Essai BYD Seal | Moniteur Automobile

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Concept BYD Seal

Cette berline 4 portes de 4,80 m (pour un empattement de 2,92 m), soit 17 cm de plus qu’une Tesla Model 3 et… 17 cm de moins qu’une Model S (!), affiche un profil fluide et lisse qui n’est pas sans rappeler, par certains aspects, une Porsche Taycan (les feux avant notamment) par exemple. Sans être un monstre de personnalité ou un exemple de design automobile, elle paraît en tout cas moins passe-partout que la Han (4,96 m) qui emprunte à la Passat jusqu’à sa discrétion.

La Seal dispose de la même plateforme et de la même technologie de batterie lithium-fer-phosphate (sans cobalt), à la différence qu’en l’occurrence cette batterie fait ici partie intégrante des éléments structurels du châssis, elle n’est pas une pièce rapportée. C’est la technologie «Cell-to-Body» (CTB), différente de la «Cell-to-Pack» (CTP) des Atto 3 et Dolphin. La batterie joue ainsi un rôle majeur dans la rigidité structurelle et dans la résistance à la torsion, indispensables quand on vise l’excellence en matière de comportement routier (pour lequel BYD peut compter sur la réputation de Mercedes lors de la mise au point de ses liaisons au sol). Contrairement à la Dolphin, simple traction, la Seal existe en version propulsion (un seul moteur: 230 kW/313 ch et 360 Nm) ou transmission intégrale (deux moteurs, un sur chaque essieu pour un total de 390 kW/530 ch et 670 Nm). Contrairement à la folie contreproductive des SUV, la Seal a le mérite de jouer la carte de l’aérodynamisme, avec en particulier un CX presque record de 0,219 pour un SCx remarquable de 0,509 grâce à une surface frontale très réduite. Sur ce plan, elle s’érige en concurrente de la Hyundai Ioniq 6. L’autonomie des électriques passe en effet plus par leur aérodynamisme soigné que par la capacité de leur batterie, ce que les Allemands ne semblent pas encore avoir compris pour certains d’entre eux.

2023 BYD Dolphin

Conduite BYD Seal

Comme pour la Dolphin, les conditions d’essai, faites d’une accélération pour vérifier que le 0-100 km/h se fait bien en 3,8 s sur la version la plus puissante (ce qu’elle fait!) et d’un court slalom entre des cônes ne nous permettent pas d’émettre un jugement définitif sur la question, même si des indices semblent aller dans la bonne direction. Avec des pneus été cette fois (de très bons Continental), la suspension pilotée des versions AWD et le centre de gravité très bas, l’agilité et la maniabilité semblent bel et bien au rendez-vous. Tout comme,

là encore, le manque de sensation au volant et cette manie de faire biper la voiture à la moindre alerte, réelle ou… supposée. Voulue plus dynamique, la Seal possède une batterie-lame de 82 kWh, lui permettant une autonomie théorique WLTP de 520 à 570 km selon les versions. Tout comme la Dolphin, son chargeur embarqué accepte du 11 kW triphasé, tandis que sa capacité de recharge rapide atteint cette fois 150 kW. L’impression de qualité perçue est encore supérieure à celle qui prévaut dans la Dolphin, son écran rotatif passe de 12,8 pouces dans la petite sœur à 15,6 ici, et son volume de coffre atteint 402 litres, auxquels il faut rajouter les 53 l du frunk présent même sur les versions «bimoteurs/AWD». Ici aussi, les sièges sont excellents, comme l’habitabilité à toutes les places ou encore la position de conduite. Mais le recours au 100% tactile pour le moindre réglage risque là encore de se montrer rapidement agaçant.

Verdict BYD Seal

À l’inverse de la Dolphin, la BYD Seal vise plutôt le marché fleet, celui des professionnels avec son tarif «autour des 50-60.000 €», qui reste à confirmer. Remarquons au passage qu’une Tesla Model 3 de base est à 46.000 € et que la version Long Range est à 54.000 €, qu’une BMW i4 commence à 59.000 € et une Hyundai Ioniq 6 à 50.000 €. Le positionnement tarifaire de la Chinoise sera intéressant à suivre du coup. La BYD Seal, qui sera commercialisée vers la fin de l’automne en Belgique, doit maintenant construire son image de marque et donc… sa valeur résiduelle. Non dénuée de qualités, elle devra également confirmer le potentiel entrevu lors d’un essai plus complet sur nos bases habituelles.