Il est très rare de pouvoir tester une voiture de ce standing à la rédaction. Alors oui, j’avoue que j’étais un peu stressé à l’idée de me mettre derrière le volant de ce bijou de près d’un demi-million d’euros. Mais contre toute attente, une fois entré dans la voiture, c’est un tout autre sentiment qui me submerge : la zénitude absolue.
Chouette
La Rolls-Royce Cullinan est impressionnante avec ses 5,3m de long et près de 2,2m de large, mais elle reste très esthétique et cohérente avec ses grandes sœurs. De plus, la déclinaison Black Badge ajoute une touche de sportivité qui n’est pas pour me déplaire. Avec ses jantes de 22 pouces contrastées par des étriers de frein rouge, le noir qui domine la voiture jusqu’au « Spirit of Ecstasy » (en noir chromé) et un listel de couleur jaune qui garni toute la longueur de la voiture, je ne passe pas inaperçu. Sous le capot ceci dit, peu ou pas de changement (mais était-ce bien nécessaire ?) : c’est toujours un moteur V12 de 6,7 litres développant près de 600 chevaux qui propulse la voiture à 100km /h en 5,2 secondes. Oui, c’est aussi une voiture de sport.
Mais c’est sans doute à l’intérieur que se cache le vrai luxe de cette Rolls-Royce. Loin d’être bling-bling, l’habitacle est réalisé avec goût, mêlant principalement le cuir et le carbone. Cette version Black Badge mise aussi sur le noir à l’intérieur, relevé par quelques touches de jaune. Moi, j’adore cette sobriété luxueuse.
Et la vraie magie opère réellement une fois la portière fermée (avec un bouton sur le tableau de bord évidemment, pas question de tendre la main pour aller chercher la poignée de porte). Là, on se sent comme dans un cocon, le stress disparaît complétement pour faire place à un sentiment de bien-être. Et cette émotion se confirme à l’allumage des douze cylindres : la voiture se conduit facilement, presque à un doigt. C’est sûr, on ne sent pas les 2,7 tonnes de ce carrosse de luxe, et le confort de conduite est incomparable avec ses suspensions adaptatives qui absorbent les moindres défauts de la route. Bref, on a plutôt envie d’être derrière le volant que derrière le chauffeur.
Dommage
Comment trouver des défauts à une voiture de ce prix hormis… son prix évidemment. Elle n’est réservée qu’à quelques happy-few qui voudront une voiture polyvalente, agréable à conduire et spacieuse, mais surtout qui reflète leur statut social. Je passerai aussi les 370 grammes de CO2 émis à chaque kilomètre parcouru et les 16 litres absorbés au 100 kilomètres : ce n’est pas une voiture écologique, c’est sûr.
Si je voulais pinailler, je dirais aussi que certains boutons sont peut-être mal positionnés. Je pense au bouton d’allumage des sièges massant (oui, oui, j’ai testé et approuvé) et au bouton de fermeture des portes à l’arrière. Mais là, je cherche loin évidemment. Certains gadgets, comme les sièges qui sortent du coffre pour déguster un verre de champagne au coucher de soleil avec Madame, sont aussi plus à classer au rayon des accessoires, au sens premier du terme, que dans les options réellement utiles. Mais je dois dire que les sortir du coffre impressionne toujours les badauds.
Et donc
Acheter – pardon commissionner – cette Rolls-Royce Cullinan n’est pas s’offrir une voiture, c’est s’approprier une histoire et un état d’esprit. C’est aussi acquérir du sur-mesure et du fait-main. Bref, on est dans le segment de l’exclusif qui ravira sans doute les multimillionnaires de ce monde et qui fera rêver les autres. La version Black Badge, qui vaut à elle seule le prix d’une grosse voiture, ajoute une touche plus agressive et moins brillante à ce diamant de l’automobile. Je la trouve très réussie et j’avais un petit pincement au cœur en la rentrant au garage. Mais restons réaliste : mon banquier me refuserait cette folie.
>> Retrouvez mon reportage complet dans le Moniteur Automobile du 15 juillet prochain.
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