Premier essai / Mini Countryman SE ALL4

Comment pourrait-il en aller autrement avec deux moteurs électriques et une grosse batterie à caser dans un SUV de 4,44 m ? À chaque nouvelle Mini, on pèche par trop de nostalgie, regrettant le minimalisme des puces anglaises des sixties. Or aujourd’hui, plus que jamais, face aux obligations économiques et électriques, le Countryman est un SUV de plus en plus BMW. Ce débat historique est clos depuis longtemps, et quoi qu’il en soit, le Countryman III 100 % électrique est un jalon très important dans l’histoire de la marque. Il s’agit tout d’abord de la première Mini familiale à devenir 100 % électrique. Ensuite, le Countryman devient la première Mini à être assemblée exclusivement en Allemagne, à Leipzig, aux côtés des BMW Série 1 et 2 (Gran Coupé et Active Tourer).

Carrosserie et dimensions Mini Countryman SE

Le nouveau big Mini mesure 4,44 m de long, 1,84 de large et 1,65 de haut. Son empattement est passé à 2,69 m. Une évolution des dimensions qui ne doit plus faire douter de ses capacités pratiques et familiales. Extérieurement, le Countryman III électrique devient plus lisse au sens aérodynamique… mais aussi en caractère. 

Tout l’avant est « bouché », rien ne dépasse et il a perdu quelques garnitures qui « perturbent » joliment une carrosserie, à l’exemple des poignées intégrées (le précédent avait droit à de belles anses chromées). Cela trahit le besoin impératif de limiter la consommation par un remarquable Cx de 0,26 (0,31 sur la seconde génération). Sa nouvelle poupe est sympa, plus massive, plus « van » et garnie de nouveaux phares personnalisables. 

Habitacle et coffre Mini Countryman SE

Les places avant dégagent volupté et aisance. On n’est pas assis trop haut, moins en tout cas qu’à bord du BMW X2 essayé la veille. Les sièges de la banquette coulissent séparément sur 13 cm, de quoi jouir d’un espace aux genoux très confortable (en sacrifiant un peu le coffre). À propos de ce dernier, il atteint 450 l en configuration 5 places, et 1450 l tous dossiers rabattus. Pour les vacances, c’est un peu mieux. Un compartiment aménagé dans le plancher accueille les câbles de recharge. 

Les couleurs, les formes inhabituelles et le style audacieux rendent l’habitacle très agréable. Avec, au centre, ce fameux nouvel écran OLED rond et plat comme un vieux 33-Tours. Dans d’autres voitures, on crierait au gadget inutile. Ici, il s'accorde parfaitement avec l’esprit Mini. Coloré, personnalisable, réactif, les adeptes d’écrans multimédia vont adorer.

Spécifications et performances Mini Countryman SE

Pour ses moteurs, Le SE All4 copie-colle tout simplement toute la chaîne cinématique électrique des iX1/iX2. Il se décline donc en deux versions : traction 204 ch et « 4×4 » à double moteur développant en combiné 313 ch (pendant 10  s, 272 ch en constant) et 494 Nm. 

Le 0 à 100 km/h est annoncé en 5,6 s, soit quasi le niveau du nouveau Countryman JCW All4 (5,4 s). Les 180 km/h en pointe (vitesse limitée) sont atteints très rapidement.

Batterie, autonomie et recharge Mini Countryman SE

La batterie (capacité utile de 64,6 kWh) et les chargeurs sont repris des cousins BMW : un module AC de 11 kW d’origine (et un 22 kW en option) et un DC de 130 kW pour les bornes rapides. De quoi parcourir, en théorie, 432 km WLTP, une autonomie enfin digne (par rapport à la Cooper SE). 

Mini annonce une consommation WLTP moyenne de 16,8-18,5 kWh/100 km. Il est possible de rester sobre, à condition de ne pas abuser des 313 ch. 

Conduite Mini Countryman SE

Le SE All4 ne manque jamais de répondant, mais évidemment sans le côté kart que l’on a trop souvent (à tort) prêté aux Mini modernes. On retrouve simplement l’efficacité clinique du châssis partagé directement avec les X1/X2 (il y a de l’expérience M-Motorsport là-dessous) qui permet d’y aller franco en courbes, sans déplaisir. 

Ainsi, ce SUV se laisse emmener à grande vitesse dans les virages sans rechigner. Même si, au final, il ne parvient jamais à dissimuler son poids élevé de plus de 2 tonnes. Or, rien de tel que se délecter d’une conduite paisible et feutrée. Le nouveau chic, c’est ça: pas de bruit, mais quand ça doit pousser, ça pousse fort! 

Prix Mini Countryman SE

Côté portefeuille, Mini pousse fort également: le SE All4 débute à 52.250 € (quatre niveaux d’équipement sont prévus: Essential, Classic, Favoured et JCW). Bien entendu, l’achat en société permet de relativiser – un peu – mais la version traction (Countryman E), vendue 46.250 €, devrait vite s’imposer comme le bestseller, portée par un marché des flottes qui va sans doute se l’arracher.

Verdict Mini Countryman SE

Toujours fun, ce Mini ? Dans la présentation et l’esprit, sans conteste. L’identité Mini est préservée dans le design sympa, les couleurs et les formes atypiques, en somme : la volonté de faire différent. Au volant, il va aussi bien qu’un… iX1, et c’est un compliment. Et voici en tout cas une Mini électrique réellement polyvalente, grâce à une autonomie réelle qui dépassera les 300 km. Si vous le trouvez trop gros, attendez l’Aceman, c’est pour bientôt. Et si Mini a toujours été une marque de voitures chères, avec ce Countryman électrique bimoteur, on verse dans le luxe… 100 % déductible.