la banque d'organes du groupe Fiat et plus précisément dans celle de la Bravo. En allongeant la plate-forme de cette dernière, Lancia souhaite faire d'une pierre deux coups : renouveler à la fois la Delta et la Lybra. Pas étonnant, donc, que ses formes soient celles d'un croisement entre une classique hatchback 5 portes du segment C et celle d'un break sportif genre shooting brake. En combinant un empattement long et une banquette arrière coulissante, la Delta offre à l'arrière un espace aux jambes digne de celui d'une Thesis. La Delta peut en plus compter sur un amortissement adaptatif, un dispositif d'alerte de franchissement de ligne baptisé Driving Advisor et un ESP fonctionnant de concert avec la direction à assistance électrique. Tous les moteurs sont d'origine Fiat.

Conduite : 1.4 T 150, 132/200 - 1.6 MJET, 128/200

La Delta n'est pas un poids plume, mais grâce à la suralimentation, ces deux petits moteurs fournissent des performances de bonnes (1.4 T) à honnêtes (1.6 Mjet). Les boîtes de vitesses gagneraient à être mieux guidées, d'autant que, vu la longueur des rapports, il est nécessaire de fréquemment jouer du levier. Travaillant de concert avec l'ESP, la direction à assistance électrique manque de feeling. La maniabilité est pénalisée par la visibilité périphérique fort moyenne et le grand diamètre de braquage.

Sécurité : 152/200

Le freinage est puissant et endurant, seul son dosage reste sujet à la critique. Le grand empattement stabilise la voiture en ligne droite, mais la pénalise sur un parcours plus sinueux. Le comportement reste néanmoins très sain, grâce notamment à la sophistication de l'ESP.Vu les couples à transmettre, aucune perte de motricité n'est à signaler. L'éclairage de jour (par diodes) ainsi que l'airbag de genoux pour le conducteur sont de série. Les airbags latéraux sont en revanche indisponibles à l'arrière.

Confort : 148/200

L'amortissement fait la part belle au confort. Dommage que les sièges avant soient de si mauvaise qualité (fermeté, formes bombées, maintien latéral insuffisant). Pour une voiture de cette catégorie, l'habitabilité est excellente et la modularité offerte par la banquette arrière est à citer en exemple. L'insonorisation a fait l'objet de soins minutieux. Toutefois, une de nos voitures d'essai souffrait de bruits de vent excessifs à vive allure.

Fonctionnalité : 144/200

Aucune difficulté d'accès à signaler, mais la visibilité vers l'arrière est assez médiocre. Le coffre présente un volume de chargement très correct pour ce segment, mais son seuil d'accès est trop élevé et il est impossible d'obtenir un plancher plat, à moins de recourir aux options! L'instrumentation n'est pas particulièrement lisible. L'équipement de série est très complet dès le premier niveau. La finition est soignée, mais le choix de certains matériaux n'est pas toujours très judicieux.

Budget : 1.4 T 150, 128/200 - 1.6 MJET, 136/200

Ces deux variantes d'entrée de gamme ne sont pas spécialement sobres. En fait, elles consomment à la carte, en fonction de la nervosité du conducteur et des conditions de roulage. La garantie générale est tout simplement légale. Elle peut aller jusqu'à 5 ans moyennant supplément. Vu l'habitabilité, le confort et la richesse de la dotation de série, la Delta nous semble très favorablement tarifée.

Conclusion : 1.4 T 150, 704/1000 - 1.6 MJET, 708/1000

La troisième génération de Delta est en fait la première à affirmer franchement sa personnalité, non sans avoir mis de côté ses prétentions sportives au profit du confort et de l'habitabilité. Un positionnement (provisoire?) globalement réussi, à l'exception notable des sièges, ratés. En entrée de gamme, les moteurs 1.4 T et 1.6 Mjet offrent des prestations honnêtes tout en consommant raisonnablement, mais sans plus. Enfin, compte tenu de sa dotation de série, la Delta est correctement tarifée, mais gare à la note finale en cas de recours massif aux options. Le prix du luxe, et d'une certaine exclusivité...