- Avis Rédaction /20
Le Toyota C-HR de première génération (2016) s’était d’emblée démarqué par un style osé qui, visiblement, n’a pas constitué un frein à son succès commercial. Mais ce n’était pas la seule de ses qualités. Sa motorisation hybride autorechargeable, celle que Toyota défend et maîtrise depuis des années, est arrivée à point nommé dans un contexte de panique « post-Diesel ». Pour cette nouvelle génération 2024, Toyota reprend les mêmes recettes et cela semble assez logique. Le lien de parenté visuelle est, de fait, flagrant. Et pourtant, tout ou presque est nouveau…
J'ai aimé Toyota C-HR 2.0 VVT-i Hybrid 2024
surprise se soit estompé. Ou à cause du fait que… ? Ce qui est certain, c’est que le C-HR continue de se démarquer et cette personnalité visuelle forte doit être vue comme une qualité quand l’audace abandonne trop souvent la table de dessin des designers. Les Parisiens diraient qu’il est « clivant ». Ce qui, pour le reste du monde, veut-dire « osé ». On aime ou pas. Mais comme cette personnalité bien affirmée n’a pas entaché la carrière du précédent, au contraire, pourquoi se priver ? Bref, j’aime ce look décalé. Qui se poursuit à l’intérieur avec une planche de bord bien conçue, claire, lisible, bien construite. La position de conduite est bonne, tout tombe correctement sous la main. L’écran tactile est réactif, les commandes affichent une bonne consistance, un bon feeling. J’aime aussi ce comportement routier équilibré qui fait la part belle autant au confort qu’à l’agrément dynamique (suspension, direction, freins…).
Pour revenir à des considérations plus terre à terre, la consommation semble de surcroît maîtrisée ; entre 5,5 et 6 l/100 km, sans jamais chercher aucun record… Il faut dire qu’en ville, les ressources électriques, aussi limitées soient-elles (à peine 2 ou 3 km d’autonomie électrique quand tout va bien), apportent leur contribution à cette belle efficacité énergétique.
L’ensemble respire par ailleurs la qualité, la robustesse et ce n’est sans doute pas un hasard si Toyota propose de série une garantie générale de 10 ans, notamment sur un système hybride dont on connait l’exemplaire fiabilité. Les exemples de premières Prius dotées de cette technologie affichant plusieurs centaines de milliers de kilomètres au compteur n’étant pas rares.
Je n'ai pas aimé Toyota C-HR 2.0 VVT-i Hybrid 2024
Une ligne dynamique, un châssis qui l’est tout autant, de vraies compétences routières, une technologie hybride donnée pour 197 ch… tout cela devrait faire saliver. Et pourtant. La transmission à train planétaire (sans vraie boîte de vitesse, donc), au fonctionnement similaire à celui d’une transmission à variation continue CVT, étouffe dans l’œuf ces belles prédispositions. Mais Toyota n’y est pour rien, sauf à vouloir lui reprocher de persister dans cette technologie qui, jamais, même chez d’autres marques, n’a donné entière satisfaction. Certes, il y a des améliorations au fil des ans, mais sous forte charge, on note toujours cette distorsion entre l’enfoncement de la pédale d’accélérateur et la mise en vitesse effective de la voiture. Un temps de latence doublé d’une sonorité… continue et in fine peu agréable. Cela sert à quoi d’avoir près de 200 ch si on ne les ressent pas, s’ils ne sont pas assortis de véritables sensations « mécaniques » ? Bien sûr, cet effet « moulin à café » ne se manifeste que sous forte charge, mais pas seulement.
Au moindre faux-plat, une demande de puissance accrue se double de cette montée en régime subite du 4-cylindres, sonore et inutile. Il faut cependant reconnaître que ces cas de figure sont rares. En effet, en conduite quotidienne, calme et souple (en « bon père de famille »), le phénomène disparait presque totalement au profit du confort acoustique et d’une certaine onctuosité dans la conduite, faite de souplesse.
Mais dès lors, à quoi cela peut bien servir d’avoir près de 200 ch sous le pied ? Partant de ce constat, la version plus modeste 1.8 de 140 ch semble plus cohérente, car plus en rapport avec le potentiel mécanique de la transmission (même si j’avoue ne pas l’avoir essayée…) et assez nettement moins chère. La bonne affaire ne serait-elle pas elle du coup ? A vérifier ultérieurement…
Donc Toyota C-HR 2.0 VVT-i Hybrid 2024
Honnêtement, j’ai bien aimé cette C-HR, tant visuellement qu’en matière de qualité de vie à bord. On s’y sent bien, on prend vite ses marques, on prend du plaisir à la conduire… sereinement et à aucun moment ces quelques jours à son volant n’ont été une punition. Au contraire. Cependant, elle est… frustrante, car on sent qu’elle en garde sous la pédale ou plus exactement que sa transmission « CVT» ne lui permet pas d’exploiter tout son potentiel. Elle lisse en l’occurrence trop son dynamisme naturel, voire l’étouffe. Dès lors, si je devais craquer pour un C-HR, je me dirigerais plus que probablement vers la version 1.8, assez nettement moins chère et sans doute plus « cohérente ».
Dans cet article : Toyota, Toyota C-HR
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