Essais blog / Qu'avons-nous pensé du Range Rover D350 MHEV ?

J'ai toujours trouvé que le Range Rover avait quelque chose de spécial. Élevé au-dessus des X5 de ce monde, il joue dans une classe à part. Pas pour des raisons électroniques ou mécaniques, d'ailleurs. Au contraire, c'est là que le Britannique marquait généralement un peu le pas par rapport à ce que la concurrence allemande, en particulier, avait réuni.

Non, c'est de son attitude qu'il est ici question. La démarche plutôt que la conduite. Cette position de commandement derrière le volant, le cuir abondant, la douceur des suspensions pneumatiques. Pour résumer, je dirais qu'il s'agit d'un facteur X, une sorte d'attraction que les autres SUV de luxe n'ont pas. Ce sentiment est donc la première chose que je recherche invariablement lorsqu'un nouveau Range sort de la chaîne de montage de Solihull. L'ai-je trouvé dans cette cinquième génération ?

J'ai aimé Range Rover D350 MHEV

Malgré la mise à jour électronique, le Range Rover reste d'une simplicité enfantine. Parce que les Britanniques en sont restés aux boutons physiques pour la climatisation et le volume de la radio. Mais aussi parce que Land Rover a une fois de plus fait mystère de son luxe binaire. Attention, tout ce dont vous avez besoin est là. Mais pas davantage. Et c'est très bien comme ça. Après tout, je n'ai pas particulièrement besoin d'un assistant à commande vocale qui ne me comprend jamais, de mille et une couleurs pour le tableau de bord ou d'un coach de bien-être numérique.

Ce que j'apprécie, c'est un bon mobilier. Et mon Dieu, le Range Rover a de bonnes places pour moi ! Ces fauteuils sont délicieux. Enveloppés de cuir de qualité - bien sûr - et réglables dans toutes les directions. Jusqu'à ce que vous puissiez définir votre position de conduite idéale (parce que ça non plus, ça n'a pas changé).

Apparemment, il restait du cuir chez Land Rover, car le D350 présenté ici avait également le tableau de bord, une partie du tunnel central et les portes enveloppés de (semi-)cuir véritable. En fait, on peut dire que tout ce qui est à portée de main a reçu un revêtement exquis. Qu'il s'agisse de cuir, de bois ou d'aluminium brossé, pour autant qu'il puisse camoufler les plastiques durs. On ne peut pas dire que ce soit le cas de tous les modèles de ce segment. Bien au contraire !

Enfin, un coup de chapeau au six en ligne 3.0 biturbo Diesel. Pour moi, c'est le compagnon idéal du Range. Parce qu'il reste toujours exceptionnellement civilisé. Lorsque vous le poussez dans ses retranchements (le lourd grognement du Diesel est contagieux), mais tout aussi bien lorsque vous devez l'emmener à la station-service. J'ai enregistré une moyenne de 8,8 l/100 km, ce qui est particulièrement intéressant compte tenu de la taille (plus de 5 m) et du poids (2,7 t) du D350.

Certes, avec 350 ch et 700 Nm, ce n'est pas le plus rapide de la catégorie. Mais si vous exigez cela d'un Range Rover, c'est que vous n'avez pas bien compris l'intention de ce SUV.

Je n'ai pas aimé Range Rover D350 MHEV

Le Range s'ébroue en douceur. Avec une belle et douce houle qui vous berce vers votre destination finale. Tant que la route est droite, c'est une bénédiction. Jusqu'à ce qu'un virage marqué se présente soudain.

Encore une fois, je ne m'attends pas à ce qu'un Range soit le plus doux de sa catégorie. Mais un peu plus de feedback et d'antiroulis aurait été le bienvenu. D'autant plus qu'il existe aujourd'hui les outils nécessaires pour cela. Le réglage Dynamic corrige en partie le manque de cohésion, bien qu'il s'agisse d'une étape intermédiaire que je ne m'attends pas à devoir franchir dans un Range Rover. Cela va un peu à l'encontre de la philosophie "Get-in and drive" ("Entrez et conduisiez") que ce véhicule dégage.

Pourtant, il y parvient parfaitement avec le Terrain Response - où le mode Auto s'adapte à la surface du moment. Alors pourquoi ne pourrait-il pas faire de même sur l'asphalte ?

Le Range Rover pourrait également s'abaisser davantage pour en faciliter l'accès. Même avec mon 1m80, j'ai dû me lever un peu pour poser mes fesses sur ce siège somptueux. Pour ma grand-mère de 1m60, il en est allé tout autrement et j'ai dû la hisser. Même après que le Range se soit rabaissé au maximum dans ses ressorts pneumatiques.

Et puis il y a le couvercle du coffre avec la ridelle faisant office de siège. Je sais, c'est emblématique et typique. Et oui, un Range Rover n'est pas vraiment un Range Rover sans cela. Mais ce rabat inférieur est tellement gênant - surtout si l'on tient compte de la position élevée du Range - qu'il faut se mettre debout si l'on veut récupérer ses bagages au fond du coffre, par ailleurs très pratique (on ne peut s'empêcher de s'allonger sur ce rebord inférieur et de se glisser à plat ventre dans le coffre). Imaginez que vous deviez faire cela en costume trois pièces sur le parking du Gentlemen's Club...

Voilà un problème à régler sur le champ. Surtout si l'on considère les montants que Land Rover demande pour son Range. Le Range n'a jamais été bon marché, mais avec des prix de départ dépassant allègrement les 130.000 € (le D300 MHEV le moins cher coûte 135.390 €), vous vous placez très loin au-dessus de la concurrence sur le plan financier. La question qui se pose alors est la suivante : le facteur X susmentionné pèse-t-il suffisamment lourd pour justifier cet écart de prix ?

Donc Range Rover D350 MHEV

Certes, mon engouement pour la génération cinq ne fut pas immédiat. Il s'est développé progressivement par la suite, dans la mesure où ce coup de foudre a existé avec ses prédécesseurs.

Alors oui, ce Range aussi est un vrai. Avec ce pedigree britannique unique qui lui permet de se démarquer de la masse des SUV. Incomparable et donc unique en son genre. Bien que Land Rover fasse désormais payer cher ce caractère britannique inaltéré, certains de ses "traits de caractère" commencent vraiment à déranger.