Premier essai / Alpina D3 S Limousine : Le mazout passion

Commençons par les faits: en Diesel, la Série 3 Alpina passe de 0 à 100 km/h en 4,6 secondes et atteint une vitesse de pointe (non limitée) de 273 km/h. C’est un peu moins bien que la version à essence, certes, mais la consommation de carburant est autrement plus réduite avec 7,6 l/100 km (WLTP), soit 3,3 litres de moins que la nouvelle B3. Cela dit, vous vous demandez peut-être pourquoi la D3 S a droit au suffixe S et pas la B3. La Diesel serait-elle plus sportive que l’essence? Que nenni! L’explication est à chercher du côté de la justice suédoise qui a estimé que la dénomination D3 était réservée à Volvo, ce qui a contraint Alpina à modifier le nom de sa Série 3 Diesel. Par le passé aussi, les Alpina arboraient souvent un logo «biturbo» sur leur couvercle de malle. Mais depuis que BMW commercialise des moteurs suralimentés par 3, voire même 4, turbocompresseurs, afficher le mot «biturbo» ne présente plus guère de sens.

Même si la D3 S ne possède «que» deux turbos, son 6-cylindres est un régal d’onctuosité, du ralenti au limiteur de régime, une caractéristique peu courante pour un Diesel. Si le couple maxi culmine à 2.750 tr/min, la pleine puissance est délivrée à 4.200 tr/min, tandis que le limiteur n’intervient pas avant 5.000 tr/min. Si l’on ajoute à cela une sonorité agréablement sportive, on comprend que la D3 S est bien armée sur le plan mécanique, ce qui fait que les dépassements sont réduits au rang de simple formalité. Ce 3 litres bénéficie en outre des bienfaits de la micro-hybridation, avec une tension de bord de 48 Volts et une fonction stop-start étendue. Le montage d’un moteur électrique a encore pour avantage de gommer le minuscule temps de réponse du turbo.