Essais blog / Qu'avons-nous pensé du Nissan Ariya e-4orce 87 kWh Evolve ?

Normalement, le Nissan Ariya aurait dû compter parmi les précurseurs dans son segment des SUV familiaux électriques. Las, le japonais qui partage en partie ses dessous techniques avec la Renault Mégane E-Tech electric a perdu près de deux ans avant d’arriver en Europe. La faute au Covid-19 et à la crise des semi-conducteurs. Mais il est désormais disponible et les premières livraisons ont débuté. Si la version de base partage le moteur électrique et la batterie de la version la plus puissante de la compacte Renault, il est également proposé dans des variantes plus puissantes, dont deux estampillées e-4orce grâce à un deuxième moteur électrique et quatre roues motrices. Deux puissances sont proposées : 306 ch pour l’Evolve et 394 ch pour l’Evolve+. Dans les deux cas, l’alimentation se fait via une batterie de 87 kWh utiles. J’ai pu tester la première pendant une semaine. Voici ce que j’ai aimé ou pas chez ce crossover électrique japonais.

J'ai aimé Nissan Ariya e-4orce 87 kWh Evolve

Si le Nissan Ariya partage ses dessous avec la Renault Mégane E-Tech electric, il s’en diffère totalement dans le concept et le design. Ce grand crossover de 4,6 m de long affiche une ligne fluide, lisse et très moderne qui se caractérise par un nez et des porte-à-faux très courts tandis que le jonc chromé qui surligne les surfaces vitrées latérales dynamise le profil en lui octroyant des airs de coupé. Bien que je ne sois pas fan de la teinte cuivrée de mon modèle d’essai, je trouve que l’Ariya est réussi et son style devrait bien vieillir. Mention spéciale pour le traitement des optiques, à l’avant comme à l’arrière, tout en finesse et en simplicité. 

En comparaison d’un Renault Arkana de longueur similaire (4568 mm de long pour 4595 mm au japonais), l’espace à bord du Nissan Ariya est tout bonnement royal. Quatre adultes peuvent y prendre place confortablement et le cinquième occupant la place centrale arrière ne sera pas puni pour autant grâce à l’absence de tunnel central. Un volume qui se double d’un grand confort au niveau des suspensions ou de l’insonorisation. Et les aspects ne sont pas négligés. Certes j’aurais apprécié un accoudoir central plus vaste mais la seconde boîte à gants centrale, motorisée et verrouillable est particulièrement pratique, au même titre que la console centrale coulissante électriquement.

Moi qui ne suis pas un geek dans l’âme, j’avoue avoir apprécié l’aspect technologique de ce Nissan Ariya. Qu’il s’agisse des nombreuses commandes à retour haptique noyées dans les placages de faux bois de la console centrale ou de la planche de bord, de la qualité des écrans ou du confort visuel apporté par l’affichage tête haute, tout est réuni pour une utilisation simple, naturelle, voire amusante des différentes commandes. En outre, la connectivité Apple CarPaly sans fil reste un atout pratique indéniable. Mention spéciale également pour l’app intégrée de gestion de la charge, qui vous informe et vous oriente efficacement vers les points de recharge les plus appropriés en fonction de votre destination entrée dans le système de navigation. C’est très efficace et réactif et c’est heureux car…

Je n'ai pas aimé Nissan Ariya e-4orce 87 kWh Evolve

… cette Nissan Ariya est particulièrement gloutonne en électrons si vous l’emmenez sur l’autoroute. J’ai parcouru près de 700 km à son bord dont 65 % sur autoroute avec le régulateur de vitesse réglé sur 120 km/h. Le reste de mes trajets étaient composés de circulation urbaine et de routes de campagne. Au final, ma consommation moyenne s’est établie à 23,9 kWh/100 km et dépassait les 24 kWh pour les seules portions d’autoroute. Dans l’absolu, cela permet de parcourir 325 km sans se trainer avant de recharger avec 10 % de batterie encore disponibles. Suffisant, mais on reste loin des 450 km réels d’une Tesla Model Y Performance, autrement plus efficiente. Ne parlons pas de la Model Y RWD de base qui nous avait gratifiés d’une moyenne à 14,3 kWh/100 km ! Pour l’anecdote, j’ai réalisé un economy run qui s’est soldé par une moyenne de 19,7 kWh/100 km. Mieux pas renversant et surtout très ennuyeux.

Certes le Nissan Ariya est avant tout un crossover électrique à vocation familiale. Mais avec quatre roues motrices et 306 ch « sous le capot », on est en droit d’espérer un comportement un tant soit peu dynamique. Amateurs de conduite accélérée, passez votre chemin. Les performances n’ont rien de ridicule, loin de là, mais la tenue de route reste très typée « confort » avec des prises de roulis marquées sans être caduques et des sièges avant qui manquent cruellement de maintien au niveau du dos. Et ce même en mode Sport. Finalement, j’ai opté majoritairement pour le mode Eco avec la fonction One Pedal enclenchée. Alors, l’Ariya gagne en cohérence et vous invite à adopter une conduite cool somme toute plus raisonnable.

Dernier écueil et non des moindres, le prix de ce Nissan Ariya. Certes le modèle est cohérent, compétent et convaincant eu égard à sa vocation. Mais débourser un minimum de 67.100 € pour cette version e-4orce Evolve pique un peu. Certes, l’équipement est complet et up-tp-date. Mais, au risque de me répéter, pour ce tarif, vous pouvez vous offrir un Tesla Model Y Performance, sensiblement plus véloce, à la valeur résiduelle nettement plus élevée tout en consommant largement moins. Voilà qui remet certaines choses en perspective…

Donc Nissan Ariya e-4orce 87 kWh Evolve

J’ai vraiment apprécié ma semaine passée au volant de ce Nissan Ariya, et ma famille encore davantage pour être franc. Confortable, spacieux, très bien fini et équipé, ce crossover familial électrique remplit parfaitement sa mission : vous emmener où vous le désirez en toute quiétude et avec style. Les aspects pratiques sont évidents, la facilité d’utilisation aussi et être vu à son bord s’avère plutôt gratifiant à mes yeux. Mais voilà. À l’instar de la plupart de ses concurrents directs, il souffre d’un gros défaut – du moins pour un client particulier comme moi – qui s’avère rédhibitoire : son prix. Si demain je dois acheter un crossover familial électrique à un peu plus de 60.000 €, il existe un certain Tesla Model Y Performance fabriqué en Allemagne qui écrase tout sur son passage…