- Avis Rédaction /20
Je n'ose pas y coller une année concrète ni un lieu précis, mais c'était à la fin du siècle dernier, quelque part dans les Ardennes. Un camp de scouts, trempé jusqu’aux os par la pluie. Creuser des tranchées autour des tentes, des chaussures qui ne veulent pas sécher et un feu de camp qui crache de la fumée au lieu de flammes. L'un des leaders avait une Suzuki Vitara. Une décapotable blanche.
On ne parlait pas encore d'engouement pour les SUV, mais nous avions trouvé que le Suzuki Vitara Convertible était particulièrement cool. On pouvait traverser les bois avec elle, aller là où aucune autre voiture ne pouvait aller. Un bain de boue après l'autre. Mais comme souvent les jeunes qui viennent d'obtenir leur permis de conduire et qui pensent avoir quelque chose à prouver, l'orgueil démesuré est à l’affût.
Une petite rivière coulait à travers le camping. Et dans cette rivière, il y avait des rochers. De quoi délecter la Suzuki Vitara, bien sûr. Mais l'aventurier aux quatre roues motrices ne triompha pas de cet obstacle. La petite rivière était sortie de son lit et avait saturé les prairies adjacentes. Le Vitara s'est enfoncé dans la boue jusqu'aux essieux et les pneus de route ont jeté l'éponge : fini de jouer.
L'histoire a connu une fin heureuse, puisqu'une Audi 100 Quattro convoquée à la hâte est venue à la rescousse. Une corde, des buches sous les roues, beaucoup de poussées et de tractions, davantage encore de jurons. On a mis ça sur le dos du leader imprudent, pas sur celui de la voiture sympathique. Pour cela, ce Suzuki Vitara Convertible était tout simplement trop amusant. Quelques générations plus tard, la gamme s'est enrichie d'une variante baptisée Strong Hybrid. Mais cette dernière se conduit-elle toute seule ?
J'ai aimé
Parfois, Suzuki et Toyota se mêlent et se confondent. Pensez à la Swace, une Toyota Corolla Hybrid à peine retouchée. Ou l'Across, qui n’est jamais qu’un Toyota RAV4 PHEV au nez repoudré. Mais cela ne signifie pas que le Vitara Strong Hybrid puisse disposer d'un groupe motopropulseur développé par le spécialiste des hybrides, Toyota. Et c'est bien dommage, car le module HSD de cinquième génération impressionne. Jusqu'à ce que nous puissions réellement tester cette Suzuki…
Le Suzuki Vitara est un hybride autorechargeable qui associe un moteur à essence atmosphérique de 1,5 litre (à haute compression, de sorte qu'il fonctionne selon le cycle Atkinson, plus économe en carburant) à un moteur électrique auxiliaire. Ensemble, ils développent une puissance de 115 ch pour un couple maximal de 138 Nm. Ces chiffres ne sont pas immédiatement impressionnants, mais ils sont compensés par une faible consommation de carburant. Grâce à la possibilité de rouler en tout électrique sur de courtes distances (en fonction de l'état de la batterie, qui récupère l'énergie remarquablement vite), vous maintenez sans trop de problème la soif moyenne autour de 5 l/100 km.
Les phares du Suzuki Vitara Strong Hybrid sont ornés de bandes bleues qui, associées aux nouveaux feux à LED du pare-chocs avant, à la carrosserie bicolore et au toit panoramique, constituent une présentation soignée. Et cela ne change pas lorsque vous ouvrez le couvercle du coffre. Bien que le pack de batterie grignote 89 litres du volume total, il reste 289 litres d’espace disponible pour les bagages. Le coffre est également facilement accessible et comporte un plancher de chargement plat, sur lequel a été posé un tapis de protection pratique : le Cool-Liner.
Je n'ai pas aimé
L'intérieur du Suzuki Vitara Strong Hybrid ne laisse pas une impression de modernité. L'espace offert est correct et l'ergonomie réfléchie, mais l’infodivertissement un peu simple et le choix des matériaux plutôt pauvre gâchent la fête. Pour une voiture dont le prix dépasse les 30.000 €, on peut espérer mieux. Surtout pour un niveau d'équipement que Suzuki décrit comme Grand Luxe.
Non, le Suzuki Vitara Strong Hybrid n'est pas rapide. Le sprint de 0 à 100 km/h prend près de 13 s et la vitesse maximale ne dépasse pas 180 km/h. Mais ce n'est pas un problème en soi. Ce qui l'est, c'est que les montées en régime s’avèrent particulièrement sonores et sont accompagnées de chocs brutaux dans la chaîne cinématique. Après tout, la boîte de vitesses robotisée à simple embrayage reste un peu rustique.
Le Suzuki Vitara n'a jamais été une voiture à vocation dynamique, mais grâce à sa bonne tenue de route, plaisir de conduire répond présent. Aujourd'hui, le poids supplémentaire du pack de batteries élimine une partie de ce dynamisme, ce qui fait que la suspension ferme réagit parfois de manière disgracieuse sur les routes irrégulières. Sur une petite route poussiéreuse et étroite, le Suzuki Vitara Strong Hybrid vous permet cependant encore de vous amuser, notamment parce qu'il possède toujours un frein à main classique.
Donc
La terreur de rester coincé sur un terrain de scoutisme est toujours là. C'est pourquoi je commanderais toujours un Suzuki Vitara avec quatre roues motrices. Après tout, malgré le groupe motopropulseur hybride, il ne s'agit pas d'un SUV à la mode pour flâner dans le centre-ville, mais d'un baroudeur qui se réjouit de pouvoir se salir à l’occasion. Car c'est cette approche directe qui en fait un compagnon si sympathique. Suffisamment pour passer outre l'intérieur pourri.
Le Strong Hybrid offre-t-il une valeur ajoutée ? Oui, car la consommation de carburant est faible et les transitions entre le moteur thermique et le moteur électrique sont fluides. On ne peut pas en dire autant de la boîte de vitesses, qui donne l'impression que ce Suzuki Vitara est encore plus lent qu'il ne l'est déjà. Pour ceux qui ont un style de conduite plus actif, je pense que l'hybride doux 1.4 Boosterjet 48V est le meilleur choix.
Dans cet article : Suzuki, Suzuki Vitara
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