Essais courts / Audi A3 Sportback 30 g-tron - fidèle au CNG

Concept

Audi reste fidèle au gaz naturel avec l’A3 g-tron renouvelée fin 2020. La technologie CNG s’est simplement greffée dans la nouvelle génération du modèle avec le moteur 1.5 TFSI adapté. Il affiche 131 ch et 200 Nm. Le montage d’usine permet d’intégrer parfaitement les trois réservoirs gardant le gaz pressurisé à 200 bars à l’arrière. Il y en a un en acier, pour stocker 4 kg, installé devant le (petit) réservoir à essence et deux autres en matériaux composites d’une capacité de 7 kg chacun sous le plancher du coffre. Soit une capacité totale d’emport de 18 kg de gaz en toute sécurité. Il y a aussi la réserve de 9 l d’essence pour ne pas rester en rade et pour les quelques rares fois où le moteur aura besoin de pétrole. Pas question de roue de secours à cause des « bonbonnes », mais le coffre garde une bonne capacité de 280 l sous le couvre-bagages.

Conduite

Au volant de l’Audi A3 Sportback 30 g-tron, la sensation est similaire à celle d’une A3 TFSI à essence, hormis un moteur un peu plus soyeux lorsqu’il est alimenté, quasiment 99 % du temps, au gaz. La boîte S-tronic à 7 rapports ne souffre pas du tout des doses de méthane. Le Start&Stop, c’est une autre histoire. Il oublie parfois de relancer la mécanique. C’est rageant pour se jeter dans un rond-point ou pour traverser un carrefour quand le trafic est dense. Cette paresse entache carrément un bulletin qui aurait pu être excellent.

Si d’aventure il faut un peu d’essence dans les cylindres, tout se passe automatiquement, sans que l’on ne perçoive rien. Y compris quand on a poussé le jeu à vider entièrement le réservoir de CNG. Le combiné indique précisément la jauge du réservoir d’essence et de ceux du gaz. Pareil pour l’autonomie. Tout est parfaitement intégré dans les menus. La consommation lors de cet essai a été dans une fourchette de 3,8 kg/100 km à 5,3 kg/100 km. Le moteur essence laissé seul a affiché une moyenne de 6,1 l/100 km sur l’autoroute avant le plein de gaz. Dès lors l’autonomie totale est de plus de 450 km, dont une centaine grâce à l’essence. En plus, en émettant moins de CO2 et en roulant vert (foncé) si on a la possibilité de faire le plein de bio-CNG.

CNG : pourquoi ?

En soi, le CNG ne nécessite aucune adaptation particulière à la conduite, en étant bien plus économique. En effet, à un peu moins de 1 euro le kilo, les 100 km peuvent coûter moins de 4 € ! De quoi rendre certaines électriques jalouses. Surtout que le plein ne prend guère plus de 5 minutes (parce que parfois, il faut rappuyer sur le bouton vert de la pompe). Et surtout, l’Audi A3 30 g-tron débute à 30.540 € alors que l’A3 35 1.5 TFSI S-tronic essence s’affiche à 31.090 € et les Diesel 2.0 30 TDI S-tronic (116 ch) et 35 (150 ch) sont respectivement à 29.850 € et 30.860 € ! En ne parlons même pas de l’hybride rechargeable 1.4 40 e-TFSI à plus de 38.000 €.

Le CNG fait son petit bonhomme de chemin avec de nouvelles pompes qui ouvrent régulièrement, y compris en Wallonie. En Flandre, il y a une station dans pratiquement chaque commune. L’approvisionnement n’est finalement problématique que dans l’extrême sud du pays et dans certains pays voisins. Même si de nouvelles pompes sont inaugurées en 2021, cet engouement va-t-il perdurer ? D’autant que du côté des constructeurs, seuls Fiat et le groupe Volkswagen jouent encore le jeu, malgré le bon bilan CO2 de ce carburant (qu’il soit gris ou bio).

Verdict

Franchement, pourquoi le CNG ne perce pas mieux sur le marché ? Il est heureux qu’Audi continu à proposer ses moteurs g-tron. La nouvelle A3 au CNG démontre un réel savoir-faire. Le moteur, adapté pour la circonstance, est sobre et discret. Reste à améliorer le start&stop. Le plus agréable c’est surtout que la berline compacte peut suivre l’allure des pétroleuses sans se tracasser de son autonomie. Seul bémol : les voyages à l’étranger seront parfois pénalisés ou compliqués dans les pays avec peu de pompes au CNG.