Premier essai / MG Cyberster : nous l’avons essayée… brièvement

MG nous propose un roadster. Une forme de carrosserie qui a fait la réputation, voire la légende de Morris Garages dès 1924 et la création de la marque. Depuis, les modèles emblématiques se sont succédé avec en point d’orgue les MGA et MGB des années 60 et 70. S’en suivit une lente descente aux enfers qui aura vu le constructeur passer sous contrôle allemand lors du rachat par BMW en 1994, d’être revendu en 2000 pour en 2005. Après quoi, le groupe chinois SAIC a acquis les droits sur la marque MG et en a fait ce que nous connaissons aujourd’hui avec une gamme composée de citadines, berlines ou breaks compacts et une pléiade de SUV, très souvent électrifiés voire électriques. Pour rendre un peu de son lustre d’antan à ce blason désormais séculaire, les Chinois ont présenté le MG Cyberster. Un roadster comme à la grande époque. Mais encore ?

Concept MG Cyberster 

Le MG Cyberster est donc un roadster électrique conçu sur une plateforme spécifique Sur le plan du style, les codes du genre sont respectés : le long capot, le pare-brise court et l’habitacle parfaitement centré composent un profil élégant, rehaussé de coups de gouge traditionnels des nouvelles MG qui étirent les ailes avant et renforcent ses hanches. La signature lumineuse, classique à l’avant, se démarque sur la poupe par ses deux flèches horizontales faisant office de clignotants.

Le MG Cyberster est proposé avec trois motorisations : propulsion de 231 kW/314 ch avec batterie de 64 kWh, propulsion de 250 kW/340 ch et quatre roues motrices à deux moteurs pour 400 kW/544 ch combinés. Ces deux-là faisant appel à un pack de 77 kWh. Des cavaleries toutes respectables mais qui doivent composer avec une masse variant entre 1,9 et 2 tonnes environ. Il faut dire que ce roadster électrique n’a plus rien du joujou compact qu’étaient ses ancêtres avec une longueur de 4535 mm, 1913 mm de large et 1329 mm de haut pour un empattement somme toute raisonnable de 2690 mm.

L’habitacle joliment dessiné avec une console centrale orientée vers le conducteur annonce que l’on est bien à bord d’une voiture à vocation « sportive ». Comprenez que ce roadster veut faire plaisir à son conducteur et son passager/sa passagère. C’est un vrai roadster donc une stricte deux places. Avec son volume de 249 l, le coffre permettra des escapades prolongées sans soucis.

En attendant les tarifs pour la Belgique, sachez que le Cyberster propulsion (340 ch) s’affiche à 54.995 £ (environ 64.000 €) au Royaume-Uni et s’offrir la version de 544 ch réclamera 59.995 £, soit environ 70.000 €. Avec une différence de prix aussi ténue, autant opter pour la deuxième.

Conduite MG Cyberster 

Lancé dans un premier temps dans ses deux variantes les plus puissantes, le Cyberster garantit des performances très satisfaisantes (propulsion 340 ch) voire toniques (4x4 544 ch) en accélérations et relances. Sur le plan dynamique, on ne peut évidemment pas rêver à l’agilité d’une MGB ni même d’une TF… Mais aux standards – électriques – actuels, ce Cyberster se débrouille relativement bien.

Très stable, franc sur ses appuis, il invitera davantage à la balade, rapide au besoin, qu’à vous lancer à l’assaut du moindre virolo le couteau entre les dents. Les relances ne manqueront jamais d’allant mais il vous faudra opter pour la version la plus puissante si vous désirez un punch véritable. Notre prise en main s’étant limitée à deux tours du circuit de Goodwood, peu technique et pauvre en gros freinages suivis de franches relances, il reste ardu de décortiquer le comportement de ce Cyberster. Toutefois, la base est éminemment saine et laisse entrevoir un plaisir de conduire réel sur routes ouvertes.

Verdict MG Cyberster 

Avec ce Cyberster électrique, MG ne parvient certes pas à faire oublier ses nouvelles fondations chinoises mais se montre digne de l’héritage que suppose son blason historique. Certes, il n’est plus question d’un petit roadster léger, nerveux et un tantinet rustique, mais cette découvrable biplace, aussi silencieuse que véloce, nous livre une interprétation moderne du plaisir de rouler au grand air au volant d’un engin différent qui a fait la légende de la marque. Peut-être l’essentiel est-il là ?

Photos : Glenn Huyben