- Avis Rédaction /20
Les petites AMG, développées sur base des Classe A et CLA de première génération, je les connais bien. Je n’ai pas le choix, en fait, car j’entends fréquemment deux de ces engins fréquenter mon quartier de Borgerhout, souvent de manière assez peu responsable, d’ailleurs. J’ai l’occasion de les observer de près, lorsqu’ils franchissent, quasiment à l’arrêt, le dos d’âne couché dans ma rue. Je partage même leur grimace quand l’avant de ces petites Mercedes – connu pour être long et bas – griffe le sommet du ralentisseur… avant d’entendre le 4 cylindres surgonflé déchirer l’air en direction du Ring d’Anvers que, visiblement, leur conducteur confond avec la Nordschleife…
C’est un fait : Mercedes a réalisé un très joli coup avec ces variantes «rock&roll» des Classe A, CLA et GLA. Vraies ou «fausses» d’ailleurs, car on ne compte plus les versions Diesel ou à petit moteur à essence mises en valeur par un pack AMG Line. J’ai donc totalement salué la démarche du constructeur allemand de leur assurer une seconde génération à une époque pourtant difficile de chasse au CO2 et à l’obligation de développer, en parallèle, de coûteuses voitures 100% électriques. En plus, quelle ligne, quel cachet !
Sympa
Mercedes a bien fait de s’inspirer de la Ford Focus RS en adaptant un différentiel mécanique à glissement limité à l'arrière. C’est ce qui contribue en grande partie à l’efficacité diabolique de cette super-CLA. Finies les réactions brutales à pleine charge ; le moteur réagit désormais de manière beaucoup plus raffinée. Et sa direction électronique lui donne plusieurs visages : calme et doux, ou précis et exubérant.
La nouvelle boîte 8G robotisée à double embrayage est un régal et offre une efficacité remarquable. Pourtant, elle a dû réveiller bien des ingénieurs en pleine nuit, se demandant comment faire passer 500 Nm dans une boîte robotisée sans se retrouver avec une pignonnerie «édentée» en quelques milliers de bornes… Rapide comme l'éclair, fiable, bref : du grand art.
Je salue aussi la ligne de la CLA de seconde génération. Je n’étais pas un fan de la première, mais force est de reconnaître que le nouveau dessin est une belle leçon d’élégance et d’harmonie, tout en restant assez sobre.
Dommage
Cette CLA est une sportive à assumer, certes, mais le kitsch du pack aérodynamique optionnel (1.512,50 €) brise l’harmonie. Les grilles additionnelles sur les extrémités de pare-choc, ou ce diffuseur de coffre plaisent à quelques amateurs, mais s’agissant d’une Mercedes et non pas d’une Golf III passée par 4 propriétaires fanas de tuninig, c’est à mes yeux le pas de trop. Idem pour l'éclairage d’ambiance trop brillant à l’intérieur. C’est une voiture de standing, pas un Lunapark…
Dommage aussi pour le prix… Plus de 70.000 € pour cette version S. La précédente se négociait encore 58.000 €. Est-ce que la réputation du modèle peut faire avaler telle inflation? Pour ce tarif, je préfère – et conseille – de se tourner vers une Classe C 43 AMG à moteur six cylindres de près de 400 ch et vendue (un peu) moins chère.
Contraint par les normes, le nouveau moteur «M139» revient un peu plus silencieux que le précédent, pourtant je le trouve encore un peu trop ostentatoire. Un V12 ou un V8 omniprésent, ça ne se discute pas, mais est-ce qu’un 4 cylindres a besoin de se faire tant remarquer? C’est drôle à petite dose, mais à la longue…
Et donc ?
Diablement efficace et aussi performante que certaines engins bien plus prestigieux (0-100 km/h en 3,9 s), la plus olympique des CLA est farcie de talents et franchement classe. Ce qui n’empêche pas quelques traits de caractère encore un peu trop puérils dans cette volonté d’attirer l’attention. Et à ce tarif, n’est-il pas mieux de se payer une pure voiture de sport et une berline conventionnelle pour le quotidien ?
Dans cet article : Mercedes-Benz, Mercedes-Benz Classe CLA
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