Premier essai / Essai du Omoda E5 : encore un SUV électrique chinois de plus ?

Une nouvelle marque sur notre marché ? Il s'agit presque forcément d'une marque chinoise... Et en effet, Omoda est l'un des noms d'exportation avec lesquels le groupe Chery veut désormais conquérir l'Europe. Il a déjà bien réussi dans d'autres parties du monde, puisque sur les quelque 1,9 million de voitures vendues par Chery Automobile en 2023, près de la moitié étaient destinées à d'autres marchés que la Chine.

Chery, quant à lui, est présent dans plus de 80 pays et régions. Soit sous son propre nom, soit sous celui de filiales comme Omoda et Jaecoo, les deux marques avec lesquelles le groupe chinois arrive sur notre continent cette année. En fait, Chery est déjà là : il dispose déjà d'un centre de R&D en Allemagne depuis 2018, et en avril 2024, il a repris l'ancienne usine Nissan de Barcelone avec l'Espagnol Ebro-EV Motors, avec l'intention d'y assembler l'Omoda E5 pour l'Europe à partir de la fin 2024. Bref, cette arrivée n'est pas le fruit du hasard. 

Design, carrosserie et dimensions Omoda E5

Le premier modèle lancé dans notre région est l'Omoda 5 - rebaptisé E5 dans sa version électrique : un crossover compact de 4,40 m de long que l'on pourrait tout aussi bien qualifier de SUV-coupé en raison de sa ligne de toit plongeante et de sa lunette arrière inclinée. Le design est indéniablement asiatique, avec des éléments déjà vus ailleurs, mais dans l'ensemble, cet Omoda E5 n'est pas désagréable à l'œil.

Le profil se distingue par le pli prononcé de la ligne de ceinture et par le "toit flottant", où des panneaux de carrosserie habillés derrière les portes arrière créent l'illusion d'une grande section vitrée. À l'avant, le nez de l'Omoda E5 est complètement fermé - ce qui le distingue immédiatement de son frère à essence (avec 1.6 turbo de 185 ch et transmission robotisée à sept vitesses), car ce dernier est orné d'une calandre géante. 

Intérieur, multimédia et coffre Omoda E5

L'habitacle de l'Omoda 5 est soigné. Il est solidement assemblé et utilise généralement de beaux matériaux. L'écran de 24,6 pouces attire l'attention. Il s'agit d'un tableau de bord numérique qui s'intègre parfaitement à l'écran tactile central. C'est joli et élégant, mais les options d'affichage sont étonnamment limitées.

L'écran tactile situé à côté ne brille pas d'emblée par sa facilité d'utilisation : certaines icônes sont trop petites et rangées dans un coin, tandis que les nombreux réglages nécessitent de se frayer un chemin à travers de nombreux menus. Le système est toutefois compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Votre téléphone peut également être rechargé très rapidement sans fil (jusqu'à 50 watts), avec des fentes de refroidissement sur la surface de chargement pour dissiper la chaleur.

Les compartiments de rangement abondent, y compris dans et sous la console centrale flottante, qui crée une véritable sensation de cocon. Les sièges sport à réglage électrique avec appuie-tête intégré sont confortables, mais dans la voiture d'essai au toit ouvert, nous n'avions pas beaucoup de hauteur excédentaire avec notre 1,80 mètre. L'espace aux places arrière est suffisant pour des adultes, sans aucun doute. Le hayon motorisé donne accès à un beau compartiment à bagages, qui semble plus grand que les 380 litres annoncés par Omoda elle-même.

Sous le plancher du coffre, l'Omoda E5 réserve une autre bonne surprise pour un VE : une roue de secours - et une vraie ! Les câbles de recharge peuvent également être rangés sous le plancher de chargement, mais aussi dans un compartiment sous le capot.

Moteur, spécifications et performances Omoda E5

Le démarrage est du style Tesla : il suffit de s'asseoir avec la clé dans la poche, de placer le levier de vitesse sur le volant en position D ou R, et c'est parti. Grâce aux 204 ch et 340 Nm du moteur synchrone avant, l'Omoda E5 démarre sans effort. En théorie, il atteint 100 km/h en 7,6 s, mais se laisser presser de la sorte n'est pas son truc : la suspension avant n'est manifestement pas à la hauteur de cette violence. D'ailleurs, la suspension n'invite pas non plus à négocier les virages au plus vite...

Si le volant est précis et agréable, il n'offre que peu ou pas de retour d'information, tandis qu'au niveau des suspensions, on sent que les metteurs au point ont cherché un juste milieu entre dynamique et confort - sans que l'Omoda E5 n'excelle vraiment dans l'un ou l'autre de ces domaines.

Recharge, autonomie et batterie Omoda E5

Fait remarquable, l'Omoda E5 ne dispose pas d'un mode B pour un freinage moteur plus prononcé, ni de palettes pour contrôler le degré de récupération d'énergie. Ce n'est qu'à l'écran (dans un sous-menu) que l'on peut choisir entre trois modes, mais même le plus puissant d'entre eux est loin de se rapprocher de la conduite à une seule pédale. Cependant, la E5 ne semble pas en avoir besoin pour être relativement économique : nous avons terminé notre essai avec une moyenne de 15,9 kWh/100 km sur l'ordinateur de bord. Dans des conditions favorables, certes, mais avec une bonne part d'autoroute (120 km/h).

Autre bonne nouvelle : la batterie de l'Omoda E5 est de type LFP, ce qui signifie que vous pouvez la charger au maximum sans craindre une dégradation rapide au fil du temps. Cela vous donne une autonomie confortable de 350 à 400 km en utilisation quotidienne. Un onduleur triphasé interne de 11 kWh est de série ; la charge rapide sur courant continu peut atteindre 110 kW : ce n'est pas un record, mais c'est conforme au marché, et même un peu plus rapide que certains concurrents. Grâce à une prise de 230 volts dans le boîtier ou à un adaptateur sur le port de charge, l'Omoda E5 prend également en charge la charge V2L, pour les appareils d'une puissance maximale de 3,3 kW.

Prix Omoda E5

Les tarifs ne seront pas annoncés avant le lancement, "au cours de l'été" - l'importateur veut d'abord recruter suffisamment de concessionnaires (Omoda n'opte pas pour la vente en ligne, s'en tenant au modèle de distribution habituel). Toutefois, le prix d'entrée de gamme devrait déjà être inférieur à 40.000 €, de sorte que les Flamands pourront encore bénéficier de la prime EV de 5000 € cette année. 

Verdict Omoda E5

L'Omoda E5 ne se dérobe pas au premier virage, mais elle ne vous épatera pas non plus, l'expérience de conduite manque de saveur pour cela. En revanche, elle se place indéniablement dans la liste des meilleures voitures chinoises de sa catégorie. Que cela suffise à convaincre l'acheteur européen critique dépendra donc principalement des prix auxquels Omoda commercialisera cette E5.