Essais courts / Land Rover Defender 110 P400e PHEV : cabri silencieux

Concept

Le nouveau Defender, luxueux et beau, est peut-être une épine dans la chair des fanatiques purs et durs qui ne jurent que par leur cheval de trait sans fioritures, mais il se vend. Rouler confortablement sur l'asphalte, en sachant que sa machine est capable de gravir n'importe quelle montagne et de braver n'importe quel fossé, attire apparemment un public plus large qu'un véhicule tout-terrain démodé qui préfère rouler au bord de la route plutôt que dessus et le montre clairement. Qui l'aurait cru ?

Mais il existe désormais un deuxième modèle qui rompt avec les traditions du passé : un véritable hybride rechargeable. C'est un must, car Jaguar Land Rover travaille actuellement d'arrache-pied sur le plan de relance Reimagine du PDG Thierry Bolloré, dans lequel Jaguar doit construire uniquement des voitures électriques d'ici 2025. Land Rover suit à distance et développera des modèles à moteur à combustion interne parallèlement à plusieurs nouveaux VE. Pour que les émissions de CO2 de ces voitures soient suffisamment faibles (n'oubliez pas les objectifs de l'UE en matière de CO2 et les amendes monstrueuses qui les accompagnent), la gamme de véhicules hybrides rechargeables de Land Rover ne cesse de s'étendre : après le grand Range Rover, l'Evoque et le Discovery Sport, il y a maintenant le Defender P400e en version hybride rechargeable.

Le Land Rover Defender P400e combine un moteur à essence 2 litres turbo de 300 ch avec un moteur électrique de 143 ch relié à la boîte de vitesses, pour un total de 404 ch et 640 Nm. Cela fait du Defender branché un gars rapide, avec un sprint de 0 à 100 km/h en 5,6 secondes.

Pourtant nanti d'une grosse batterie de 19,2 kWh, le Defender P400e n'obtient que 43 km d'autonomie théorique, en pratique vous pouvez vous contenter de 30 km. L'efficacité est différente, avec une émission combinée de CO2 d'au moins 74 g/km (WLTP), le Defender hybride rechargeable ne peut bénéficier d'un taux d'imposition favorable dans notre pays. La valeur ajoutée de cette variante électrifiée nous échappe donc.

Conduite

Voilà pour la théorie. Nous avons eu l'occasion d'essayer le Defender P400e sur et le long des villages autour de Les Comes, un paradis du tout-terrain à une bonne heure de Barcelone, où Land Rover a installé un centre d'expérience. Le domaine compte plus de 70 km de chemins non goudronnés sur 550 hectares de paysage vallonné, avec de nombreuses montées abruptes et bien sûr aussi des descentes.

La première partie de l'essai se déroule cependant sur l'asphalte, où le Defender plug-in est aussi confortable que les autres variantes, mais avec cette dimension silencieuse supplémentaire d'une voiture (partiellement) électrique. Lorsque vous conduisez calmement, vous pouvez laisser les batteries faire leur travail, mais lorsque vous accélérez, le moteur à essence entre rapidement en action. Une puissance électrique de 143 chevaux sur un poids de 2,6 tonnes n'est pas hors norme.

Après le petit parcours sur le goudron, il est temps de passer à l'action. Land Rover affirme que le Defender PHEV est tout aussi capable que ses frères et sœurs à essence ou Diesel, nous dirions presque qu'il est encore meilleur pour conquérir les rochers et les pierres branlantes des Comes. Ceci grâce à son moteur électrique, qui permet un dosage beaucoup plus précis de la puissance et du couple pour maximiser la traction sans caler ou faire patiner les roues. En outre, le Defender hybride dispose également d'une boîte de vitesses à gamme courte pour une maîtrise encore plus grande avec la pédale de droite.

Dans les descentes, la fonction régénératrice du moteur électrique lui permet également de freiner davantage et de garder le contrôle de la vitesse grâce au contrôle de descente, une aubaine pour les amateurs de tout-terrain les moins expérimentés. Le seul compromis que la version rechargeable doit faire, c'est qu'elle ne peut être commandée qu'en version longue 110, en raison de l'espace supplémentaire qu'occupent le pack de batteries et tous les systèmes connexes. Même le poids supplémentaire n'est pas trop important : par rapport au Diesel, il y a environ 180 kg de plus, le V8 est même plus lourd que la P400e. Ce qui n'enlève rien au fait que chaque nouveau Defender devrait être mis au régime...

Notre verdict

Il ne fait aucun doute que le Land Rover Defender P400e hybride rechargeable n'est conçu que pour réduire les émissions moyennes de CO2 du modèle, car il n'offre pas de réelle valeur ajoutée. Oui, vous pouvez le conduire sur une courte distance sans émissions, mais son autonomie est trop limitée pour être vraiment utile et ses émissions de CO2 sont trop élevées pour bénéficier d'un allégement fiscal. En tout-terrain, nous avons remarqué un petit avantage grâce au contrôle supplémentaire lié au moteur électrique, mais un Defender entièrement électrique serait encore mieux. Une chose dont Land Rover rêve déjà...