Concept BYD Dolphin
Petit rappel: nouveau venu sur la scène auto belge, BYD (pour Build Your Dreams…) est un géant privé chinois né en 1995, qui s’est d’abord spécialisé dans les batteries lithium-ion de téléphone (notamment pour Nokia et Motorola) et ordinateurs portables, avant de se lancer dans l’automobile en 2003. Depuis lors, l’entreprise ne cesse de croître et livre notamment des batteries à de grands constructeurs, comme Daimler (maison mère de Mercedes), Toyota et Tesla.
La marque est vendue chez nous par une maison solide: le groupe Inchcape, qui importe également les Toyota et Lexus en Belgique. BYD compte actuellement trois points de vente (Zaventem, Anvers, Gand) et en prévoit aussi bientôt en Wallonie. À côté de la limousine Han, du gros SUV Tang et du petit SUV Atto 3, la famille s’agrandit désormais avec une berline compacte plus abordable: la Dolphin, concurrente d’une autre voiture électrique chinoise, la MG 4.
La Dolphin a déjà deux ans: elle est commercialisée en Chine depuis le printemps 2021. Mais pour son arrivée sur notre continent, le modèle a subi plusieurs modifications. Toute la structure avant a été revue afin de ne pas se casser le nez ni de trop tacler les piétons aux crashs-tests Euro NCAP, qui sont actuellement en cours mais dont les résultats ne sont pas encore connus. Ces modifications allongent la voiture de 18 centimètres. On note aussi des poignées de porte désormais affleurantes. Sous le châssis, les ingénieurs ont aussi monté pour l’Europe un essieu arrière multibras à partir du deuxième niveau de finition (la version Active se contente d’une barre de torsion).
Pour le reste, on retrouve une silhouette à mi-chemin entre berline et SUV. La voiture peut aussi se couvrir d’une peinture biton (toit et capot contrastants) et se coiffer d’un toit en verre (non ouvrant) à double vitrage (uniquement sur le haut de gamme Design). Dans tous les cas, la voiture se chausse chinois (pneus Linglong), en 16 ou 17".
À bord, le design du mobilier est un peu clinquant. L’assemblage des matériaux est correct, mais on trouve beaucoup de plastiques durs assez basiques et sensibles aux rayures. Les sièges monoblocs à dossier intégré sont stylés, mais leur revêtement en similicuir («cuir végan» comme on dit de nos jours…) est peu agréable au toucher. C’est pourtant le seul choix disponible, la voiture étant privée de tissu ordinaire ou de cuir véritable. Un bon point pour l’habitabilité arrière, franchement généreuse, même pour les plus grands. Bien que plus étroite, la place centrale est également confortable. Le coffre est en revanche plus petit que celui des MG 4 et Volkswagen ID.3 de gabarit similaire. Et pas de «frunk» à l’avant.
Conduite BYD Dolphin
La Dolphin dispose d’une «batterie-lame» (très compacte en hauteur) de type lithium-fer-phosphate (LFP), qui se passe de cobalt, est moins chère à produire que les éléments habituels nickel-manganèse-cobalt (NMC) et est également moins sujette à la surchauffe (mais elle offre cependant une moindre densité énergétique). Trois ensembles moteur-batterie sont proposés ici: 95 ch/batterie de 44,9 kWh bruts (Active, 29.990 €), 177 ch/44,9 kWh (Boost, 30.990 €) ou 204 ch/60,4 kWh (Comfort à 34.490 € et Design à 35.990 €).
La petite batterie offre en théorie 340 kilomètres d’autonomie et ses capacités de charge sont limitées: seulement 7 kW en courant alternatif (AC) et 60 kW en courant continu (DC). La grosse pile, elle, peut se charger à 11 kW en AC et 88 kW en DC, ce qui est plus intéressant. Elle offre en théorie 427 kilomètres d’autonomie.
En pratique, nous avons relevé une consommation moyenne de 16,7 kWh/100 km sur un parcours mixte, mené calmement mais sous 30 °C et avec la climatisation branchée. C’est très raisonnable et cela autorise une autonomie réelle d’environ 350 kilomètres. Notons que toutes les Dolphin disposent de série d’une pompe à chaleur et d’une fonction Vehicle to Load permettant de charger des accessoires externes sur la batterie.
Notre version d’essai de 204 ch s’est montrée suffisamment performante, mais le train avant chaussé de pneus chinois a parfois eu du mal à faire passer la cavalerie au sol.
Heureusement, la voiture est bardée d’assistances à la conduite en tous genres et se montre donc toujours sécurisante. Mais elle n’aime pas être secouée: dans ce cas, on déplore une suspension trop souple et pompante, ainsi qu’une direction manquant totalement de ressenti.
Verdict BYD Dolphin
Chez les constructeurs européens, pour 30 à 35.000 € en électrique, vous avez au maximum droit à une citadine du segment B. Pour le même budget, cette Dolphin affiche une taille de plus. L’Europe peine donc à faire bloc face à cette BYD offrant un excellent rapport prix/habitabilité/autonomie. Mais pour 2.000 € de plus, sa compatriote MG 4 présente un bien meilleur agrément dynamique, sans être moins pratique. Voilà que les Chinois se font la guerre sur nos terres…
Dans cet article : BYD, BYD Dolphin
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