Essais blog / Road trip – En Toyota Corolla Cross pour faire du char à voile

La Toyota Corolla Cross est un SUV de 4,46 m de long à mi-chemin entre le C-HR et le RAV4. La filiation avec la Corolla, c’est surtout au niveau de l’habitacle qu’on la perçoit. C’est également un modèle hybride autorechargeable, mais avec la dernière évolution du système. En l’occurrence, il dispose d’un moteur essence 2.0 l de 152 ch aidé par un moteur électrique pour une puissance cumulée de 197 ch. Pour l’éprouver, j’emmène mes potes pour un week-end sur la côte d’Opale en France pour se balader sur le site des Deux-Caps, faire une partie de tennis, découvrir une épave à marée basse, manger des barbecues et, surtout, s’initier au char à voile. Quatre hommes dans une hybride avec armes et bagages, voilà ce que ça donne en road trip…

Pas de siège arrière coulissant

Sous le hayon électrique, le coffre propose 509 l de volume utile sans dépasser de la planche à chapeau. C’est donc l’espace à notre disposition pour les sacs et valises de 4 personnes, les accessoires de loisirs et le frigo-box souple pour la viande. Pour le reste, et notamment pour les apéros, on fera les courses en France, sur le lieu d’arrivée. Grâce à un diplôme es docteur en Tetris pour caser le sac de raquettes de tennis, tout s’imbrique et rentre avec l’avantage d’un couvre-bagages souple qui peut plus facilement surmonter les bouts de sac qui dépassent. Le hayon se ferme en tassant quelque peu tout le matériel. Mais tout est rentré sans devoir changer l’inclinaison du dossier (deux crans). Les deux passagers arrière sauront s’installer sans trop de mal, malgré un empattement un peu court (2640 mm), pour les 150 km de trajet entre le Hainaut occidental et Wimereux. L’encodage de l’adresse de destination montre un problème qui sera récurrent. L’écran tactile de 10,5" est capricieux ! Il faut presque taper sur l’écran pour sélectionner les lettres. Agaçant ! Heureusement, pour la climatisation et le volume de l’autoradio, ce sont des boutons.

Autonomie

L’autonomie annoncée avec un plein est juste un peu au-dessus de la barre des 700 km avec 43 l d’essence. La consommation moyenne du véhicule avant le départ est de 5,5 l aux 100 km, sans savoir comment l’essayeur précédent a (mal)traité ou pas la Toyota Corolla Cross. En théorie, la route vers notre point de chute est presque exclusivement autoroutière. Un bouchon au poste de douane de Rekkem, suite à une fermeture de l’autoroute A22 française juste après la frontière à hauteur de Neuville-en-Ferrain, nous pousse à contourner le problème en s’aventurant sur les départementales et nationales pour rejoindre l’A25 vers Dunkerque à hauteur d’Armentières. Le GPS nous signalait les embouteillages en Belgique entre le garage de l’importateur à Vilvorde et la région courtraisienne. En France, par contre, silence total sur les perturbations du trafic. Ce qui est perturbant, par contre, c'est l'activation du régulateur de vitesse, surtout quand une vitesse a déjà été bloquée auparavant. Le bouton à utiliser sur le volant renvoie parfois à la vitesse enregistrée au lieu de celle du véhicule que l'on souhaite utiliser.

Effet Moulinex

La puissance de groupe hybride permet au Corolla Cross de se mouvoir aisément sur les autoroutes à 120 km/h ou 130 km/h. Toutefois, les accélérations sur la rampe d’accès et les relances restent encore bruyantes avec un effet de moulinette propre au système HEV signé Toyota. Pourtant, c’est moins horrible qu’avant grâce à une boîte-pont plus légère et aux batteries lithium-ion sous la banquette. Mais cela reste désagréable à l’oreille. D’autant plus que la sonorisation multimédia ne gâte guère les passagers arrière qui ne peuvent même pas se concentrer sur la musique pour « oublier » les coups de gueulante de la Japonaise. C’est dommage, car les sièges sont bons et le châssis est à l’aise sur le ruban autoroutier, même belge. Sans le bruit du capot, le voyage aurait été d’un confort absolu. Quoi que : la gestion de la lecture de la clé USB avec une playlist a été désarçonnant, le mode aléatoire l’était totalement, aléatoire, en diffusant plusieurs fois certains morceaux et en oubliant plein d’autres. On a cherché, mais on n’a pas compris ce qui n’allait pas dans les réglages.

Maniement d’écoute avec l’accent

Après un sommeil réparateur, direction Boulogne-sur-Mer pour une initiation au char à voile. La route côtière étant en chantier – ce que la navigation ne savait pas, il a fallu reprendre l’autoroute pour rejoindre la station balnéaire. Les caméras d’aide au stationnement de la Toyota permettent d’installer la voiture avec, entre autres, une vision aérienne représentant la case du parking et le contour du véhicule pour s’installer correctement. La progression en manœuvre, en électrique, est très souple et aisée. Le char à voile est une autre histoire. Tout se contrôle au palonnier pour tourner et à l’écoute (la corde de la voile) pour accélérer ou freiner. Malgré un vent faible, ce fut une chouette expérience avec notre moniteur Johnny à l’accent du Pas-de-Calais hors pair.

De plages en falaises

Les différentes activités nous entraînent ensuite le long de la Manche entre plages et falaises. Les routes, magnifiques, de cette région sont loin de la monotonie de la ligne droite. Ça tourne, ça monte, ça descend. Malheureusement, à l’approche de la saison estivale, les limitations sont souvent drastiques (trop ?). Néanmoins, quelques zones près du Cap Gris Nez et du Cap Blanc Nez ont permis de constater que la Toyota Corolla Cross est à l’aise quand les virages se succèdent. Le freinage est suffisant et les réaccélérations, peu discrètes, se font sans à-coups. La direction est précise à condition de ne pas chercher la Japonaise dans un exercice qui ne lui convient pas : la conduite dynamique. Et ce n’est pas le mode Power qui y changera quoi que ce soit. Pour enrouler en appui les lacets entre les deux caps, il faudra trouver autre chose.

Toc toc

On retrouve l’agencement de la Corolla dans le Corolla Cross. Le conducteur a face à lui un écran numérique de 12,3 pouces. Il est bien sûr de personnaliser les informations à diffuser, mais il faut parfois manipuler plusieurs fois les boutons au volant pour obtenir ce que l’on recherche. Ce qui est pratique, par contre, c’est que lors les fenêtres ont été ouvertes au démarrage après 2 h de parking en plein soleil, la voiture propose de les fermer en cliquant simplement sur OK quand la voiture atteint une vitesse de 70-80 km/h. Conçue pour durer et sans fioritures, la finition plastique de la Toyota est sobre, voire tristounette. Ce n’est pas très souple, non plus, malgré quelques zones douces au toucher côté conducteur. Résultat : un bruit peu flatteur quand on tape sur la planche de bord. Mais c’est du solide. Dans le coffre, le revêtement latéral n’est pas à l’abri des griffes.

Bagages au retour

La boîte à gants a un volume convenable, mais elle empiète sur l’espace des jambes pour le passager avant. Lequel ne peut pas régler la hauteur de son siège. Les passagers arrière peuvent laisser une petite bouteille dans la portière ou dans le porte-gobelet de l’accoudoir, mais il n’y a pas à proprement parler de vide-poches. Ils sont à l’avant, mais ce n’est pas open bar non plus. Toyota se contente du minimum syndical. De plus, la prise 12 V dans le bac de rangement central rend difficile l’installation du Coyote (par exemple). On y a même renoncé. Pour le chemin du retour, il a fallu se montrer ingénieux pour installer les bouteilles non vidées. Si bien qu’on a placé une bouteille de vin rouge dans le porte-bouteille de la portière avant gauche et celle d’Ouzo dans la portière avant droite. Le retour vers la Belgique et les domiciles s’est passé sans encombre, hormis le trafic de retour de week-end. Le bilan consommation a été de 5,6 l/100 km en mode de conduite Normal. Ce qui est excellent, et prouve l’efficacité de la technologie hybride de Toyota.

Notre verdict

La Toyota Corolla Cross est tout juste au niveau du volume de coffre pour une virée à 4 ou 5 personnes. Pour des vacances en famille, le coffre de toit ne sera sans doute pas superflu. Sur la route, le SUV démontre une vraie sobriété. De toute façon, tout en étant agréable à conduire, il n’incite pas à pousser sur le champignon à cause de la musique peu enjouée du moteur thermique lors de fortes sollicitations. En ville et sur les routes à limitation de vitesse inférieure à 70 km/h, l’hybridation apporte beaucoup de souplesse. Le confort passe également par une bonne maniabilité. Mais encore une fois, le Corolla Cross n’est pas une voiture dynamique. C’est une voiture familiale pour un usage quotidien courant, économique et serein, sans fioritures.