Essai détaillé / Nissan Leaf

Conçue dès le départ en tant que véhicule électrique, la Leaf repose sur une plate-forme qui lui est propre. Cela permet une intégration idéale des 48 modules de la batterie Li-ion, sous le plancher, au centre du véhicule, donc l'obtention d'une répartition des masses équilibrée, le moteur étant installé en position transversale avant. La Leaf est produite à l'usine japonaise d'Oppama aux côtés des Juke et Cube. Les modules de batterie lithium-ion sont quant à eux fabriqués dans l'usine de Zama (Japon) d'Automotive Energy Supply Corporation (AESC, synergie entre Nissan et NEC) avant d'être acheminés par bateau à l'usine Nissan d'Oppama, qui se charge d'assembler les 48 modules du pack batterie. Les futurs sites de production de Nissan électriques sont Smyrna, aux États-Unis (Tennessee), et Sunderland, au Royaume- Uni. Ils seront effectifs respectivement fin 2012 et début 2013.

Conduite : 172/200

Dans cette catégorie, aucune ne peut rivaliser avec la Leaf en matière de souplesse et de répondant, donc d'agrément et de confort de roulage. Un confort qui vient également de l'absence de boîte de vitesses (la Leaf se contente d'un simple réducteur), synonyme de rupture de couple et d'à-coups, mais aussi du silence qui règne à bord. Bien tarée et linéaire dans ses montées en effort, la direction reste très artificielle dans son ressenti et ne procure aucune sensation de conduite.

Sécurité : 157/200

Les résultats Euro-NCAP en attestent, la Leaf s'avère remarquablement sûre. Le freinage est puissant, mais la régénération de l'énergie à la décélération complique son dosage. Un désagrément qu'un peu de feeling dans le pied droit compense aisément. Grâce à ses modules de batteries répartis en son centre, la Leaf fait montre d'un comportement très équilibré. Même en provoquant une brusque arrivée du couple, la motricité reste très bonne, et ce même sur les sols humides.

Confort : 151/200

Suspension remarquablement confortable. Silence quasi total, sauf à allure soutenue, où les bruits de vent et de roulement se font entendre, sans déranger. Avec une assise (trop) haute et une colonne de direction non ajustable en profondeur, la position de conduite reste moyenne. Tableau de bord clairement agencé et interface multimédia intuitive. À l'arrière, la place aux jambes ne manque pas, mais impossible de glisser ses pieds sous les assises.

Fonctionnalité : 142/200

Accès aisé. Visibilité périphérique moyenne (celle du segment), mais la Leaf a une caméra de recul et un éclairage par diodes. Dotation de série très complète et espaces de rangement en nombre. Certains matériaux font un peu bon marché, mais la finition est soignée. Le coffre de 330 l est à peine moins logeable que celui de certaines rivales. Les dossiers se rabattent, formant une aide de chargement plane... à hauteur du très imposant renfort devant les passages de roues.

Budget : 123/200

Au quotidien, faire plus de 150 km avec une charge complète exigera énormément d'application et d'anticipation. Quant à l'autoroute, mieux vaut l'éviter ! La Leaf bénéficie de la couverture totale de 3 ans des Nissan, mais les composants électriques sont garantis 2 ans de plus. Nissan prévoit un service de dépannage pour les immobilisations dues à une batterie plate. Hors prime, le prix est salé, mais la maintenance devrait être bon marché. La valeur résiduelle reste une inconnue.

Conclusion : 745/1000

C'est indéniable, aucune voiture équipée d'un moteur thermique présentant des caractéristiques de couple et de puissance semblables n'est capable de rivaliser avec la Leaf en matière de souplesse et de disponibilité et encore moins en ce qui concerne les aspects acoustiques, vibratoires et (surtout) environnementaux. Dotée d'un habitacle fonctionnel et spacieux pouvant accueillir 4 adultes et un enfant, bien finie et très bien équipée, la Leaf est une vraie compacte familiale. Comme on pouvait s'y attendre, son autonomie (encore trop) limitée et, donc, son manque de polyvalence sont ses principaux défauts.

En attendant les futures avancées technologiques en matière de batteries, Nissan pourrait en partie y remédier en offrant à chaque nouveau conducteur une formation à l'écoconduite et à la meilleure manière d'utiliser habilement une électrique. Reste la question du prix. Car près de 37.000 euros (hors primes) pour une voiture de cette taille, c'est tout de même une fameuse somme. Mais l'acheteur, comme tout acheteur d'un véhicule 100% électrique, pourra bénéficier d'une réduction d'impôt équivalente à 30% de la valeur d'acquisition (plafonnée à 9.190 euros). Et les Wallons, d'un écobonus de 4.500 euros supplémentaires. C'est un bon début...