Premier essai / Ford Ranger Raptor (2022) : Rambo

Le pick-up le plus vendu de ces dernières années a été complètement remanié. Cependant, ceux qui veulent un Ford Ranger ordinaire avec un moteur Diesel à quatre ou six cylindres devront attendre le printemps 2023. Après tout, la génération 4 est d'abord et avant tout un Raptor sportif qui semble vouloir frapper fort d'emblée.

Avec son V6 biturbo et son physique plus athlétique, le Raptor est un jouet aussi intriguant qu'irrationnel. Le genre de pick-up que le contremaître ramène chez lui le week-end pour se divertir, en quelque sorte.

D'autres version du Ranger suivront quelques mois plus tard. Au même titre que le nouveau Volkswagen Amarok, qui est en fait basé sur le Ranger. Un des résultats des différents partenariats entre VW et Ford.

À bien des égards, cet Américain est un citoyen du monde. Il a été développé en Australie et est construit en Afrique du Sud. Sauf pour le Raptor, qui est assemblé en Thaïlande.

Carrosserie et dimensions

Le Ford Ranger mesure 5,36 m de long et est disponible en version Raptor uniquement dans la variante double cabine.

Son empattement a été allongé de 5 cm afin que les roues avant puissent être montées un peu plus près du museau. Ceci pour un meilleur angle d'approche, mais aussi pour libérer de la place au six cylindres dans le compartiment moteur. De plus, Ford travaille sur une version électrique, et dans ce cas également, l'espace supplémentaire est très utile.

Le style est simple, comme d'habitude pour ce type de véhicules. Les phares à LED en forme de C sont nouveaux, tout comme sur le F-150, son grand frère américain.

Le Raptor en sort beaucoup plus puissant. Sans ovale bleu sur le nez, mais le nom de la marque en grosses lettres, et avec des accents noirs ici et là. Sans doute de quoi allécher les clients potentiels, mais pour les autres usagers de la route, cela peut sembler menaçant.

Intérieur et coffre

Les sièges avant sont spacieux et confortables, avec des sièges sport de série dont l'assise peut être suffisamment inclinée. À l'arrière, l'espace est correct, sans aucun doute. Comme pour tous les pick-up, le dossier est un peu trop droit pour pouvoir s'asseoir correctement.

Au centre de la planche de bord se trouve un écran tactile vertical de 12 pouces, et le tableau de bord est également numérique. Comprenant une chaîne stéréo B&O avec 10 haut-parleurs et le chauffage des sièges et du volant, l'habitacle est remarquablement luxueux pour ce type de voitures.

Les palettes de changement de vitesse sont taillées dans le magnésium, et le levier de vitesse est compact et clique agréablement. Derrière lui se trouve un bouton rotatif avec poussoir qui commande les modes de conduite, de normal à sport en passant par divers programmes tout-terrain et enfin le mode Baja, une sorte de mode semi-racing où l'échappement crépite et les suspensions sont à leur hauteur maximum. Vous contrôlez ensuite les blocages de différentiel avant et arrière via l'écran tactile.

La benne de chargement mesure 1,22 m sur 1,56 m, avec une hauteur de 53 cm sous le volet de protection à enrouleur.

Spécifications et performances

Le V6 de 292 ch propulse le Raptor à 100 km/h en un peu moins de 8 s et entraîne les quatre roues par l'intermédiaire d'une transmission automatique comportant pas moins de 10 rapports et un réducteur pour les terrains difficiles.

Avec des émissions de CO2 de 315 g/km et une consommation standard de 13,8 l/100 km, ce n'est pas exactement un groupe motopropulseur écologique. En pratique, d'ailleurs, comptez sur une consommation de 15 l/100 km, voire plus.

Conduite

Ford s'y connaît en réglages de châssis, comme l'a prouvé le précédent Ranger. En version Raptor, le nouveau fait encore un grand pas en avant, ce qui se traduit par une tenue de route exemplaire pour une voiture au châssis en échelle avec sa suspension arrière multibras Watt-linked.

La façon dont il combine cela avec la détermination sur les terrains difficiles suscite l'admiration. Merci à la construction ultra-rigide du châssis et à l'absorption robuste des chocs, adaptable et sensible au mode choisi. Une suspension qui absorbe même les coups les plus durs comme s'ils n'existaient pas.

Cela rend les évolutions en tout-terrain avec le Raptor particulièrement sereines, notamment parce que le groupe motopropulseur agit avec une douceur veloutée et laisse beaucoup de place à la nuance avec le pied droit. Pour ce que cela vaut, bien sûr, car peu nombreux seront les exemplaires qui évolueront régulièrement en dehors des sentiers battus.

Le Trail Control, une sorte de régulateur de vitesse pour les chemins de terre, mérite également d'être mentionné. Avec lui, la voiture grimpe ou descend sur les pentes rocheuses sans que vous ayez à faire quoi que ce soit d'autre que de diriger le volant.

Prix belges du Ford Ranger Raptor

Le Ford Ranger Raptor est disponible à partir de 72.055,50 €.

Pour les Ford Ranger "ordinaires", dont les commandes seront ouvertes à partir de décembre 2022, il faudra composer avec un prix minimum de 54.147,50 €.

Ford Ranger Raptor – verdict du Moniteur Automobile

Plus encore que la génération précédente du Ford Ranger, la version Raptor constitue une anomalie, attirant un public qui voit le plaisir dans le concept avec sa combinaison de capacités exceptionnelles en dehors des sentiers battus et une disposition évidente à la conduite sportive. Malgré le mode silencieux de l'échappement, il est aussi quelque peu asocial, compte tenu de sa nature assoiffée et de sa gueule effrontée.

En dehors de tout cela, c'est un jouet amusant, mais surtout, il est assemblé avec un talent extraordinaire. Jamais auparavant nous n'avions conduit un pick-up homologué pour la route qui franchit les obstacles avec autant de facilité. Voilà qui est également de bon augure pour les variantes plus civiles du nouveau Ranger.