Essais blog / Qu’avons-nous pensé du Mercedes-AMG EQE SUV 43 AMG ?

Contrairement à BMW qui préfère proposer des variantes à moteur électrique de ses modèles-phares également disponibles avec des motorisations thermiques, nous faisons ici référence aux BMW Série 5/i5 et BMW Série 7/i7, Mercedes a décidé de développer des modèles électriques séparés basés sur une plateforme spécifique. En outre, le constructeur propose à chaque fois un dérivé SUV des berlines EQE et EQS. Mieux, Stuttgart ajoute des variantes Mercedes-AMG à leurs gammes respectives. Enfin mieux… cela reste à prouver et voici ce que j’en pense après une semaine passée au volant du Mercedes-AMG EQE SUV 43 4Matic.

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J'ai aimé Mercedes-AMG EQE SUV 43 4Matic

Il a beau présenter la particule AMG, ce Mercedes EQE SUV est avant tout… une Mercedes. Comprenez que le confort de roulage est royal en mode Comfort et reste de très haut niveau en mode Sport. Certes les suspensions gagnent en fermeté, mais le maintien de caisse gagne en rigueur et quoiqu’il arrive, les sièges assurent leur part de cocooning avec efficacité. D’ailleurs, j’ai presque systématiquement roulé en mode Indiviual avec la suspension réglée en mode sport, le moteur en mode confort et le « bruit moteur » désactivé. Dans cette configuration, rien ne l’effraie, ni les pavés, ni les nids de poules, ni même les petits chemins de terre. Les trajets sont d’autant plus agréables que l’insonorisation s’est révélée plutôt réussie, ce qui n’est finalement que rarement le cas sur les modèles électriques que j’ai testés jusqu’à présent. De manière générale, tout concoure à assurer une quiétude à bord. Les commandes sont agréables, l’installation audio diffuse un son de qualité, les réglages amples des sièges – ventilés ou chauffés selon les besoins – conviennent à tout le monde et l’interface MBUX est à la fois plaisante à l’œil et facile à utiliser. Une vraie Mercedes disais-je.

Toutefois, ce Mercedes-AMG EQE SUV 43 AMG ne se contente pas d’être un bon sofa au long cours, il sait aussi faire preuve de dynamisme, voire d’agilité. Bien entendu, les 476 ch et 858 Nm des deux moteurs électriques y sont pour quelque chose, mais ce sont surtout les roues arrière directrices qui font merveille. Outre un rayon de braquage d’à peine plus de 10 m qui vous permet de vous faufiler en zone urbaine comme à bord d’une Classe A, cet artifice « châssis » contribue au plaisir d’emmener ce gros bébé à bon rythme sur les routes de campagne où il s’est avéré bien plus doué qu’attendu. Quant aux manœuvres de parking… elles en deviennent tellement faciles que je me suis surpris à chercher les endroits étriqués pour challenger mes aptitudes au créneau !

Mais n’oublions pas que je suis avant tout un père de famille et que le bien-être de ma femme et mes filles à bord compte autant que le plaisir de conduire. Dans le fond, si elles sont heureuses, elles sont calmes et cela participe à la sérénité des déplacements ! Plus sérieusement, l’espace à bord est royal, la luminosité offerte par le toit vitré panoramique – et ouvrant – et le coffre bien assez vaste pour embarquer le chien et les effets personnels de chacun. Top !

Je n'ai pas aimé Mercedes-AMG EQE SUV 43 4Matic

En parlant de l’habitacle, certes les assemblages sont de très grande qualité, la plupart des matériaux directement visibles sont doux et valorisants et les sensations distillées par les différentes commandes sont très agréables… à une exception : le volant ! Non seulement ce dernier reprend les commandes combinant fonctionnement haptique et analogique que je n’avais pas aimé sur la Classe A 220 d essayée la semaine précédente, mais en plus il présente un moyeu central en plastique dur qui heurte le regard autant qu’il fait injure à la jante épaisse et au diamètre réduit pourtant si agréable à tenir en mains. Même le centre du volant d’une Dacia fait moins cheap… honteux sur une voiture facturée près de 130.000 € sans options et badgé AMG !

L’honnêteté m’impose de reconnaître que les performances en accélérations de ce Mercedes-AMG EQE SUV 43 4Matic sont réjouissantes. Sur le 0 à 100 km/h, il pousse très fort avec un chrono de 4,3 s. Sur les premiers mètres, on n’est pas loin du ressenti à bord du Lamborghini Urus S que j’ai testé récemment. Mais les compétences sportives de ce grand SUV électrique s’arrêtent là. Certes, il peut faire preuve de dynamisme avec ses roues arrière directrices, sa transmission intégrale et son châssis réglé en mode Sport+, mais avec 2600 kg à vide et sans option, la sportivité ne fait pas partie de ses prérogatives. Il manque le caractère, la verve, voire la brutalité d’une vraie Mercedes-AMG, sans parler de la bande son d’un 6 en ligne ou d’un V8 que l’on retrouve sous le capot d’un GLE 53 ou 63 AMG. Il en va de même sur le plan esthétique. Là où le Mercedes EQS SUV ne peut masquer complètement la lourdeur de son popotin maladroit, le EQE SUV propose des proportions équilibrées, mais cette version-ci porte le badge AMG presque sans le montrer. Bien entendu, les boucliers sont spécifiques, les jantes également, et certains détails doivent rappeler son standing particulier, mais au final, l’impression générale reste assez placide avec la silhouette de galet sur roues qui prévaut. Tout ça manque d’émotion, voire frise le ridicule avec les deux grilles d’aération à bord chromé qui singent des sorties d’échappement au niveau du pare-chocs arrière. Et ne parlons pas du son généré dans l’habitacle pour les modes sportifs… on est alors à la limite du pathétique.

Donc Mercedes-AMG EQE SUV 43 4Matic

Retirez à ce Mercedes-AMG EQE SUV 43 4Matic son appellation AMG et mon verdict serait différent. Il s’agit d’un grand SUV très confortable, convivial, agile en ville, alerte dans le trafic, bien dessiné, très bien équipé et particulièrement agréable à conduire au quotidien. Mieux, en conduite normale, il offre une autonomie réelle de 400 km avec 65 % d’autoroute à 120 km/h. Même la recharge rapide est efficace avec 25 minutes en moyenne pour passer de 15-20 à 80 %. Mais voilà, il s’appelle AMG et son prix s’y accorde. Dès lors, il loupe sa cible à mes yeux. Si je paie pour une Mercedes-AMG, je veux du caractère, de la personnalité et de la sportivité. Trois caractéristiques qui font défaut à cette « petite » version AMG du Mercedes EQE SUV… À choisir, j’opterais plutôt pour la version 500 4Matic, 14.000 € moins onéreuse et à peine moins performante.