Le nom complet de la marque « Build Your Dreams » est mis bien en évidence au-dessus de la boîte à gants et sur le hayon du Tang. Le rêve de BYD est sans doute devenu réalité : celui de devenir le plus grand constructeur de voitures électriques au monde. En tout cas, avec ce modèle, le constructeur chinois propose un grand SUV familial à 7 places avec une autonomie de 400 km WLTP (mais on y reviendra) grâce à sa batterie de 86,4 kWh de capacité nominale (84 kWh utiles). Elle alimente deux moteurs, un à l’avant et un à l’arrière, offrant ensemble 517 ch (380 kW) et 680 Nm. Le tout pour emmener un véhicule de 4,87 m de long et 2,56 tonnes.
J'ai aimé BYD Tang
Pour un engin de ce gabarit, le Tang a une très belle accélération. Ça décoiffe. Le SUV a une belle assurance aussi, malgré une sensation à la direction un peu trop artificielle. En conduite normale, seul le moteur avant se charge d’emmener le vaisseau. C’est bien suffisant la plupart du temps. Quand il faut donner un coup de reins, le deuxième moteur pousse le tout et le Tang est capable de laisser sur place pas mal de voitures. En croisière sur l’autoroute, le régulateur de vitesse avec maintien de la distance de sécurité est complice de la conduite zen. Une voix artificielle se charge toutefois de nous rappeler à l’ordre quand on dépasse la vitesse autorisée. Heureusement, la voiture ne ralentit pas d’elle-même. Car parfois, elle regarde des panneaux qui ne la concernent pas et donne de mauvaises informations.
Les sièges du BYD Tang sont agréables et accueillants. À l’avant, mais aussi à l’arrière et tout à l’arrière. Les places en 2e rangée peuvent coulisser et leur dossier est inclinable pour trouver la meilleure position. La 3e rangée est taillée pour accueillir des adultes, en ayant pris soin de régler ceux de 2e rangée avec « politesse » pour laisser de la place pour les genoux et les jambes. En outre, BYD a trouvé une astuce bien pratique pour déployer et ranger ses deux places d’appoint confiées, en fin de compte, à de vrais sièges. Donc, oui, voyager à 7, et surtout à 6, c’est tout à fait possible en Tang. À 5, on profite, en plus, d’un grand coffre. Même si ce n’est pas le cargo attendu.
La finition du BYD Tang est étonnante, dans le bon sens du terme. Les Chinois ont clairement soigné le travail. Les matériaux sont flatteurs. Les sensations au toucher sont agréables. Il est aussi possible de personnaliser l’ambiance lumineuse confiée à des LED. Et la sono peut envoyer la purée et les grosses louches de basses. Le toit panoramique aurait mérité un rideau moins léger. Mais, nous faisons là la fine bouche. Il y a des espaces de rangement en suffisance et un choix de prises pour recharger ou brancher des périphériques. Mais attention…
Je n'ai pas aimé BYD Tang
L’infodivertissement à bord du Tang, comme dans les autres BYD, est clairement le point faible. Tout d’abord, il faut connaître l’anglais ou le chinois. Aucune autre langue n’est disponible. Pas d’Android Auto ni d’Apple CarPlay. Il y a bien la radio DAB, mais via une « application » qui coupe parfois la diffusion et qu’il faut activer à chaque (re)démarrage de la voiture. Pénible ! Certes, on peut faire pivoter l’écran d’une position horizontale à une position verticale. Cela ne sert à rien en vérité, mais c’est rigolo. L’écran tactile répond bien aux sollicitations, mais c’est un peu fouillis. Surtout qu’il est obligatoire, par exemple, de passer par lui pour activer le dégivrage de la lunette arrière ou encore le volant chauffant, les sièges chauffants et le système de réfrigération des sièges. Par contre, le dégivrage avant a droit à un bouton sur le tunnel central !
Le plus horripilant à bord du BYD Tang, c’est son sifflement à basse vitesse. Il faut prévenir les piétons qu’un mastodonte électrique est en approche. Certes ! Mais fallait-il le faire avec une telle fréquence désagréable et omniprésente ? En tout cas, ça marche, vu le nombre de personnes qui se retournent en entendant ce drôle de bruit strident. Dommage pour une voiture électrique censée être un empire de plénitude. On peut aussi perdre son calme en manœuvre, car ce n’est pas une championne du rayon de braquage.
Malgré son architecture de 800 V, le Tang n’est pas hyper efficace à la borne. Sur celle à la maison, en courant alternatif, n’espérez pas plus que 7,4 kW, soit 13h30 pour une charge complète. En excursion, le maximum en courant continu est à seulement 120 kW. Quand tout va bien, car lors d’une recharge, avec une batterie à 26 %, elle a commencé à 5,6 kW avec un inquiétant « 11h48 » de temps de charge estimé sur le combiné numérique derrière l’écran. Heureusement, la voiture a repris du poil de la bête pour finalement atteindre les 90 kW aux alentours des 40 %, avec un bon 40 minutes d’attente à prévoir à partir de cet instant. Bref, soyez patients !
Cerise sur le gâteau : impossible d’écouter la radio en rechargeant sans « démarrer » la voiture. Problème, en coupant « le moteur » pour, par exemple, sortir faire un tour, on déverrouille d’office la prise. Ce que la borne n’aime guère au point de couper la recharge. Il faut alors recommencer la procédure avec le badge RFID. Ou bien on reste à bord avec le moteur « allumé » et tant pis pour la pause pipi. Ou bien on verrouille la voiture et on ne touche plus à rien avant que la batterie soit suffisamment chargée. Et malgré 100 % de batterie, l’autonomie ne sera pas de 400 km, oh non ! Avec une moyenne de 26,5 kWh/100 km pour ce test hivernal entre -2°C et 8°C sur des parcours mixtes et autoroutiers, sans trop forcer la bête, difficile d’espérer plus de 300 km.
Donc BYD Tang
Malgré un style passe-partout, la BYD Tang a de vrais atouts en matière de confort, de qualité de finition et de comportement routier. C’est indéniable. Mais – en évitant la question géopolitique – il y a quelques failles qui peuvent être rédhibitoires, notamment du côté de l’infodivertissement et de la vitesse de recharge. Le prix dépasse de peu les 71.000 euros. Ce n’est pas donné, mais nous parlons quand même d’un grand SUV électrique capable d’accueillir 7 personnes et avec des performances respectables. Dans cette catégorie de BEV, il y a souvent plus cher pour moins que ça.
Photos : Lennen Descamps
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