Premier essai / Mercedes SLS AMG

La SLS a été en partie conçue par les ingénieurs de Mercedes, mais aussi, et pour une bonne part, par les spécialistes d'AMG, à Affalterbach. Sous le capot, on retrouve le «vieux» V8 AMG de 6,2 litres, que le constructeur s'obstine à appeler «63» et qui a 3 ans d'âge à peine. Le (très) long capot de la SLS en abrite toutefois une nouvelle version entièrement en alliage léger. D'emblée, la SLS en impose par sa présence. Au-dessus de 120 km/h, un petit becquet aérodynamique jaillit du couvercle de malle. Lorsqu'on ouvre la voiture à l'aide de la télécommande, des petites poignées apparaissent à la base des portes papillon qui permettent de les manipuler. Cela fait, il reste à franchir un seuil assez large, mais pas trop haut (45 cm). Si vous n'avez pas un long buste ou de longs bras, ou si vous n'êtes tout simplement pas très grand, nous vous recommandons d'abaisser quelque peu la porte vers le bas lorsque vous grimpez à bord, sous peine de ne plus pouvoir l'attraper une fois installé dans la voiture !

Allez, une pression sur le bouton «Start»! Le V8 atmo ne se fait pas prier et se signale d'emblée par sa sonorité puissante, à la musique peaufinée par les hommes d'AMG. Nous nous élançons dans le trafic matinal de Nice. C'est l'heure de pointe et nous plaçons le sélecteur de boîte sur C. La transmission fonctionne alors comme une très bonne boîte automatique, sans à-coup et avec des passages quasi imperceptibles. Au volant, on bénéficie d'une bonne visibilité, grâce au pare-brise assez droit, ce qui permet d'évoluer avec aisance dans la circulation. Il faut juste prendre garde à la largeur importante de la voiture. À 130 km/h, la SLS fait patte de velours et s'avère particulièrement confortable. Nous quittons l'autoroute et mettons le cap sur le circuit Paul Ricard. Sélecteur de boîte sur S, la voiture change illico de caractère. Avec 1,6 tonne à vide (!), la SLS n'est pas précisément un poids plume, mais son puissant V8 s'accommode sans peine de cette masse. La boîte assure des passages rapides et se montre prompte à rétrograder, avec un petit coup de gaz intermédiaire en prime, lorsqu'on sollicite les freins. Très, très plaisant !

Chez nous, la SLS s'affiche à 185.130 euros. Mais si vous en voulez une, il ne faudra pas traîner ! C'est plus cher qu'une Audi R8 V10 ou une Porsche 911 Turbo, deux voitures aux performances comparables et qui apparaissent au premier abord comme ses concurrentes les plus directes. C'est oublier que la SLS a pour elle l'exclusivité, à l'instar d'une certaine Ferrari 458. Mais la SLS est incontestablement plus GT que cette dernière. AMG en a décidé ainsi et a voulu faire une voiture utilisable au quotidien et en toute circonstance, compte tenu, bien sûr, des limites inhérentes au concept même de ce genre d'automobile.