Essais blog / Que pensez-vous du Citroën C5 Aircross 1.6 Puretech?

L'an dernier, en avril, alors que je passe une semaine de vacances tranquilles en France au volant du tout récent C5 Aircross, je constate vite n’être pas le seul à en profiter. En vente depuis peu de temps, il pullule déjà sur les routes. Il faut dire que les conditions sont réunies : les SUV modernes ont plus que jamais la cote ; et puis nous sommes en France, où l’on aime encore acheter «local»! En outre, Citroën ne proposant plus de grands breaks traditionnels, les fanatiques de la marque s’intéressent plus facilement à cette alternative alors que, par exemple chez Peugeot ou Opel, ces breaks figurent encore au catalogue.

Dès le départ, je suis intrigué par l’approche dite de «confort avancé» de Citroën, un terme assez marketing qui cache des choix précis, comme des sièges plus larges et souples et ces fameuses butées hydrauliques intégrées au sommet des suspensions. La marque prétend ainsi redonner à ses modèles leurs lettres de noblesse en matière d’accueil et de traitement des occupants, comme à la grande époque du «palace» roulant, la CX. Une souplesse assumée et audacieuse après de (trop) longues années de rigidification des suspensions appliquée par toute l’industrie automobile, constructeurs français inclus. 

Le C5 Aircross a aussi droit à des moteurs à essence intéressants, comme le 1.2 PureTech 130  ou le 1.6 Puretech 180 ch et boîte automatique à huit rapports de notre essai, forcément plus puncheur. Les quatre roues motrices ne sont pas disponibles sur ce crossover.

Sympa

Le style des nouvelles Citroën imaginé par l'ancien chef du design, Alexandre Malval, aujourd'hui en fonction chez Mercedes, ne fait pas l’unanimité, mais je fais partie des conquis. Je dirais même qu’il s’agit de l’un des SUV les mieux proportionnés de ces dernières années.  Et le soin apporté aux détails mérite les louanges, comme cette façon de mêler le double chevron aux phares à diodes, ou la présence décoratives des «carronds» inspirés des papiers peints des années 50. En somme de la personnalité et du modernisme, mais en conservant de la douceur et de la volupté dans les lignes, loin de l’agressivité de trop de concurrents récents.  

Les Parisiens sont fiers de leurs fauteuils souples, confectionnés par différentes couches de mousse - un clin d'œil aux voitures françaises d’autrefois -, et ils peuvent. C'est très bien pour les fesses et le dos, sans conteste, mais sans les rendre parfaits. Un siège aux possibilités de réglage plus étendues (angle d'inclinaison, assise réglable en longueur), comme le propose en option la marque sœur Opel, s’avèrerait nettement plus efficace lors des longs déplacements.

Citroën reste l'une des marques les plus accessibles, la différence avec un VW Tiguan ou un Peugeot 3008 à technique et équipement comparable se chiffrant en plusieurs milliers d’euros. Un écart dû au fait que PSA propose la DS 7 Crossback (également techniquement identique), plus luxueuse, dans la même catégorie et qu’il faut bien respecter cette hiérarchie. Tant mieux !

Dommage

Cela dit, les économies réalisées pour contenir le prix sont visibles : habillages de porte en plastique dur, imitation cuir douteuse et, ci et là, plastiques sensibles aux rayures. Bien sûr, comme pour l’extérieur, les formes avant-gardistes séduisent, mais compensent difficilement le constat d’un mobilier finalement assez peu ambitieux.

Autre point de discussion : ces suspensions promises pour réinventer la notion de confort. Les promesses de Citroën ont sans doute boosté nos attentes un peu outre mesure, mais après de nombreux kilomètres, ces «coussins hydrauliques progressifs» n’ont rien de très supérieurs à ce que l’on connaît sur d’autres SUV. Si les raccords cassants semblent mieux digérés, le C5 Aircross n’est absolument pas à comparer avec les mémorables amortisseurs hydropneumatiques d'antan (qui sont apparus pour la dernière fois dans la précédente C5).Confortable, certes, mais faut pas pousser…

Passons à l’écran tactile du C5 Aircross, qui reste – à l’instar d’autres moddèles du Groupe PSA – encore trop peu abouti.  Le système Connect NAV agace parfois par sa lenteur et la structure des menus n’a rien de convivial… Un point qu’il est, selon nous, urgent d'améliorer. Les touches tactiles rangées sous l'écran n’ont que peu d’utilité. On ne saisit pas toujours si la commande voulue est activée, ce qui oblige à vérifier à l’écran, donc perdre en concentration sur la route…

Et donc ?

Selon mes critères très subjectifs, une belle voiture est déjà à moitié gagnante, et cette C5 Aircross étant l'un des SUV les plus réussis du moment, le choix peut être vite fait. En plus le C5 Aircross reste relativement accessible. Cela dit, pour ce prix le miracle n’est pas permis, il faut avaler quelques détails agaçants. Pour le moteur, le 1.2 turbo essence reste le choix le plus intéressant, car étonnamment efficace dans de grand carrosse.