Premier essai / Skoda Kodiaq (2024) : le roi de la polyvalence à l'essai

Mlada Boleslav est en pleine effervescence. Les Octavia, Enyaq, Scala et Kamiq ont été renouvelées, la Superb a changé de génération, les Epiq et Elroq ont été annoncés et maintenant les Tchèques présentent également un tout nouveau Kodiaq. Il s'agit bien d'une nouveauté dans la mesure où ce SUV familial populaire se situe un niveau au-dessus de son prédécesseur en termes de confort, d'électronique et d'assistance à la conduite.

Mais le Kodiaq ne fait qu'emprunter leurs atouts à la Superb déjà citée, ainsi qu'aux Volkswagen Tiguan et Passat.

Carrosserie et dimensions Skoda Kodiaq

Skoda n’a pourtant pas exagéré : le Kodiaq s’est légèrement allongé (+ 6 cm), tout en cédant un peu en largeur (- 1,8 cm) et en hauteur (- 2,7 cm). La valeur ajoutée de cette nouvelle génération n'est réellement perceptible que dans le domaine aéro, avec un Cx passé de 0,32 à 0,28. 

Cela résulte en partie de ses contours plus lisses, mais aussi des volets d'air actifs intégrés au bouclier avant, aux rétroviseurs plus aérodynamiques, au spoiler de coffre plus long et à l'alimentation en air plus efficace pour le moteur et les freins.

Des adaptations intégrées dans un design plus frais et qui le distingue très nettement de son prédécesseur. La différence visuelle la plus perceptible se trouve à l’arrière, avec une bande de diodes reliant les deux feux. Pointons aussi le montant D qui peut être recouvert, en option, d'une plaque en chrome foncé unique. Une astuce stylistique qui semble empruntée à l’Audi Q2.

Habitacle et multimédia Skoda Kodiaq

Le grand SUV tchèque partage avec la Superb son système d'infodivertissement incluant donc les deux écrans disponibles (10,4 ou 12,9 pouces), l'affichage tête haute (une première pour les deux Skoda) et les boutons Smart Dial au bas de la console centrale. Les cadrans extérieurs contrôlent la température et le chauffage/ventilation des sièges, tandis que celui du milieu est programmable à votre guise et vous permet de le dédier à six fonctions différentes. Pour passer de l’une à l'autre, il suffit de l’enfoncer pour faire défiler les menus. Ce qui a, au passage, tendance à détourner l'attention de la route.

Les sièges du Kodiaq sont spécifiques et donc différents de ceux équipant la Superb. Logique, vu la position d’assise surélevée d’un SUV, impliquant un soutien différent. On ne se plaindra en tout cas jamais de leur confort, avec l'impression d'être même légèrement plus à l'aise dans les modèles ErgoComfort (en option) du Kodiaq qu’à bord de la grande berline de Mlada Boleslav. Même degré de satisfaction à l’arrière. La banquette à trois places est suffisamment spacieuse pour accueillir les plus grands gabarits. 

Chacun des trois occupants module l’espace aux jambes à sa guise en faisant coulisser les assises. Une fonction que l’on utilisera principalement si la troisième rangée est occupée.  Car oui, elle est de retour ! Mais si les passagers du fond profitent de 1,5 cm de plus en garde au toit, ces places restent toutefois des solutions de secours, pour de courts trajets. Mais ça peut dépanner. 

Coffre Skoda Kodiaq

Réputé pour son habitabilité généreuse, le Kodiaq annonce en outre de beaux volumes de chargement. Son coffre avale ainsi 910 litres, voire 2105 litres, banquette rabattue. 

Si vous tenez à la troisième rangée, le volume tombe à 845 litres lorsqu’elle est repliée et 340 litres lorsqu’elle est déployée. En ce qui concerne la version iV 5, sa batterie laisse encore 745 litres (en configuration 5 places).

Motorisations Skoda Kodiaq

Concernant la version hybride rechargeable, il faudra patienter jusqu’à l'été pour vérifier l’une de ses qualités essentielles: parcourir 100 km en mode EV, grâce à sa batterie de 25,7 kWh (19,7 nets) qui alimente le moteur synchrone de 116 ch intégré à la boîte de vitesses automatique à six rapports. 

Quand la batterie est vide, il est possible de la recharger en courant alternatif ou continu. Dans ce dernier cas, avec un maximum de 50 kW (10 à 80 % de la capacité en 25 minutes).

L’importateur belge estime que cette version représentera 20% des ventes. La part du lion des Kodiaq (65%) devrait revenir au 1.5 eTSI, le 4-cylindres bien connu et soutenu par une hybridation légère. Avec ses 150 ch et 250 Nm, il offre punch, sobriété et rayon d’action digne de ce nom en utilisant un alterno-démarreur et une désactivation partielle de deux cylindres dès que c’est possible. 

Pour notre prise en mains, nous avons opté pour une motorisation devenue rare sur nos routes ; le 2.0 TDI de 193 ch et 400 Nm. On s’est dit que son surplus de punch par rapport au 1.5 eTSI (l'hybride léger n'a pas semblé toujours à son aise dans l'arrière-pays vallonné de la Costa Brava) serait plus pertinent dans un gros SUV. On se régale de fait de sa sobriété, annoncée de 6 à 6,6 l/100 km WLTP (pour 157-174 g/km de CO2). Et puis, on pense à certains corps de métier, aux adeptes des vacances d’hiver ou à de nombreux pratiquants de loisirs encombrants. Car le 2 litres Diesel le plus puissant reste couplé à la fois à la boîte robotisée à double embrayage à sept rapports (ce qui, soit dit en passant, est également vrai pour tous les Kodiaq en dehors du PHEV) et à un système de transmission intégrale. 

Conduite Skoda Kodiaq

Si vous cochez l’option (recommandée) du contrôle dynamique du châssis (DCC) Plus, l’engin se double d’un amortissement remarquablement efficace et à la fois confortable. L’astuce réside dans l’emploi de valves séparées (une pour la compression, l’autre pour la détente) pour chaque amortisseur. Compression et détente peuvent donc être contrôlées séparément et non plus par un conduit commun. 

Cela permet non seulement un réglage plus rapide des caractéristiques d'amortissement, mais aussi un écart (encore) plus différencié entre les modes de conduite Confort et Dynamique. Dans la pratique, cependant, avec un tel véhicule, on profite néanmoins plus du confort accru que de prétendues dispositions dynamiques. Car le Kodiaq a encore pris de l’embonpoint ; deux bonnes tonnes dans le cas de notre Diesel. Bref, la conduite trop active, cela ne reste pas trop son domaine. Ni sa vocation d’ailleurs.

Verdict Skoda Kodiaq

La montée en grade du Skoda Kodiaq est évidente et elle lui sied à ravir. Même avec un Diesel sous le capot, le SUV tchèque dégage une certaine classe et beaucoup de modernité. Tout en devenant encore plus familial, pratique et agréable à vivre, voire raffiné, il porte ses compétences électroniques (infodivertissement, assistances) à un niveau jusqu’ici réservé au Premium. Mais sans surprise, cette politique se traduit par une montée en flèche de ses tarifs.