En bref
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Mécanique
Tout beau, tout nouveau, le V8 6.2 inaugure moult techniques, dont un calage variable, une injection directe et la désactivation de cylindres. Gargouillant paisiblement à bas régime (où il ne manque toutefois jamais de couple), il peut se transformer en catapulte, à condition de dépasser les 4000 tr/min, seuil auquel il se libère et devient véritablement démonstratif. Cette petite perle peut se montrer étonnamment sobre (moins de 9 l/100) sur un parcours avalé à allure raisonnable et stabilisée.
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Tenue de route
Depuis la C5, la Corvette rivalise avec les meilleures à cet égard. La C7 est saine et équilibrée, diablement efficace et communicative, et plutôt agile. Si le museau est toujours un peu lourd dans les enchaînements serrés, la direction précise et l'amortissement Magnetic Ride contribuent à un plaisir et une efficacité semblables à ceux d'une 911. Pas de freins en carbone-céramique, mais des étriers et des disques surdimensionnés grâce au pack Performance Z51 des C7 européennes.
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Sécurité
La Corvette fait logiquement fi des équipements sécuritaires en vogue chez les berlines de luxe. Mais l'affichage tête haute est de série et l'on apprécie la subtilité des aides électroniques à la conduite comme le StabiliTrak (ESP) programmable très finement via le DNS, qui détermine les modes de conduite. L'antipatinage inclut un mode launch control et le Performance Traction Manager du mode Track offre 5 réglages de réduction du couple et du seuil d'intervention de l'ABS.
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Confort
De série en Europe, l'amortissement adaptatif Magnetic Ride agit avec discernement et procure un excellent filtrage malgré les gros pneus. Les sièges sont confortables et l'habitabilité conforme à ce genre de véhicule, mais on aurait apprécié un tunnel de transmission moins encombrant qui gênerait moins en conduite sportive. L'ergonomie est classique pour une américaine, mais elle aurait aussi pu être simplifiée, surtout dans le cas du système de navigation, un peu compliqué.
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Sens pratique
Philosophie inchangée: 2 places et un coffre plutôt logeable pour de belles sorties en week-end. Les filets et oeillets d'arrimage sont là pour empêcher les bagages de valdinguer au gré des virages, mais il faudra prendre garde à ne pas se ruiner falzar et t-shirt sur la carrosserie saillante. Extractible, le panneau de toit (en une ou deux pièces selon l'envie) se range dans la coffre par-dessus les bagages. C'est vraiment bien fait et efficace, car on dispose d'encore suffisamment d'espace.
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Budget
Ne cherchez pas ailleurs: vous ne pourrez pas trouver meilleure offre que la Corvette, vendue à 69.990 euros. Sauf peut-être chez Chevrolet, avec la Camaro. En attendant, la C7 reste particulièrement bon marché compte tenu de ses performances, de son équipement et de ses prestations globales. Elle est 38.000 euros moins chère qu'une Carrera S, 25.000 euros moins chère qu'une 650i (pas le même pedigree) et encore 20.000 euros moins chère qu'une Nissan GT-R, plus radicale il est vrai.
Plus puissante, plus performante, efficace et confortable, plus utilisable et mieux équipée, la Corvette C7 conserve toute sa place au panthéon des sportives de légende. Car, l'air de rien et contrairement aux idées reçues, elle égale la 911 à bien des égards, voire la surpasse si l'on ne considère que certains aspects dont celui des performances pures. Cela dit, si compétition entre ces deux-là il y a, il n'y a pas non plus de réelle opposition, car leurs philosophies sont bien distinctes. À l'aspect propret (voire discret) de la 911, la Corvette oppose une génétique de muscle car, un ADN qui induit un tout autre rapport à la performance et qui tente de pérenniser quelque part la tradition de la sportive virile qui demande à être conduite en force. La différence réside donc surtout dans une question de sensibilité. Ou de prix. Car, pour des prestations très similaires et un équipement pléthorique, la C7 est tout de même 38.000 euros moins chère qu'une 911 S. Et si les univers sont très différents, celui de la Corvette n'est pas moins exclusif. Bien au contraire.