- Avis Rédaction /20
Dans le véritable tsunami qui a emporté les Peugeot 208 GTI, Opel Corsa GSi/OPC, Renault Clio RS, Skoda Fabia RS, Suzuki Swift GTI et autres Seat Ibiza FR/Cupra, il reste quelques rares survivantes. La Hyundai i20 N fait partie de celles-ci. Aux côtés d’une Mini Cooper S (178 ch – 29.200 €), d’une VW Polo GTI (207 ch – 32.570 €, avec la boite DSG de série) ou d’une Ford Fiesta ST. Seulement, essayez donc de configurer une Fiesta ST sur le site commercial de Ford : vous découvrirez une bien désagréable surprise. Pour avoir envoyé en ligne une configuration dans laquelle aucun prix n’apparaissait, le commercial de la concession nous a répondu textuellement (et par écrit, donc) que «je reviens vers vous suite à votre demande d’information sur la Ford Fiesta. Je peux vous renseigner sur celle-ci mais malheureusement actuellement nous ne pouvons plus faire d’offre sur la Fiesta car Ford depuis plus d’un mois est en train de revoir la grille tarifaire de la Fiesta ainsi que celle de la Focus.» Bref, à moins d’en trouver une de stock, bonne chance. Reste peut-être alors à se tourner vers cette Hyundai i20 N affichée à 30.995 €. Pas donné, certes, mais c’est la rançon d’une panoplie technique qui la rend très désirable.
Le cœur de cette i20 N, c’est évidemment son moteur, un 1.6 turbo GDI affichant 204 ch et 275 Nm. Il est accolé à une boîte manuelle 6 rapports à la commande précise et à l’étagement adéquat et transmet son potentiel à la route grâce à un différentiel autobloquant entre les roues avant. Ce moteur et la sonorité qui sort de son échappement affichent plusieurs personnalités selon que l’on soit en mode Eco, Normal, Sport, N ou N Individual. En mode Eco et Normal, on est au volant d’une banale i20, jolie, bien assemblée et bien construite. Relativement confortable. Mais la bête se réveille en mode Sport ou N (ce dernier réservé à un usage circuit de préférence) : l’échappement crépite, l’assistance de direction se durcit et si l’on a enclenché la fonction Rev Matching via un bouton sur le volant, les rétrogragades s’accompagnent d’un « talon-pointe » artificiel qui n’est pas là que pour faire joli. Elle apporte un réel plus à une conduite sportive car en synchronisant la vitesse du vilebrequin et de l’arbre de boîte, elle permet des rétrogradages plus francs, plus directs ainsi que de faire « tomber » les rapports rapidement, chose rendue par ailleurs nécessaire vu l’efficacité du freinage, précis, facile à doser en endurant.
La fonction Launch Control permet presque de se prendre pour Thierry Neuville lors du décompte avec le départ de la spéciale du Turini. Avec beaucoup d’imagination, convenons-en, mais c’est rigolo. Sur route sèche, l’équilibre est étonnant, les vitesses de passage en courbe rapides rassurantes de stabilité, le train avant, endurant, encaisse les contraintes sans broncher et mord le point de corde sans inertie, permettant aussi de réaccélérer très tôt vu la très bonne motricité. Cette i20 N n’a certes pas la qualité d‘amortissement d’une Fiesta ST, en particulier sur les hautes fréquences, mais elle se montre très compétente, efficace et sympa à conduire. C’était bien le but, non ?
OK, le prix est élevé parce que l’équipement est complet. Mais a-t-on besoin de ce système « d’acquisition de données », de chrono tour par tour, de cet afficheur de G encaissés, de ce multimédia aussi complet que complexe, de tous ces modes de conduite, de ce système audio Bose. C’est bien que cela existe. Mais personnellement, j’aurais vu une version plus basique, avec juste ce qu’il faut pour sublimer le plaisir de conduite, sans tous ces artifices couteux. À 25.000 €, elle serait devenue imbattable. À presque 31.000 €, celle-ci voit la redoutable Toyota Yaris GR devenir une menace avec ses 4 roues motrices exceptionnelles et ses 265 ch. Or, le supplément demandé par la Yaris par rapport à l’i20 ne dépasse pas les 5000 €. Franchement, quitte à casser sa tirelire…
Donc
Et donc, la petite Hyundai i20 N se montre digne du blason N qui vaut déjà leurs lettres de noblesse à la i30 et au Kona. Efficace, cossue, agréable et compétente sur la route, plutôt sympa à regarder, elle a le mérite de faire perdurer une offre que tant d’autres désertent. Un blason N qui fait donc oublier les regrettés sigles GTI, GSi et autres RS, sacrifiés sur l’autel des CO(2)ns. Polymorphe, tantôt discrète et confortable, tantôt rageuse et endiablée, elle est polyvalente et a cet immense mérite de continuer à miser sur le plaisir de conduire. Un plaisir de plus en plus solitaire…
Dans cet article : Hyundai, Hyundai i20
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