Premier essai / Mini Cooper Cabrio S (2025) - Du peps au grand air

Si la nouvelle Mini Cooper a droit à une vraie nouvelle génération - articulée autour de deux plateformes, une pour la variante à moteurs thermiques et une autre, spécifique, pour celle à moteurs électriques – la version Cabrio bénéficie elle aussi d’une mise à jour en profondeur. Car il serait présomptueux de parler de modèle entièrement nouveau quand il s’agit d’une évolution majeure de la génération sortante, à l’instar des Série 1 et Série 2 GranCoupé. Reste à savoir si l’essentiel a été conservé : le caractère de gros kart et le plaisir de rouler au grand air.

Concept Mini Cooper Cabrio S (2025)

Intrinsèquement, l’architecture de base est reprise de la génération précédente, mais les ingénieurs nous ont confié que l’entièreté du module avant avait été changé afin de se conformer aux nouvelles normes et exigences en matière de sécurité, mais également pour optimiser le dynamisme et l’efficacité de la voiture grâce à un train avant rigidifié et présentant des voies élargies. Le tout combiné à des roues chaussées de pneus à flancs plus bas et plus rigide pour exacerber le caractère directionnel du train avant. Avec 3879 mm de long (+21 mm) pour 1744 mm de large (+17 mm) et 1431mm de haut (+16 mm), les dimensions évoluent dans le détail tandis que l’empattement reste inchangé à 2495 mm. Dès lors l’espace réservé aux passagers et aux bagages n’évolue guère.

Il en va tout autrement du design, tant extérieur qu’intérieur. Dans les deux cas, la nouvelle mouture du cabriolet britannique adopte les canons des dernières production estampillées Mini : Cooper, Aceman et Countryman. On retrouve donc des volumes plus musclés, la face avant de la berline 3 ou 5 portes avec ses optiques rondes cerclées de chrome, tandis que la poupe conserve certes la forme « rectangulaire » des feux, mais ils reprennent le graphisme « à facettes » ou pixellisés des feux triangulaires de la Cooper, toujours avec le fameux dessin du Union Jack.

Dans l’habitacle, le tableau de bord se conforme à ses homologues avec un grand écran central rond OLED en très haute définition dont la structure des menus reste conforme aux standards « BMW », même si le système est baptisé Mini OS9 ici, tandis que l’affichage et les raccourcis restent identiques aux autres nouvelles Mini. Il en reprend aussi l’affichage de taille réduite d’Apple CarPlay/Android Auto. Mais l’utilisation est aisée, la lisibilité excellente et la connectivité très efficace. Les informations de conduite projetées via l’affichage tête haute sont complètes et lisibles en toutes circonstances, même toit décapoté.

Au volant Mini Cooper Cabrio S (2025)

Notre Mini Cooper Cabrio était une version S. Comme la Cooper Cabrio C et la Cooper Cabrio JCW, elle fait appel à un 4 cylindres 2,0 l turbo essence associé à une boîte robotisée à double embrayage et 7 rapports qui transmet la cavalerie aux seules roues avant. Dans le cas présent, on dispose de 150 kW/204 ch et 300 Nm qui suffisent largement à emmener cette petite puce d’environ 1,4 tonne avec entrain. Cette motorisation constitue le juste milieu pour cette variante décapotable, certes très rigide, mais moins que la berline « fermée ». Dès lors, les 231 ch de la JCW ne sont pas absolument nécessaires pour se faire plaisir.

Sur les petites routes tortueuses aux alentours de Barcelone, nous avons pu constater que l’allant du moteur était en adéquation avec le potentiel du train avant qui assure agilité, motricité et précision. Une fois encore, nous regrettons le manque de retour d’information dans le volant, mais rien qui n’entame la confiance insufflée par ce châssis très sain et joueur. Petite remarque cependant. Notre exemplaire d’essai était dépourvu des palettes de changement de vitesses au volant. Une absence qui dégrade fortement l’agrément lorsque l’itinéraire fait la part belle aux épingles et autres relances fréquentes. Dans ce cas de figure, le mode « sport » baptisé Go Kart maintient le rapport inférieur trop longtemps et impose la râle rugueux et manquant de rondeur du 4 cylindres. Dommage car celui-ci donne sa pleine mesure en jouant sur sa courbe de couple plutôt qu’en titillant les hauts régimes. Mais pas de quoi vous enlever le sourire.

Un plaisir de conduire qui se goûte aussi bien avec que sans le toit. Ce dernier peut se retrousser au-dessus des places avant seulement ou s’escamoter complètement au-dessus du – petit – coffre en moins de 18 s, même en roulant jusqu’à 30 km/h. de quoi profiter du moindre rayon de soleil. Un saute vent est disponible mais condamne les places arrière. Ces dernières, très exposées aux turbulences, seront à réserver à des passagers de moins de 1m70, sans quoi l’espace restreint nuira au plaisir de la balade, plus encore une fois la toile refermée ! 

Verdict Mini Cooper Cabrio S (2025)

Soyons clairs, avec un tarif démarrant à 36.100 € pour cette variante S (enlevez 4000 € pour la Cooper Cabrio C) et une facture finale qui explosera rapidement la barre des 40.000 €, ce petit cabriolet britannique n’est pas donné. Mais sa bouille inimitable, ses prestations dynamiques et ses performances appréciables et ses 2+2 places exploitables n’ont désormais plus de réelle concurrence. Et ce qui est rare est souvent onéreux non ?

Au final, qui craquera pour cette petite anglaise découvrable ne le regrettera pas, même si la copie n’est pas parfaite. Mais la perfection n’est-elle pas surfaite ? Réjouissons-nous qu’il existe encore des propositions telles que cette Mini pour égayer un peu un paysage automobile toujours plus uniforme et sans relief.