Premier essai / Renault Latitude
Initialement, Renault voulait appeler à nouveau Safrane le successeur de la Vel Satis. Mais la classe politique française ayant renâclé à cette idée, un nouveau nom a été trouvé.
Les origines de la Renault Latitude sont à chercher en Corée, où le modèle existe déjà sous le nom de Samsung SM5. C'est surtout la proue qui a été remaniée, de façon à mieux s'inscrire dans la gamme Renault actuelle. Détail révélateur : si Renault a bien prévu des phares au xénon, on ne trouve pas de trace de diodes... Pour cette Latitude, le constructeur met clairement l'accent sur l'habitacle et surtout sur le confort du conducteur et des passagers lors des longs déplacements. Sur une chaussée déformée ou dégradée, la voiture n'est pas épargnée par les craquements et couinements intempestifs.
Bien que la Samsung correspondante ne soit commercialisée en Corée qu'avec des moteurs à essence, la Latitude n'est vendue chez nous qu'avec des Diesel, tous équipés d'un filtre à particules. Le moteur le plus puissant est le nouveau V6 3 litres Diesel, qui délivre 240 ch pour un couple maxi de 450 Nm. Ce 6 cylindres signe de bonnes performances, mais ne fait pas partie des mécaniques les plus silencieuses de la catégorie. Le comportement routier est conforme à ce que l'on peut attendre d'une voiture «mondiale» : la suspension se révèle particulièrement souple et gomme trous et bosses comme s'ils n'existaient pas, ou presque. Bref, le châssis de cette voiture est en quelque sorte de la vieille école. Mais n'allez pas nous faire dire ce que nous n'avons pas dit : il ne se montre jamais imprévisible ou insécurisant. Renault a prévu du reste un contrôle électronique de stabilité qui rappelle assez rapidement à l'ordre. La direction, très assistée, se révèle légère et assez peu informative.
Nouvelle tentative d'incursion française dans le haut de gamme, la Latitude aura fort à faire. Est-ce pour cela que Renault minimise les risques industriels et financiers en allant chercher des organes mécaniques connus et en réutilisant largement une berline Samsung destinée à d'autres marchés? On ne peut que le penser. Mais la démarche n'entame en rien les qualités de confort recherchées et... atteintes. Dès lors, si Renault peut proposer du haut de gamme sans se mettre «sur la paille», pourquoi pas ?
Dans cet article : Renault, Renault Latitude
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