Essai détaillé / Lancia Delta 1.9 Twinturbo MultiJet

Le dix-neuf cents Diesel à injection directe et double suralimentation donne 190 ch et 400 Nm, il est accouplé d'office à une transmission manuelle à 6 rapports et se charge de répondre aux attentes des rouleurs les plus exigeants. Malgré ses airs d'originale, la Lancia Delta repose sur des dessous connus. En l'occurrence, ceux de sa cousine Fiat Bravo, dont elle conserve la plupart des organes de liaison au sol ainsi que les voies. Histoire de marquer sa différence, la Lancia allonge par contre son empattement de quelque 10 cm, ce qui profite évidemment pleinement à l'habitabilité.

Conduite : 140/200

Grâce à ses 2 turbos (1 petit et 1 grand, tous deux à géométrie fixe) montés en série, le 1.9 MultiJet revendique 190 ch à 4000 tr/min et 400 Nm à 2000 tr/min. Il se singularise par une souplesse remarquable et par sa réponse quasiment instantanée quel que soit le régime auquel on le sollicite. Curieusement, il n'a droit qu'à la boîte manuelle à 6 rapports (alors que les modèles GM équipés du même moteur peuvent s'adjoindre les services d'une automatique) qui, de surcroît, ne se révèle pas vraiment agréable à manier. La direction à assistance électrique n'offre qu'un rendu sommaire, mais ne gêne pas non plus outre mesure.

Sécurité : 156/200

Le système de freinage, intégralement repris de la 2.0 MultiJet, remplit parfaitement son rôle. Construite sur un châssis de Fiat Bravo dont l'empattement a été augmenté de 10 cm, la Delta se veut forcément plus placide que sa cousine sur le plan du comportement dynamique. Toujours très stable et rassurante dans les virages ou les enchaînements serrés, cette Lancia peut également compter sur son ESP de série pour rester sur le bon chemin. Toutes les Delta embarquent d'office 7 airbags (frontaux, genoux du conducteur, latéraux avant et rideaux). C'est toujours rassurant!

Confort : 148/200

Comparée à celle de la Fiat Bravo, la suspension de la Delta apparaît franchement plus conciliante pour ses occupants. Dommage que ceux-ci n'aient droit qu'à des sièges trop durs et mal dessinés, et en fin de compte fort peu confortables. L'habitabilité à l'avant est bonne tandis que, grâce à la banquette qui coulisse sur 8 cm, celle à l'arrière fait sans aucun doute partie des points forts du modèle. De série, toutes les Delta 1.9 Twinturbo Multi- Jet ont droit à la climatisation automatique à température réglable séparément pour le conducteur et le passager.

Fonctionnalité : 152/200

Original à plus d'un titre, le style de la Delta à ses avantages et ses inconvénients. Accessibilité sans reproche, sauf pour le coffre, qui aurait mérité un peu plus d'attention. Par la faute d'un seuil particulièrement haut, on a du mal à y charger ou en décharger quoi que ce soit. Dommage, car les 380 l de volume disponibles (voire 465 l avec la banquette coulissée vers l'avant au maximum) étaient plutôt appréciables... L'habitacle n'est pas avare en espaces de rangement et l'équipement de série est plutôt fourni, du moins dès le second niveau de finition Oro, en fait le premier disponible avec le 1.9 Twinturbo.

Budget : 148/200

Au regard de la puissance disponible et des prestations plus élevées, le 1.9 Twinturbo MultiJet s'est révélé très économe en ne consommant pas plus que son homologue, le 2.0 MultiJet. Etabli à 7,2 l/100 km, notre relevé moyen nous est en tout cas apparu très favorable. Avec un pied léger, nous sommes même parvenus à descendre sous la barre de 6,0 l/100 km, ce qui, couplé à un réservoir de 58 l, procure une autonomie de près de 900 km. Le programme de garantie s'articule sur 3 ans, tandis que les visites en atelier sont prévues tous les 35.000 km. C'est mieux que ce que propose généralement la concurrence.

Conclusion : 744/1000

Avec ce nouveau 1.9 Twinturbo MultiJet, la Lancia Delta vise clairement le haut du panier dans le segment des moyennes, non sans chercher au passage à prendre également quelques parts de marché du côté des routières (ou des breaks) du segment supérieur. Au terme de cet essai, on peut affirmer que la combinaison a de quoi séduire. La mécanique, particulièrement souple et disponible à bas régime, offre de belles prestations (performances, consommation) en même temps qu'elle rehausse d'un cran l'agrément de conduite et le confort d'utilisation au quotidien. Hélas, la belle Italienne souffre toujours de quelques lacunes l'empêchant à notre sens d'élever réellement sa condition; on pense par exemple au confort discutable de la sellerie, à la finition perfectible ou encore à l'absence de transmission automatique... On se rassure en se disant que, pour rallier les plus sceptiques à sa cause, elle pourra compter sur son style inimitable (et inimité!) et son rapport prix/prestations-équipement plutôt favorable à ce niveau de gamme et de puissance. Tutto va bene per lei (tout va bien pour vous) !

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur automobile 1445 du 13 mai 2009.