- Avis Rédaction /20
Encore très récemment, et comme la majorité de mes collègues et/ou confrères, la plupart de mes essais automobiles s’opéraient avec des voitures diesel. Tout le monde trouvait cela normal, tant ce carburant s’imposait, parfois en grande majorité, dans l’offre des constructeurs et, partant, dans les statistiques d’immatriculations. Même au niveau des petites voitures ! Les quelques versions essence à passer dans les pages de notre magazine faisaient figure d’exception.
Vous étiez client Audi, Seat, Skoda ou Volkswagen ? alors vous avez possédé au moins un TDI dans votre vie. A moins qu’il s’agisse d’un dCi chez Renault, ou d’un HDi chez Peugeot et Citroën ? La question de ce choix ne se posait même plus…
Rassurons les rouleurs intensifs : en 2020 l’offre Diesel reste bien fournie… sauf dans le segment des citadines, un revirement de situation qu’il n’est plus besoin d’expliquer ici, mais qu’aucun esprit - un tant soit peu - logique ne peut blâmer.
Cela dit, lorsque les responsables de la marque au Lion m’ont proposé l’essai de la
– désormais – voiture de l’année mue au Diesel, je n’ai pas hésité, juste pour le plaisir de revivre certaines sensations typiques, voire agréables : une petite bagnole qui grommelle comme un camion au démarrage, mais parée à bondir au feu vert, des reprises soutenues et velues, même calé sur un haut rapport, et un témoin de réserve qui met une éternité à s’allumer.
Sympa
Dynamiquement, le Diesel quatre cylindres de 100 ch ne m’a pas déçu, au contraire ! Certes, la 208 HDi n’a rien d’un bolide, mais le couple de 250 Nm disponible dès 1.700 tr/min lui garantit une énergie, une force tranquille, sans besoin de «taper» sur l’accélérateur ni de tricoter le pommeau de boîte de vitesses. On doit presque se réhabituer à ce style de conduite «bas régime», tout sauf désagréable. Bien sûr, grâce aux évolutions des moteurs à essence, les petits blocs turbocompressés modernes ont eux aussi droit à ce couple immédiat, malgré leur petite cylindrée, mais je constate simplement qu’en dépit de ces progrès, je reste un adepte de ce genre de petit chameau. Bref, l’une des premières qualités de la 208 D est tout simplement d’exister encore pour qui aime et/ou a besoin d’un Diesel compact pour filer de villes en villes.
Pour le reste, je suis un fan de l'i-Cockpit, si original, en ce compris ce petit volant. Le compromis confort/dynamisme me convient parfaitement et je pourrais m’accommoder de sa vivacité au quotidien, sans problème, même si on s’éloigne encore un peu plus du cachet ludique des petites Peugeot vitaminées d’autrefois. C’est un ex-propriétaire de 205 GTi 1.6 qui vous écrit…
Dommage
La 208 n'est pas la plus spacieuse de son segment ; à l'arrière, elle est même assez exiguë pour les adultes «longs en jambes». Ce n'est pas non plus la voiture la plus pratique de la catégorie, ce à quoi Peugeot rétorque qu’il existe la 2008 pour les clients en quête d’une compacte à même de répondre à des besoins d’espace.
J’écris plus haut que je suis un fan de l’i-Cockpit. C’est vrai, visuellement c’est frais et réussi (surtout avec les effets 3D, disponibles à partir du niveau Allure), mais son ergonomie est plus sujette à controverse. En fait cela dépend un peu de votre taille. Si vous êtes grand et que votre position de conduite vous permet de regarder le tableau de bord par-dessus le volant, et non au travers, alors ça va. C’est mon cas, qui n’est donc pas universel.
Enfin, et c’est un peu le comble, la consommation ne m’a pas ravi. En profitant des 100 ch on peut être vite à 6 l/100 km de moyenne. Certes, une conduite plus anticipée permettrait sans aucun doute de stabiliser à 5 l/100 km, mais je repense surtout à notre essai de la version 1.2 100 ch essence qui n’avait pas besoin de beaucoup plus, finalement. Et donc se pose l’inévitable question de l’amortissement du surcoût d’un Diesel…
Et donc ?
Forte de nombreux arguments, la 208 n’a pas été élue Voiture de l’année 2020 par hasard. Cela dit, elle est loin d’être isolée dans un segment farci de concurrentes intéressantes, à commencer la sa fausse-jumelle, l’Opel Corsa, son ennemie de toujours, la Clio, mais aussi la C3, sans oublier la nouvelle Toyota Yaris qui arrive et la Polo, toujours là, de même que la Ford Fiesta, en plus des outsiders aux dents longues (i20, Ibiza). Je plains les indécis.
Mais bon, admettons que les charmes de la 208 soient irrésistibles, serait-elle mienne en Diesel ? Non, catégoriquement, tant ce moteur n’a de sens qu’aux yeux (et au portefeuille) des usagers au kilométrage élevé. La 208 HDi coûte au moins 20.250 euros, soit 1.200 euros de plus que la 1.2 100 ch à essence. Sans compter que la décote sera plus brutale et les coûts (entretiens, taxe de circulation) plus élevés. Et pourtant, j’insiste: j’ai honnêtement apprécié cette 208 «mazout»…
Dans cet article : Peugeot, Peugeot 208
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!