Essais blog / Que pensez-vous du Ford S-Max 2.5i HEV ST-Line ?

J'ai vu avec tristesse le monovolume succomber à l'engouement pour les SUV et aux réglementations de plus en plus strictes en matière de CO2. Ils pesaient trop, étaient trop grands et, bien qu'en toute équité, il faille diviser leurs émissions par le nombre de passagers qui montent habituellement à bord, cela n'a pas aidé. La gamme a été réduite à quelques survivants ayant de nombreuses années de service derrière eux.

Ford est l'une des marques qui résiste courageusement. Le S-Max, né en 2006, renouvelé en 2015, a même été récemment modernisé, la seule version restante étant dotée d'une motorisation hybride, pour le bien de ces émissions de carbone. Et non, ce n'est pas un hybride rechargeable. Il s'agit toutefois d'un système classique et censé s'auto-recharger, comme celui que Toyota a présenté à l'époque par la grande porte. Regardez ça, on pourrait même dire que cette S-Max a été totalement dépassée non seulement en tant que type de voiture mais même en tant que véhicule vert.

Est-ce du symbolisme ? Je ne sais pas, mais un long voyage dans le pays le plus propre d'Europe, la Suisse, a jeté une lumière différente sur le S-Max Hybrid ST-Line. Que quelque chose peut encore être pertinent malgré son âge et son immunité aux tendances.

Chouette

Une armée de valises, du matériel de jeu pour les enfants, l'obligatoire frigo-box, du matériel de lecture, des peluches effilochées, tout ce que vous voulez, vous devez l'emmener avec vous en vacances. Apparemment, il est possible de le faire sans froncer les sourcils pendant le processus de chargement. Tout est bien placé dans le coffre, je donne un petit coup de pouce à la pile et je peux même fermer le cache-bagages. Même si le S-Max, qui malgré son âge avancé résiste à l'épreuve du temps, est un Galaxy aux lignes plus acérées, il avale le tout sans un murmure.

Je pourrais faire des calculs sur les litres, mais la perspective de profiter d'une vue dégagée par la lunette arrière pendant le long voyage est plus importante. L'élégant SUV dans lequel ma famille a entrepris le même voyage l'année dernière était plein à craquer. Ça me donnait le champ de vision d'un livreur de colis.

Je m'attends à sentir des membres raides dès que nous atteindrons le deuxième arrêt de ravitaillement. Les sièges de Ford (sièges sport dans le cas de cette ST-Line) ne portent pas de label médical, mais ce n'est pas nécessaire pour assurer le confort du corps et de l'esprit sur les longs trajets. Un plus inattendu. À l'arrière, il y a même trois sièges séparés, ce qui permet d'accueillir trois sièges enfants distincts. Il existe des labradors qui ont un comportement moins familial.

Puis le deuxième arrêt pour le ravitaillement. Eh bien, ça n'est jamais arrivé. Si le programme de vaccination vous oblige à passer par l'Allemagne, vous feriez mieux de transformer le "Nachteil" en "Vorteil". J'augmente donc un peu la vitesse moyenne à l'aide du bouton plus du régulateur de vitesse sur le volant. Plus de fouet, mais ça ne fait pas de mal. Le module de batterie continue de soulager le 2,5 litres.

Malgré ces vitesses d'autobahn, nous arrivons à destination avec 6,1 l/100 km, ce qui relève d'un appétit digne d'un bon gros Diesel. Punition. C'est plus que le chiffre officiel WLTP. Et ce d'autant plus que lors du voyage de retour, par le même itinéraire, la consommation tombera à 5,9 l/100 km. Bien que cette batterie ne nécessite pas de station de charge. Ce S-Max s'occupe de ses propres affaires.

La Ford se mène avec plaisir. Grâce à la sensation précise de la direction, au train avant alerte et aux mouvements contrôlés de la carrosserie, les kilos s'envolent sur les épingles à cheveux des montagnes valaisannes. Devoir sortir seul pour acheter des billets de remontée mécanique dans le village voisin ou pour faire du shopping est passé de corvée redoutée à récréation attendue avec impatience.

Dommage

Mais même en Suisse, les vacances ne sont jamais exemptes d'aléas climatiques. La finition ST-Line de notre S-Max se ressent dans la dureté des jantes de 18 pouces et les amortisseurs plus fermes, au grand dam des enfants. Même si vous procédez avec prudence, l'effet secondaire s'avère difficile à effacer. Et les freins (la principale source de recharge ici) réagissent trop brusquement à une régénération lorsqu'on évolue au pas de velours.

Nous ne sommes pas non plus entièrement satisfaits des performances du moteur. Oui, il dispose de 190 ch, mais il faut monter haut dans les tours, tandis que la boîte automatique est souvent geignarde. En montagne, il vous manque également le passage des vitesses, ou une commande manuelle, pour appliquer le frein moteur avec plus de précision. Il faut maintenant passer par la position L de la boîte automatique - une molette copiée de Jaguar mais pas plus pratique - mais cela ne donne pas la même sensation de contrôle.

Eh bien, ce sont des choses avec lesquelles on apprend vite à vivre. Le système d'infodivertissement Sync révèle le véritable âge de cette S-Max. Même s'il faut reconnaître que le système parvient à nous surprendre en évitant les embouteillages mieux que les applications compatibles comme Waze. Mais l'affichage de la carte et la structure des menus ne peuvent masquer leur ancienneté.

Les aides à la conduite sont particulièrement utiles pendant ce voyage marathon, notamment le régulateur de vitesse actif qui, à lui seul, grâce à son sens de la nuance, parvient à maintenir un voyage frais et sûr. Le contraste avec l'assistant de la file d'attente ne pourrait être plus grand. Il redémarre par à-coups lorsque la voiture qui vous précède commence à bouger et freine même parfois inutilement, car il n'est pas sûr que l'embouteillage va recommencer. Il prend alors l'option sûre, avec le risque que la personne à l'arrière emboutisse votre pare-chocs. Et on ne pourrait pas du tout lui en vouloir.

Donc

La vue panoramique gratuite sur les montagnes à travers le toit en verre, la lorgnette devant le siège arrière, le porte-lunettes au plafond, le compartiment de rangement entre les sièges avant qui semble sans fond - il y a tant de choses intelligentes dans un monovolume qu'on peut à juste titre l'appeler un parent illégitime.

Il faut espérer que la transition vers des véhicules à batteries sans émission annonce un renouveau du monovolume, bien que ce S-Max HEV soit loin d'être une mauvaise idée comme solution provisoire. Il faut remonter à la Toyota Prius pour que je doive fournir si peu d'efforts pour une consommation aussi faible.

Certes, il existe des solutions plus économiques, tant au niveau de l'achat que des taxes, et des alternatives avec plus d'affichage, mais cette grande Ford prouve qu'une voiture adaptée à la famille mérite ses galons tous les jours si elle parvient à plaire autantaux jeunes, aux vieux et au porte-monnaie en limitant sa consommation.