Concept Tesla Model S Plaid
Après dix ans de carrière, la Model S - qui a permis à Tesla de décoller - est presque un classique. Certes, elle se vend moins, mais tout sauf démodée elle a bien évolué. Depuis 2021, ses nouveaux boucliers (ailes plus larges dans le cas de la Plaid) et ses nouveaux phares lui redonnent un bel éclat. La Model S exhibe aussi une planche de bord remaniée et surtout, ce déroutant volant Yoke, digne d’un aéronef (un cerceau classique reste disponible). Utile, pas vraiment. Mais si décalé, donc très Tesla. On apprécie la vue totalement dégagée sur l’écran de bord, un peu moins le manque de prise lorsque l’on veut s’extraire de la voiture, ainsi que la nouvelle gestuelle qui s’impose lors des demi-tours. La pureté que ce Yoke apporte à la planche de bord est renforcée par l’absence de commodos classiques : clignotants et essuie-glace s’activent via des boutons intégrés dessus.
L’écran horizontal à inclinaison réglable est simplement limpide (résolution 2200x1300). Boosté depuis 2021 par un processeur AMD Ryzen (comme dans une console de jeux) son système d'infodivertissement est tout simplement bluffant de performances et de facilité d’utilisation. Globalement, l’habitacle laisse une impression de netteté, d’espace et de confort grâce aux sièges redessinés.
Venons-en à l’intérêt principal de la version Plaid : déposer tout ce qui roule grâce à ses trois moteurs. Un gros à l’avant et deux plus petits à l’arrière pour un total « en pic » de 1020 ch. Même à 2,265 t, son rapport poids-puissance reste sonique : 2,2 kg/ch. Les moteurs puisent leur courant dans la batterie Panasonic de 95 kWh, annonçant 600 km d’autonomie théorique (plutôt 500 durant notre fraîche semaine d’essai).
Conduite Tesla Model S Plaid
En conduite cool, la Model S demeure l’excellente routière que l’on connaît, fluide et douce, reposante même. Particulièrement silencieuse à 120-130 km/h… sauf si vous profitez du son puissant et limpide diffusé par les 22 haut-parleurs, une des nombreuses évolutions de la Model S depuis 2021 et un bonheur de mélomane.
On s’est surpris à pouffer de rire au volant dès notre première reprise 120-200 km/h, réflexe nerveux de notre stupéfaction. Si on devait résumer en deux mots ? Space Mountain. Forcément, on cherche une route suffisamment dégagée et plane (l’assiette se tasse légèrement en mode Dragster) pour vivre le 0 à 100 km/h le plus rude que notre estomac ait supporté. Nous ne réitérerons pas les 2,1 s promises, nous situant plutôt à… 3s. La météo moyenne ? Les jantes de 21’’ (19 d’origine) ? Qu’importe, ça dépote. Deux constats saisissants : tout d’abord la stabilité avec laquelle la Plaid se propulse à 100, puis 200 et beaucoup plus (300 en pointe pour notre voiture d’essai, voire 322 avec un kit freins en carbone optionnel). Et sans aucune perte d’adhérence perceptible. La mise au point est excellente.
On s’est surpris à pouffer de rire au volant dès notre première reprise 120-200 km/h, réflexe nerveux de notre stupéfaction. Si on devait résumer en deux mots ? Space Mountain.
Ensuite, cette Tesla n’est pas qu’un dragster à pile, elle sait aussi virer correctement. Son empattement, ses voies, son centre de gravité abyssal et aussi l’empreinte des Michelin Pilot Sport 4S plaquent littéralement la Model S au sol. En outre, la Model S reste « légère », lisez : 500 et 600 kg de moins que les i7 et EQS que nous venions de tester la semaine précédente. Et cela se ressent. Un mode piste permet de vraiment lâcher la bride pour d’éventuelles sorties sur circuit. On peut même décider du niveau de puissance qu’on envoie aux roues arrière, pour faire du drift ! À quoi ça sert ? À rien.
En mode Chill et en usage courant, la Tesla redevient une excellente et très facile voiture électrique (la meilleure ?). Notre consommation moyenne, sur 403 km, s’est soldée par une moyenne de 23,3 kWh/100 km. Sur nos partiels, un éco-parcours de 41 km a permis de descendre à 19,5 kWh. Pas mal pour une fusée. Mais à chaque démarrage Dragster nous perdions 30-40 km d’autonomie!
Verdict Tesla Model S
On ne va pas bouder notre plaisir. La Model S Plaid est époustouflante et dégage quelque chose d’éminemment désirable : la sensation d’être le Boss de la route. La simple idée de se faire toutes les Porsche et Ferrari au feu vert (mais pas seulement) voire de faire jeu égal avec une Bugatti Chiron est un argument de vente en soi. Mais impossible de ne pas philosopher plus profondément quelques secondes sur ce type d’engins aux électrons fous et relativement accessibles. Car à 140.000 € en prix de base, la Model S Plaid rend l’hyperperformance «accessible» (comparé à celui des Lambo, Bugatti et tutti quanti). Un bonheur, certes, mais un bonheur qui reste violent. À ce niveau d’accélération, personne ne peut humblement affirmer maîtriser tous les facteurs. Il s’agit de rester très concentré tant les virages vous sautent au visage. En cas de gros pépins soudain, les assistances ne sont plus de très grand secours, seules les lois de la physique décident. Raison pour laquelle une Model S aux performances moins spatiale, mais de grande autonomie reste - à nos yeux - largement plus raisonnable. Mais concluons surtout par l’impression dominante que nous laisse la Model S Plaid : extraordinaire.
Photos : Jonathan Godin
- Accélérations/reprises hallucinantes
- Voiture facile et agréable au quotidien
- Système d’infodivertissement au sommet
- Indécence des accélérations
- 5x2m : encombrante en ville
- Modèle vieillissant
Dans cet article : Tesla, Tesla Model S
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