Essais blog / Que pensez-vous de la Citroën ë-C4 ?

Je viens d'une famille Citroën. Sur mon acte de naissance, il y avait une 2CV, j'ai passé ma jeunesse sur le siège arrière d'une Dyane et j'ai appris à conduire avec une BX. Et cela crée un lien. Mais l'amour n'était pas réciproque, car dans les années qui ont suivi, le constucteur français a sacrifié une grande partie de son caractère volontaire légendaire et nous nous sommes lentement mais sûrement éloignés. Tout ce qui restait, c'était un chaleureux sentiment de nostalgie qui était parfois alimenté par des modèles tels que la C6.

C'est pourquoi j'ai dressé l'oreille lorsque la nouvelle Citroën C4 a fait son apparition. Son profil me rappelait les modèles typiques de mon passé, de la GS à la Xantia en passant par la BX. Et cet intérêt était encore alimenté par les débats au bureau, car à la rédaction du Moniteur Automobile, on pensait que la Citroën C4 était soit funky, soit hideuse. J'aime bien un peu de controverse, ne serait-ce que parce qu'elle suggère des prouesses de conception.

De toute façon, on ne voit pas souvent la Citroën C4 au volant. Mon voisin en voulait une, mais sa femme préférait un vrai SUV et ils ont récemment commencé à conduire une Peugeot 2008. Peut-être les lignes sont-elles trop audacieuses pour les consommateurs conservateurs que nous sommes restés ? Devrais-je être d'accord avec eux ou est-ce que le C4 mérite mieux ? Et pour rendre tout cela un peu plus excitant, je suis parti sur la route pendant une semaine avec la Citroën ë-C4 électrique.

Chouette

Il n'y a pas si longtemps, je me plaignais du groupe de jauges de la DS 4. L'affichage numérique était élégant, mais les informations affichées étaient secondaires par rapport au design, comme si je préférais regarder des boîtes de couleur violette plutôt que de lire la vitesse de conduite, la station de radio sélectionnée ou le contact téléphonique sélectionné. Bien que la Citroën ë-C4 soit issue de la même écurie Stellantis, elle s'en tient à un ensemble d'instruments très compact, mais joliment conçu et clairement lisible. Pour moi, c'est tout ce qu'il faut, surtout en combinaison avec l'affichage tête haute.

L'intérieur de la Citroën C4 est plutôt correct, avec un design soigné et une ergonomie bien pensée - dont des boutons classiques pour contrôler la climatisation. Dans le tableau de bord se trouve un tiroir pratique sur lequel le passager peut placer une tablette et les sièges avant dits Advanced Comfort sont dotés d'un rembourrage extra épais pour accroître le confort sur les longs trajets. Quel dommage que le support latéral laisse à désirer. La ë-C4 électrique est équipée de bandes spécifiques, de couleur un peu verte, à l'intérieur des portes, mais elles sont laides et ne servent à rien.

En plus de ces sièges avant spéciaux, la Citroën ë-C4 est également équipée de butées hydrauliques pour les amortisseurs. Elle ne peut pas encore se comparer au confort de la suspension hydraulique qui était autrefois synonyme de Citroën, mais c'est un pas dans la bonne direction. Le poids important de la batterie fait parfois pomper l'essieu arrière, mais autrement, la C4 électrique se conduit de manière souple et douce. Un volant léger est un atout supplémentaire.

Lors du développement de la C4, Citroën a immédiatement tenu compte de la version électrique, de sorte que la C4 ne doit pas sacrifier l'espace de coffre par rapport aux versions à essence et Diesel. Le volume des bagages oscille entre un minimum de 380 et un maximum de 1250 litres. Même le compartiment sous le plancher où sont soigneusement rangés les câbles de charge (un pour une prise classique et un double type 2 pour une borne de charge à courant alternatif).

Dommage

La Citroën C4 n'est pas un chef-d'œuvre stylistique, mais j'aime le design de la carrosserie. C'est surtout le profil qui me plaît, car cette ligne de toit gracieuse contraste joliment avec les flancs robustes. Cependant, les designers ont un peu trop forcé le trait, de sorte que leurs crayons ont fait des sauts étranges ici et là. Comme à l'arrière, où les blocs optiques ruinent complètement l'ensemble autrement élégant. Une bonne chose cependant : pas de fioritures exagérées, une voiture électrique est juste une voiture.

Le groupe motopropulseur électrique de la Citroën ë-C4 n'est pas très puissant, bien que les 136 ch et les 260 Nm soient généralement suffisants pour avancer rapidement. Cela est confirmé par le sprint de 0 à 100 km/h, qui prend un peu moins de 10 s. La batterie a une capacité de 50 kWh, ce qui se traduit par une autonomie moyenne WLTP de 260 km. Cependant, cette autonomie dépend beaucoup du parcours effectué : après une charge, nous avons parcouru près de 400 km, après la seconde, nous n'avons même pas atteint les 200 km. L'autonomie annoncée n'a donc pas beaucoup de sens.

Que la Citroën ë-C4 soit la proie de l'infrastructure de recharge chancelante des villes flamandes, il faut l'accepter. Si vous ne pouvez pas recharger à la maison ou au travail, vous constaterez trop souvent que les points de recharge publics ne sont pas disponibles parce que les places sont occupées par des voitures qui ne rechargent pas ou qui sont déjà complètement chargées. Mais cela sera bientôt rectifié par un code de la route modifié. Certes Citroën ne peut rien y faire, bien sûr. Toutefois, cela crée un stress que vous n'avez pas avec un modèle à moteur à combustion interne.

La Citroën ë-C4 dispose de trois modes de conduite, bien que nous ayons presque toujours conduit en mode Eco dans l'espoir de maximiser l'autonomie. Un bouton électrique spécifique sur la console centrale permet de contrôler la consommation électrique, y compris l'électricité récupérée. Cette récupération d'énergie peut être encore optimisée par la fonction B, qui fait que la voiture ralentit davantage lorsqu'on relâche la pédale de droite. Cependant, ce bouton est situé au bas de la console centrale, il n'est donc pas facile à atteindre. Une palette derrière le volant permettant de choisir entre la marche en roue libre et le freinage faciliterait grandement les choses, même sans avoir à recourir à la conduite à une seule pédale.

Donc

Non, la Citroën C4 n'est pas une voiture avec laquelle le constructeur français va réécrire l'histoire de l'automobile. Et certainement pas en tant que ë-C4 électrique, car l'évolution fulgurante de la technologie des batteries fera que cette Citroën sera décrite comme un tremplin prudent vers l'avenir des VE que l'Europe prépare actuellement. Mais cela n'en fait pas une mauvaise voiture pour autant.

Excentrique et confortable, je pense que la C4 a juste assez de charme Citroën. Même en version électrique. Je suis d'accord, la tenue de route n'est pas géniale, les possibilités de recharge ne sont supérieures à la moyenne et l'autonomie dépend beaucoup de la façon dont vous conduisez. Mais j'ai aimé la conduire. Alors voisin, peut-être que tu n'aurais pas dû écouter ta femme pour une fois. Maintenant, je dois convaincre mon père d'embrasser à nouveau Citroën, car lui aussi a fait ses courses ailleurs.

Retrouvez notre essai vidéo de la Citroën C4