Premier essai / Abarth 600e (2025) - La Scorpionissima de 280 ch à l'essai

« C'est l'Abarth la plus puissante que nous ayons jamais construite », affirme la présentation officielle de la nouvelle 600e organisée sur le circuit d'essai de Balocco. La Turismo développe 240 chevaux, la Scorpionissima que nous avons testée en développe même 280. Cela nous rapproche de véritables hot hatches comme la Honda Civic Type R et la Volkswagen Golf GTI. Mais avec un poids en ordre de marche de près de 1,8 tonne, cette 600e est aussi le modèle le plus lourd que la marque dérivée italienne de Fiat ait jamais mis sur la route.

Mais cela ne devrait pas poser de problème, selon les chefs de produit à l'origine de l'Abarth 600e. En effet, grâce à l'aide professionnelle de Stellantis Motorsport, ils ont transformé ce crossover de près de 4,2 m de long en un véritable jouet à l'ancienne. Pour le développement, ils ont suivi les procédures calibrées, depuis la carrosserie optimisée sur le plan aérodynamique et la suspension abaissée avec des roues plus grandes et des freins plus puissants jusqu'à la structure renforcée de la carrosserie et l'aide d'un différentiel Torsen entre les roues avant motrices.

Mais ne cherchez pas quatre tuyaux d'échappement crépitants, car l'Abarth la plus puissante qu'ils aient jamais construite est électrique. 

Carrosserie et intérieur Abarth 600e

Ils ont fait de leur mieux, avec des modifications de carrosserie qui font référence à des modèles du passé. Comme, par exemple, la partie avant dite « cassettone », un clin d'œil à la partie avant carrée de l'Abarth 850 TC utilisée en course au début des années 1960. Ou encore l'aileron arrière à damier, qui rappelle le capot que Carlo Abarth ouvrait à l'époque pour refroidir le groupe motopropulseur, mais qui avait l'agréable effet secondaire d'augmenter la pression et donc l'adhérence sur les roues arrière.

Les jantes de 20 pouces donnent à l'Abarth 600e une allure beaucoup plus compacte qu'elle ne l'est en réalité, mais elles lui permettent de prendre une pose puissante. Surtout si vous remplacez les couleurs de base blanc et noir par le vert acide ou le violet hypnotique de notre voiture d'essai. Cette teinte violette contraste joliment avec les scorpions fluorescents qui ornent la carrosserie et les jantes. L'intérieur est égayé par un beau volant sport et des sièges sport Sabelt encore plus plaisants, mais les matériaux utilisés ailleurs ne peuvent masquer les origines modestes de cette 600e. 

Spécifications et performances Abarth 600e

L'Abarth 600e se décline en deux variantes : la Turismo s'en tient à un moteur électrique de 240 ch et 345 Nm sur l'essieu avant, tandis que la Scorpionissima que nous avons mise à l'épreuve dispose d'une puissance système de 280 ch. Cette puissance supplémentaire signifie que le sprint de 0 à 100 km/h prend un peu moins de temps : la Turismo fait le travail en 6,2 s, tandis que la Scorpionissima le maintient à 5,9 s. La vitesse maximale est limitée à 200 km/h pour les deux versions.

Batterie, recharge et autonomie Abarth 600e

La motorisation électrique de l'Abarth 600e utilise un pack de batteries d'une capacité de 54 kWh (dont 51 kWh utilisables). Ces batteries peuvent être chargées rapidement en courant continu jusqu'à un maximum de 100 kW, ce qui signifie qu'il faut compter une demi-heure pour atteindre une capacité de 80 %. L'autonomie WLTP de la Turismo est de 322 km et celle de la Scorpionissima de 321 km, sauf si vous optez pour les pneus Eco (334 km).

Châssis et conduite Abarth 600e

La transformation de Fiat en Abarth 600e implique une foule de modifications. En plus d'une meilleure rigidité de la carrosserie et d'un moteur électrique plus puissant (avec une stratégie de refroidissement spéciale qui serait similaire à celle des pilotes de Formule E), le crossover sportif bénéficie d'une configuration dynamique des trains roulants qui abaisse le châssis de 35 mm. Les roues de 20 pouces chaussées de pneus Michelin sont complétées par des freins Alcon plus grands (à l'avant avec un diamètre de pas moins de 380 mm).

La direction de l'Abarth 600e est plus directe et la pédale de frein est un peu plus mécanique, mais il lui manque le retour d'information qui lui permettrait de freiner proprement. Mais cette communication quelque peu distante entre l'homme et la machine est plus que compensée par le différentiel mécanique Torsen qui se trouve entre les roues avant motrices. Il tire agressivement les roues avant vers l'intérieur du virage, ce qui fait que l'essieu arrière se désolidarise progressivement et que vous commencez à enchaîner les virages à la dérive. Du moins si vous sélectionnez le mode de conduite Track.

Bien qu'elle ne puisse pas cacher son poids et que le différentiel à glissement limité nécessite la force musculaire nécessaire pour freiner la brusque libération de l'énergie électrique, l'Abarth 600e tire bien son épingle du jeu sur les circuits fermés tels que le circuit d'essai de Balocco. Sur les routes publiques, elle semble même un peu plus rapide, surtout pendant les premiers mètres où l'accélération impressionne. L'amortissement serré mais compétent assure un contact sain avec la route, même si cette Abarth préfère nettement une surface plane à un revêtement bosselé.

Prix Abarth 600e

En version Turismo, l'Abarth 600e est proposée à partir de 44.900 €, tandis que la Scorpionissima est proposée à 48.900 €. Cette différence de prix ne s'explique qu'en partie par l'augmentation de la puissance du moteur de la version supérieure ; ces 4000 € supplémentaires comprennent également des éléments tels que les étriers de frein colorés, les sièges sport Sabelt et les pédales en aluminium. Sans oublier le Sound Generator, qui interprète numériquement le son d'une vraie ligne d'échappement. Il nous a surtout tapé sur les nerfs, mais il est heureusement possible de le désactiver complètement.

Et c'est ainsi que nous nous retrouvons toujours avec le gros problème de cette Abarth. Oui, les voitures électriques sont l'avenir (forcé ou non) et ont un énorme potentiel de performance. Mais c'est un secret de polichinelle que les voitures de sport électriques ont du mal à trouver leur public. La Hyundai Ioniq 5 N est une machine impressionnante, mais allez-vous abandonner une BMW M3 Touring pour elle ? Et ne préféreriez-vous pas une VW Golf GTI à une ID.3 GTX ?

Verdict Abarth 600e

L'Abarth 600e ne fait pas de bruit (à moins d'activer cet ennuyeux générateur de son) et est en fait trop grande pour passer pour une alternative de hot-hatch à moteur électrique. Et pourtant, elle procure des sensations similaires, car son mode de propulsion moderne va de pair avec un plaisir de conduite classique.

Il faut chercher la traction et jouer avec la nature excentrique du différentiel Torsen, mais en retour, on obtient une conduite sauvage, maculée de gomme brûlée si on le souhaite. Voilà qui parle à notre cœur d'enthousiaste, n'est-ce pas ? L'Abarth 600e est loin d'être parfaite, mais elle est bien plus amusante que vous ne le pensez.