- Avis Rédaction /20
Dacia a toujours l’art de trouver une niche où la concurrence ne peut pas trop la titiller. La Jogger est de cette race. Mi-break, mi-monospace avec un zeste de SUV avec ses rubans de plastique noir. Construite sur la plateforme de la Clio, sa base technique est moderne. Tout comme son moteur 3-cylindres 1.0 TCE de 110 ch. Ayant la variante 7 places avec boîte manuelle à 6 rapports pour quelques jours, on décide de la tester sur un road trip à trois. Mais avant, on se rend à un souper dans une ville voisine avec nos voisins.
À 7 dans l’habitacle, avec un siège enfant, tout le monde trouve sa place. Il a toutefois fallu laisser les plus grands adultes à l’avant et sur la banquette de 2e rangée. La 3e rangée n’est pas la plus confortable pour les personnes de taille moyenne, tant pour la tête que pour les pieds. Et ne parlons même plus du coffre. Il est réduit à un espace de rangement pour vestes, parapluies et petits sacs. De plus, le couvre-bagages n’a pas son petit coin et il est trop grand pour rester dans le « coffre ». Il faudra donc le laisser au garage. On n’ira pas à 7 à la Mer c’est sûr. Mais à 3, c’est possible, alors dès le lendemain matin (tôt), c’est parti.
Régulateur pressé
2h30 de route nous attendent pour rejoindre Wimereux (France), sur la Côte d’Opale, à un jet de coquillage de Boulogne-sur-Mer. On ne passera pas par Ypres durant ce week-end d’essai. Car la Dacia ne fera pas le poids face à Thierry Neuville et ses collègues en plein WRC à ce moment-là. Et comme dit le proverbe : « au bout du fossé, la culbute ». Dès lors, c’est vers Tournai, Lille puis Dunkerque et Calais que notre véhicule vogue sur l’autoroute. La Franco-Roumaine fait le job. Il y a quelques petits bruits parasites à haute vitesse (comprenez à plus de 100 km/h).
Le cruise control a eu une fâcheuse tendance à accélérer trop longtemps. Il vaut mieux ne pas jouer avec la marge de tolérance des radars belges et français, car parfois le régulateur s’oublie un peu après un appui sur le bouton « Resume » et grille 3 à 4 km/h au passage avant de couper les gaz et laisser la Jogger se caler enfin sur la vitesse programmée. J’ai également très rapidement désactivé les alertes « vitesse » via l’écran tactile (après avoir bien cherché dans les menus). Même quand on respecte la limitation, cela siffle au moindre appareil photo repéré par le GPS. Au demeurant, la navigation est plutôt claire et précise.
Frais et dispo
Je dois vous le confesser, j’ai parfois eu le vain réflexe de tressauter sur mon poste de conduite dans l’espoir que ma monture décide de cravacher avec un peu plus d’entrain. Cela trahit l’habitude de tenir la bride de voitures plus nerveuses. Pourtant, la Dacia Jogger n’a pas à rougir de son empressement sur autoroute, et même plus généralement sur la route. Il faut juste savoir la caresser dans le sens du poil et au bon régime moteur pour la faire bondir… Un peu ! Par contre, pas besoin de gymnastique réparatrice après les 250 km à son bord. Les sièges et une suspension souple ne ruinent pas le dos.
Il est donc tout à fait envisageable de prévoir ses prochaines vacances en Jogger. Surtout que le coffre est généreux (à condition de ne pas être plus de 5). La 2e banquette a 3 vraies places. La 3e rangée peut se plier. On peut même retirer ses sièges de 10 kg pour y mettre plus de bagages encore, si c’est nécessaire. Mais gaffe aux lombaires cette fois !
Pavés de Cassel
Après la plage, la partie de pétanque, les moules-frites, la balade digestive, la nuit wimereusienne et le petit déjeuner (on ne se refait pas), il est temps de rentrer en Belgique. Mais avant, nous longeons la Manche, avec les falaises du Royaume-Uni en point de mire, puis nous nous enfonçons dans la campagne afin de rejoindre Cassel par les départementales et les nationales. Le grand soleil ne crée pas de reflets gênants au poste de conduite. L’avantage des matériaux basiques et sombres de la Dacia. Ici, pas de chrome ni de couleurs vives qui se reflètent sur le pare-brise.
Il est évident que la Jogger n’est pas dynamique. Ce n’est pas un boulet non plus. Au contraire. Un cyclotouriste me rappelle que le dépassement nécessite parfois le rétrogradage et le cri motorisé qui va avec pour ne pas se prendre pour la voiture balai. Heureusement que les passages de rapport se font sans accroc. Quand arrivent les pavés et les virages pour rejoindre Cassel, posé sur les hauteurs, la souplesse de la suspension n’est pas notre meilleure alliée pour suivre les trajectoires. L’arrière a l’air tout joyeux d’être là et en oublie la rigueur qui sied. En plus, ça vibre et ça couine. Vive le retour du bitume. Une bonne carbonnade et une bière locale nous remettront d’aplomb avant de rentrer en Belgique.
Bug musical
Le retour sur autoroute s’est passé sans encombre. Sauf pour notre cœur mélomane et ce depuis le début. La lecture de la clé USB avec nos morceaux MP3 (on a l’âge qu’on a) était parfois aléatoire. Un coup ça marche, un coup ça ne marche pas. Un coup le shuffle fonctionne, un coup il repasse la même boucle que précédemment ! En plus, il ne faut pas se tromper de prise. Ce n’est pas celle sur la console près de la prise allume-cigare. Celle-là c’est pour jumeler et/ou charger le smartphone. Non, il faut brancher la clé sur la prise près du support pour téléphone. Une très bonne idée ce support intégré. Mais, apparemment la pince n'aime pas mon Motorola. Elle l’éjectait systématiquement après quelques minutes. Pas cool, et même dangereux d’avoir ainsi son téléphone qui tombe vers les pédales. Que s’est-il donc passé entre cette Dacia et ce Motorola dans le passé pour se détester ainsi ? Une sale histoire sans doute…
Notre verdict
Notre modèle coûte un bon 20.000 €. Et là Dacia reste fidèle à son image. Un produit efficace, pratique et rationnel pour un juste prix. La Jogger est, en plus, une vraie 7 places pour les trajets courts. Et quand on peut se passer de la 3e rangée, elle devient un vrai transporteur au quotidien pour les familles avec 2 ou 3 enfants. En plus, le design n’est pas repoussant. Au terme d’un bon 800 km à son bord, sans toucher au bouton Eco, la consommation moyenne était de 6 l d’essence aux 100 km. Et ça aussi c’est sympa pour le budget, surtout en ces temps mouvementés.
Dans cet article : Dacia, Dacia Jogger
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