Essais blog / Qu'avons-nous pensé de la Mercedes-AMG SL à quatre cylindres ?

Fan de la Mercedes SL depuis toujours, je pensais qu'il s'agissait d'un roadster pour les jeunes retraités qui se frottent les mains d'avoir soudain beaucoup de liberté et trop d'argent de poche. Les enfants ayant quitté le cocon familial et votre partenaire méritant davantage d'attentions tandis que la crise de la quarantaine a fait long feu, l'envie vous tenaille toujours de vous faire plaisir et de tracer la route ? Voilà venu le moment de vous acheter une Mercedes SL. Ou plutôt, de nous acheter une Mercedes SL !

Car la nouvelle génération a changé de cap. La Mercedes SL est devenue une Mercedes-AMG SL, le style sobre cède la place à une apparence plus agressive et la tenue de route confortable est abandonnée au profit d'une orientation plus sportive. Le cruiser décontracté a gagné en vélocité et vise un public plus jeune.

Surtout dans le cas de cette SL 43, qui est animée par le 2 litres turbo essence de l'A 45 AMG. Un quatre cylindres, grands dieux ! Mais avec un turbo électrique et une puissance maxi de 381 ch. Et uniquement en propulsion, contrairement aux SL 55 et SL 63... Mais ces dernières sont équipées d'un V8, bien sûr.

J'ai aimé Mercedes-AMG SL 43

L'aileron arrière actif est ridicule, mais cela mis à part, j'aime bien les lignes tendues de la nouvelle Mercedes-AMG SL. Très musclée, heureusement sans vraiment sacrifier l'élégance. J'apprécie également le choix d'une banquette arrière. Certes, elle n'est pas vraiment confortable ni spacieuse. Mais je peux y mettre mes enfants, les jeunes retraités peuvent faire de même avec leurs petits-enfants. Je pense que Mercedes a écouté attentivement les clients de la Porsche 911, et que cette banquette de secours apparemment inutile joue un rôle dans la décision d'achat.

Même lorsque la capote est fermée, la Mercedes-AMG SL conserve une allure élancée. La visibilité périphérique est alors quelque peu compromise, mais heureusement, la multitude de caméras et autres alarmes sonores permettent d'être averti à temps lorsque l'on risque de percuter un autre usager de la route ou du mobilier urbain. La capote en tissu s'avère particulièrement bien isolée et s'ouvre ou se ferme à la vitesse de l'éclair, et ce tout en roulant jusqu'à une vitesse d'environ 60 km/h si nécessaire. Le filet anti-remous, un peu bâclé, est moins convaincant.

Ensuite, si l'on veut déchaîner la bête, le savoir-faire AMG se manifeste rapidement. Le capot long exige une certaine prudence dans la direction, mais l'essieu avant tient bien sa ligne et génère beaucoup d'adhérence. Les roues arrière, rapidement dépassées par la puissance, ont un peu plus de mal, ce qui incite les aides électroniques à la conduite à intervenir très rapidement. Si vous jouez avec les différents réglages - il y en a beaucoup, beaucoup trop - vous laisserez des traces de caoutchouc partout. Mais est-ce pour autant souhaitable...

Je n'ai pas aimé Mercedes-AMG SL 43

On peut difficilement reprocher au SL 43 qu'un quatre cylindres ne sonne pas comme un V8, mais la sonorité après un démarrage à froid est indigne d'une Mercedes. Lorsque la mécanique monte en température, le moteur de 2 litres fonctionne de manière nettement plus douce. La ligne d'échappement tente toujours de composer une bande sonore digne de ce nom, mais elle offre les basses d'une voiture à hayon plutôt que le chant d'un noble roadster. 

La puissance ne manque pas, et sur la route, je n'ai jamais souhaité plus de 381 chevaux et 480 Nm. Mais l'effet du turbo électrique sur le moteur quatre cylindres mild-hybrid est un peu décevant, du moins au démarrage. Sous la carrosserie, il n'y a pas grand-chose à expérimenter, une sensation un peu décevante renforcée par la boîte de vitesses automatique à neuf rapports, qui se montre parfois hésitante.

L'approche AMG apporte beaucoup de dynamisme et d'acuité en dessous. J'ai passé toute la période d'essai à me demander pourquoi. En raison de son poids légèrement inférieur, la Mercedes-AMG SL 43 semble légèrement plus agile que les variantes équipées d'un V8. Mais la suspension est beaucoup trop dure à mon goût, vous obligeant à vous arc-bouter plutôt qu'à vous affaler. Ce roadster pousse au sprint, alors que je préfère la balade.

Donc Mercedes-AMG SL 43

Je vieillis chaque jour un peu plus et les rêves changent. Je me suis un peu assagi, car il n'est plus nécessaire d'être plus dur, meilleur, plus rapide et plus fort. En fait, je suis prêt pour une Mercedes SL, en quelque sorte. Mais pas la Mercedes-AMG SL, parce qu'elle me fait surtout me sentir vieux.

Ne vous méprenez pas, je pense que cette SL 43 est un excellent roadster et j'adorerais en avoir une dans mon garage. Toutefois, je reste persuadé qu'un six en ligne onctueux et une suspension plus souple pourraient faire des merveilles. Moins de cris, moins d'élucubrations, plus de plaisir. Mais ces aspirations ne font-elles pas de moi un jeune retraité avant l'âge ?

 

 

 

 

 

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