Peugeot est l'une des rares marques qui est toujours restée fidèle à son système de désignation. Certes, ces dernières années, des modèles avec un double zéro central ont été ajoutés, pour distinguer les berlines des SUV. Mais la dénomination à trois chiffres, type x0x, est toujours restée la même.
Pour les voitures avec un «4» à l'avant, l'histoire a commencé en 1955 avec la 403 dessinée par Pininfarina, rejointe par la 404 en 1960. La 405 n'arrivera pas avant 1987, tandis que la 406 de 1995 aura même droit à une élégante variante coupé. La 407, ensuite, a été une voiture à oublier rapidement, ce qui a renforcé d'autant les attentes pour la 408.
Celle-ci a vu le jour en 2010… mais seulement sur le continent asiatique et en Amérique du Sud, où le nom désigne une berline issue de la 308, un modèle qui en est aujourd'hui à sa 3e génération. La 408 que Peugeot présente aujourd'hui en Europe et qui sera ensuite progressivement commercialisée dans le monde entier, n'a heureusement rien à voir avec cette berline chinoise.
Carrosserie et dimensions
Cela ne signifie pas pour autant que la mission de cette nouvelle venue soit parfaitement claire. En effet, le dossier de presse parle systématiquement de « fastback », alors que les spécialistes ès-Peugeot l'ont qualifiée de « berline ». D'autres encore y voient un coupé 5 portes façon Peugeot 508, bien que sa hauteur de caisse généreuse et ses éléments de protection en plastique l'apparentent plutôt à un crossover. Et comme le discours de la marque (PSA…) la plus populaire du groupe Stellantis ne permet pas d'y voir plus clair, intéressons-nous plutôt à deux questions fondamentales : à quoi sert cette Peugeot et est-elle agréable à vivre et à conduire ?
Sur la version de base Allure (uniquement disponible en 1.2 PureTech 130 et Hybrid 180), la 408 est montée sur des roues de 17", ce qui lui confère une allure un peu étrange. Les Pack Allure et GT sont pour leur part chaussées en 19" de série, tandis que les jantes de 20" que montrent les photos ne sont disponibles qu'en option sur la seule GT.
Avec les panneaux de carrosserie sculptés et la calandre peinte couleur carrosserie, ce sont les seuls éléments qui retiennent l’attention en matière de design, la partie arrière avec le hayon en plastique noir étant à notre sens moins réussis. À notre humble avis toujours, la 408 serait plus agréable à regarder avec une suspension abaissée, mais Peugeot affirme que ça la rendrait trop proche de la 508…
Intérieur et coffre
Une fois à l'intérieur de notre voiture d'essai, une GT, on est assis sur de superbes sièges qui ont droit au label de qualité allemand AGR d'Opel. Le tableau de bord, quant à lui, provient de la nouvelle Peugeot 308, avec le i-Cockpit, cela va sans dire. Et les avis sur le petit volant Peugeot restent partagés… Certains l'apprécient parce qu'il crée une impression de dynamisme, tandis que d'autres le trouvent mal f… parce que le haut de sa jante se trouve juste devant le compteur 3D.
La marque au lion ne propose pas d'affichage tête haute sur cette 408, ce qui ne laisse que deux options: soit déplacer le volant un peu plus vers le bas contre ses genoux, soit le mettre en position haute pour avoir une bonne position de conduite. Mais l'opération pose problème par la faute d'une colonne de direction à l'amplitude de réglage insuffisante.
À l'arrière, Peugeot fait grand cas d'un espace aux genoux de 18,8 cm, qui serait le meilleur de la catégorie, grâce à un empattement de 2787 mm. En raison de l'épaisseur du plancher, le bout des pieds des occupants de la banquette passe à peine sous les sièges avant, mais les places arrière n'en sont pas moins agréables. À condition toutefois que le toit ouvrant optionnel soit aux abonnés absents, car il «mange» facilement 5 cm de garde au toit. Autre défaut: il ne découvre que la moitié du toit.
Ces précisions apportées, on est très bien assis dans la 408, que ce soit à l'avant ou à l'arrière. Le coffre, quant à lui, possède un volume de 536 litres dans la 1.2 PureTech 130 (qui constitue l'entrée de gamme, vendue 35.900 euros), mais se contente de 471 litres dans les deux Hybrid, qui doivent composer avec une batterie de 12,4 kWh.
Spécifications et performances (Peugeot 408 Hybrid 225)
Le bulletin de cette 408 peut donc sembler mitigé à ce stade, mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Lors d’un premier essai, nous sollicitons généralement la voiture au maximum, ce qui explique également une consommation de près de 8 l/100 km (y compris les kilomètres sans émissions). Après tout, c'est à cela que sert un essai dynamique, non? Et il faut préciser que les belles routes de montagne espagnoles, peu fréquentées, invitent à une conduite dynamique.
En Belgique, il est exclu d’enchaîner les courbes de manière aussi sportive: l’hybride rechargeable la plus puissante (225 ch) y sera donc superflue et la 180 ch suffira amplement, d'autant qu’elle ne concède que 0,3 s sur le 0 à 100 km/h (8,1 secondes pour l'Hybrid 180 contre 7,8 pour la 225) et atteint également une vitesse de pointe de 225 km/h, contre 235 km/h à l'Hybrid 225. C’est d’autant plus vrai que la version la plus puissante ne donne pas l’impression d’être aussi performante, les sensations de conduite qu’elle procure étant assez aseptisées.
Autonomie et charge (Peugeot 408 Hybrid 225)
Les hybrides rechargeables associent un moteur 1.6 turbo à essence de 150 ou 180 ch à un moteur électrique de 110 ch monté à l'avant pour développer au total 180 et 225 ch, respectivement. Dans la 408, la batterie est configurée pour autoriser, en théorie, une autonomie électrique de 63 km, mais au début de notre essai, effectué par une température qui ne dépassait pas 8 °C, l'écran n'affichait que 35 km.
Reste qu’en mode EV, l'Hybrid 225 s’insère sans peine dans la circulation jusqu'à une vitesse maxi de 135 km/h. Besoin de plus de puissance? Le seize-cents n’attend que l’injonction de votre pied droit. Sur l’autoroute, la 408 s'avère silencieuse et confortable. Le seul bémol est à chercher du côté des quelques bruits de roulement des roues de 20" chaussées de sportifs Goodyear Eagle F1.
Conduite (Peugeot 408 Hybrid 225)
Sur les petites routes, le confort de suspension est l’une des qualités de la voiture. Le contrôle du roulis en est une autre: la 408 vire remarquablement à plat. Dommage que le tableau soit terni par une direction assez peu communicative, ce qui fait de la 408 une voiture qui n’implique pas vraiment son conducteur, bien qu’elle n’éprouve aucune difficulté à évoluer à bonne cadence. Même remarque pour les petites palettes de commande de l’obligatoire transmission automatique EAT8, qui ne favorisent pas l’interaction homme/machine.
Aussi est-il préférable de laisser la boîte en mode D(rive) et d'utiliser le mode B(rake) pour récupérer de l'énergie. Inutile de demander à cette hybride rechargeable ce dont elle n'est pas capable… Si on sollicite énergiquement la voiture en mode Sport, les passages de rapport se feront plus brutaux et on déplorera que la boîte manque de sens de l’anticipation: elle «oublie» par exemple de rétrograder au freinage pour que la 408 puisse se relancer efficacement en sortie de virage.
En virage toujours, inutile de brusquer cette Peugeot: le sous-virage ne tardera pas à faire son apparition, même si le phénomène intervient progressivement et ne perturbe guère la progression
Prix belges de la Peugeot 408
Pour les professionnels qui disposent d'un numéro de TVA, la 408 arrive à point nommé chez nous, puisque le bon de commande doit être signé avant le 31 décembre 2022 pour continuer à bénéficier de la déductibilité fiscale à 100% (frais de carburant y compris!). Et si vous ne pouvez passer commande avant la fin de l’année, il est préférable de le faire avant le 30 juin 2023, car après cette date, les hybrides rechargeables perdront progressivement leurs avantages financiers.
Mais bon, un petit pays comme la Belgique ne peut évidemment pas déterminer l’offre d'une marque mondiale comme Peugeot. Si les véhicules hybrides rechargeables perdent leurs avantages sur d’autres marchés, le constructeur de Sochaux est prêt avec une gamme de modèles à hybridation légère en soutien à la version tout électrique qui arrivera en 2023.
Les particuliers qui n’apprécient guère ces incertitudes pourront se rabattre sur la 408 1.2 turbo à essence, qui met en exergue les qualités dynamiques du modèle sans souffrir des défauts dynamiques des hybrides rechargeables plus puissantes.
Retrouvez tous les prix de la Peugeot 408 en Belgique
Peugeot 408 - verdict du Moniteur Automobile
Il faut le reconnaître: la Peugeot 408 sort du lot. À l’heure où nous écrivons ces lignes (avant même le lancement commercial en Belgique, donc), 200 bons de commande ont été signés, ce qui prouve que les clients apprécient ce cocktail de berline et de SUV.
Ces mêmes clients regretteront-il que la dernière lionne en date soit moins dynamique sur la route que son style le laisse supposer? Cela dépendra de leurs attentes. Après tout, un élégant aménagement intérieur, un amortissement confortable et des matériaux de belle facture, cela compte aussi, tandis que le régime fiscal favorable accordé aux hybrides rechargeables a certainement dopé les débuts de cette 408.
Reste à voir si ce succès se poursuivra en 2023… En tout cas, la 408 a déjà tout ce qu'il faut pour être une électrique accomplie fin 2023.
- La plus originale de sa catégorie…
- Moins dynamique qu’elle n’y paraît
Dans cet article : Peugeot, Peugeot 408
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